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mardi 19 mai 2015

Trois anciens champions de taekwondo jugés pour proxénétisme: Moussa, Sofiane, Amine, que des suédois!



Trois anciens membres de l’équipe de France de taekwondo comparaissent à partir de lundi devant la cour d’assises de l’Isère, pour avoir obligé des mineures en rupture familiale à se prostituer via des annonces sur internet.


L’affaire éclate en avril 2012 quand la mère d’une des jeunes filles, âgées de 14 à 17 ans, porte plainte à la gendarmerie.
 Sa fille fugueuse et placée en famille d’accueil a non seulement été contrainte de se prostituer mais elle dit aussi avoir été violée par Amine Manai, champion de France (-68 kg) et champion d’Europe (-21 ans) de taekwondo.
 Ce dernier passait des annonces sur le site Vivastreet et incitait la jeune fille à fumer du cannabis pour qu’elle devienne insensible aux rapports sexuels.

Des annonces postées depuis l’Insep

Au fil de l’enquête, les gendarmes découvrent que certaines annonces sont passées depuis les locaux parisiens de l’Insep (Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance) et que plusieurs autres taekwondoïstes sont impliqués: Adam Manai, frère d’Amine, et Moussa Cissé, vice-champion d’Europe des moins de 58 kg.
 Les jeunes filles étaient «recrutées» dans un foyer éducatif de Saint-Egrève, près de Grenoble, puis devaient se prostituer dans des hôtels, principalement dans le sud-est de la France.

Ce réseau de proxénétisme était dirigé par Amine Manai, aujourd’hui âgé de 25 ans, et par Sofiane Cherifi, 24 ans, déjà condamné pour des faits similaires et qui continuait à officier depuis sa cellule.
 Des complices étaient chargés de surveiller les filles et de récolter l’argent de la prostitution.
 Amine Manai obligeait également les jeunes filles à avoir des relations sexuelles avec leurs «surveillants» afin de rétribuer ces derniers pour le travail accompli, selon des éléments de l’enquête.

«Etat de suggestion  psychologique assez impressionnant»

L’entreprise était particulièrement lucrative, chaque victime pouvant rapporter 1.200 euros par jour à ses proxénètes.
 Sur une écoute téléphonique, Sofiane Cherifi se vante ainsi de s’être «fait presque 8.000 euros en deux jours avec Amine».
Les jeunes filles étaient dans un «état de suggestion psychologique assez impressionnant», souligne Federico Steinman, avocat de parties civiles, décrivant des «gamines trimballées à droite à gauche (…) à qui l’on fait miroiter des produits luxueux».
«Ce qui est sûr, c’est qu’elles étaient amoureuses de lui», avance pour sa part Me Marcel Giudicelli, avocat d’Amine Manai.

La suggestion psychologique n’empêchait pas une certaine contrainte physique: une des jeunes filles qui avait tenté de s’échapper fut violemment corrigée à coups de bâton sur les cuisses.
 Lors de son audition par les gendarmes, Amine Manai a récusé les accusations de proxénétisme, assurant qu’il se contentait de «rendre service» à des amis par altruisme et sans en tirer aucun profit.
«C’est l’argument typique de tous les prédateurs, c’est toujours pour rendre service», dénonce Armelle Le Bigot-Macaux, présidente de l’Association contre la prostitution des enfants, partie civile au procès.

«Leur statut de sportif de haut niveau ne doit pas être une circonstance aggravante pour eux»


Placé en détention provisoire depuis novembre 2012, Amine Manai devrait adopter le même système de défense lors du procès, selon son avocat. Accusé d’avoir profité de la prostitution de huit jeunes filles, il est aussi poursuivi pour viol et tentative de viol sur l’une d’elles.
 Il sera jugé avec neuf complices, dont une prostituée accusée d’avoir recruté d’autres jeunes filles et deux anciens taekwondoïstes.
 «Leur statut de sportif de haut niveau ne doit pas être une circonstance aggravante pour eux», met en garde Me Arnaud Levy-Soussan, avocat d’Adam Manai, qui remarque que les dossiers de ce type sont d’ordinaire jugés en correctionnelle.

Le procès doit se tenir à huis clos et s’achever le 5 juin.

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