Malgré l’attentat contre Charlie Hebdo, la Préfecture de police de Paris a décidé de fermer le commissariat du quartier de la place des Fêtes, dans le XIXè arrondissement.
C’est évidemment une décision très curieuse, puisque ce commissariat « surplombe » le quartier où la « cellule des Buttes-Chaumont », à l’origine de l’attentat, a vu le jour.
Alors que la police a obtenu des moyens supplémentaires et que Bernard Cazeneuve lutte pour fouiller la boîte mail de tous les Français, le ministère de l’Intérieur a donc décidé de supprimer un élément de proximité dans la lutte contre le terrorisme.
Charlie Hebdo et les Buttes-Chaumont
Pour ceux qui ne sont pas familiers de la géographie du XIXè arrondissement de Paris, j’ai rapidement dressé une petite carte de cette « cellule« :
On le voit, le commissariat fermé est à proximité de tous les lieux qui ont « incubé » la cellule des Buttes-Chaumont: le parc des Buttes-Chaumont où les membres de la cellule s’entraînaient, le quartier de la Mouzaïa, où le film ci-dessous montre les Kouachi, et l’avenue Simon Bolivar où Coulibaly fut contrôlé par la police le 30 décembre (sans réaction de la hiérarchie, pourtant alertée par les policiers qui réalisaient le contrôle).
Et encore une anomalie dans l’affaire Charlie Hebdo
La fermeture de ce commissariat de quartier sensible sans aucune explication ni communication manifeste une fois de plus le mépris de la police nationale pour sa fonction de service au citoyen.
Les policiers français sont beaucoup plus préoccupés par la surveillance des citoyens honnêtes que par la prévention au jour le jour du terrorisme.
Au passage… cet événement est une anomalie de plus dans la chaîne policière qui entoure l’attentat contre Charlie Hebdo: entre le contrôle de Coulibaly le 30 décembre qui laisse la hiérarchie sans réaction, la levée sans explication à ce jour de la surveillance policière devant les locaux du journal quelques semaines avant l’attentat, la probable fourniture d’armes à Coulibaly par un indicateur de la gendarmerie, tout cela fait beaucoup.
Au lieu d’enquiquiner les Français avec une loi sur le renseignement intempestive, l’Assemblée Nationale ferait mieux d’ouvrir une enquête parlementaire sur les défaillances policières qui rendent les attentats possibles.
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