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lundi 25 mai 2015

Un scandale pédophile plombe les Grünen

Allemagne vendredi 22 mai 2015
     Nathalie Versieux

Selon la cheffe de la section berlinoise Bettina Jarasch, il n’y a eu alors «aucun débat interne» au sujet de la propagande pédophile. (DR)

Selon la cheffe de la section berlinoise Bettina Jarasch, il n’y a eu alors «aucun débat interne» au sujet de la propagande pédophile. (DR)


Le parti a toléré jusque dans les années 1990 l’activité de militants pédophiles. La section berlinoise est concernée

Le scandale est considérable.
Dans le Berlin alternatif des années 1980 et 1990, des pédophiles membres des Grünen (Verts) ont milité ouvertement sous couvert du parti en faveur de la dépénalisation de la sexualité avec des enfants.
Pire, au moins trois pédophiles condamnés par la justice, membres du parti, se sont livrés à des agressions sexuelles sur de jeunes garçons.
 C’est ce qui ressort d’un rapport commandé par la section berlinoise des Grünen à une commission d’experts indépendants.
Les conclusions, rendues publiques mercredi en fin de journée, sont accablantes.
«Jusqu’à 1000 victimes sur quinze ans, du début des années 1980 au milieu des années 1990» ont été touchées.
 Selon le texte, la défense de penchants pédophiles a été «tolérée» au sein de la section berlinoise jusqu’au milieu des années 1990.

 Ces militants étaient essentiellement actifs dans les milieux homosexuels des Verts.
 Selon la cheffe de la section berlinoise, Bettina Jarasch, il n’y a eu alors «aucun débat interne» au sujet de la propagande pédophile menée par une poignée de militants.
 La prise en considération des intérêts des pédophiles était placée en interne au même niveau que la défense des intérêts des gays et des lesbiennes.
«Nous ne nous sommes pas du tout intéressés à la protection des enfants», déplore Renate Künast, ancienne ministre verte de Gerhard Schröder.


Comme les homosexuels, les pédophiles étaient considérés comme «victimes de discriminations et de la répression de l’Etat».


Deux principes dominaient alors chez les Verts: la liberté d’expression de toute minorité, et l’interdiction faite à la direction de censurer quelque prise de position, que ce soit sans débat interne.
Pendant les années de pouvoir d’Helmut Kohl – marquées par un fort conservatisme moral et social – la priorité des Verts était la défense des minorités.
Personne en interne, à l’exception d’un groupe de militantes du quartier alternatif de Kreuzberg, témoins de l’activité des pédophiles verts dans ce quartier multiculturel alors défavorisé, n’a songé à s’intéresser de plus près aux agissements d’une poignée de militants pourtant condamnés pour activités pédophiles.
Et ce malgré le fait que la «dépénalisation des relations sexuelles consentantes entre adultes et mineurs», qui figurait au programme du parti depuis les années 1960, avait été supprimée au milieu des années 1980.
Le rapport relate le cas de trois hommes.
 Fred K. condamné en 1980 à 5 ans de prison pour pédophilie, entre chez les Verts pendant son incarcération.
 De nouveau condamné pour le même motif en 1986, il fonde alors un groupe d’action interne baptisé «jeunes et moins jeunes».
Ce cercle est accusé par le rapport d’avoir recruté de jeunes garçons dans des écoles défavorisées, invités à se prostituer pour un peu d’argent de poche.
 Dieter F. U., pourtant condamné pour pédophilie, se présente même en 1981 sur la liste des Verts aux élections pour le renouvellement du parlement régional.
Il n’est pas élu.
 Les deux hommes sont aujourd’hui décédés.
Le troisième, Peter S., a également été condamné pour pédophilie.
Lui aussi a été membre des Verts pendant des années.


«Nous avons honte des défaillances institutionnelles de notre parti», assure Bettina Jarasch, qui demande pardon aux victimes.
 Sept se sont à ce jour fait connaître de la direction des Verts.
Ce n’est pas la première fois que les Grünen sont confrontés à un scandale de pédophilie.


Au cours de l’été 2013, un premier rapport commandé par la direction à l’historien Franz Walter de l’Université de Göttingen avait été publié, à la veille des législatives.
Il s’agissait alors de faire toute la lumière sur la ligne idéologique du parti, qui avait défendu la dépénalisation des rapports sexuels entre adultes et mineurs jusqu’au milieu des années 1980, lorsque certains écologistes militaient encore pour l’abolition des paragraphes 174 et 176 du Code pénal portant sur la pédophilie et l’homosexualité.


Crédités de plus de 10% dans les sondages, les Verts avaient essuyé une cuisante défaite, à la suite de la publication du rapport.
Le texte se limitait alors à l’idéologie.


Le rapport publié mercredi va plus loin: il dénonce cette fois des crimes commis directement par des membres connus pour leur pédophilie.


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