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dimanche 24 septembre 2017

À quoi tient la popularité record du PiS en Pologne ?



Le 24/09/2017


Face à lui, les deux partis libéraux-libertaires font pâle figure.

N’en déplaise aux détracteurs de la Pologne, le parti conservateur Droit et Justice (Prawo i Sprawiedliwość, PiS) reste, depuis maintenant deux ans, proche des niveaux qui lui ont permis d’obtenir une majorité absolue au Parlement : généralement entre 33 % et 40 % d’intentions de vote.

 Face à lui, les deux partis libéraux-libertaires font pâle figure.
Plate-forme civique (Platforma Obywatelska, PO), de Donald Tusk, oscille depuis un certain temps autour de 20 %, et Moderne (Nowoczesna) fait jeu égal avec l’autre parti conservateur situé plutôt à la droite du PiS (Kukiz’15), un peu en dessous de 10 %.
Pire encore : en ce mois de septembre 2017, les différents sondages accordent même au PiS une popularité encore jamais atteinte, le plus optimiste étant l’institut CBOS qui le place à 44 % des intentions de vote, Platforma Obywatelska n’étant plus qu’à 19 % et Nowoczesna à 6 % (contre 8 % pour Kukiz’15).
Les alliés de Bruxelles, c’est-à-dire les libéraux-libertaires de Platforma Obywatelska et de Nowoczesna, qui semblent avoir renoncé à provoquer un Maïdan en Pologne mais qui demandent toujours des sanctions contre leur propre pays, souffrent de toute évidence de leur stratégie, qui consiste à être une « opposition totale » face à de prétendues atteintes à la démocratie et à l’État de droit qui tiendraient même, selon les plus radicaux, d’une dérive dictatoriale.
Ce diagnostic d’un État de droit menacé par l’action du gouvernement de Beata Szydło, repris à Bruxelles et aussi plusieurs fois par le Président français Emmanuel Macron, n’est visiblement pas partagé par la majorité des Polonais.
Selon les derniers sondages, 52 % des Polonais sont satisfaits de l’action de leur Premier ministre et 53 % des Polonais soutiennent sa politique économique.
Seuls 30 % se disent mécontents de l’action du gouvernement.
Cela devrait inciter les élites européennes à la réflexion, d’autant plus que c’est la deuxième fois, après la Hongrie, que leurs tentatives d’influencer le choix des électeurs d’un pays d’Europe centrale et orientale ne fait que renforcer la popularité du gouvernement attaqué.
Il y a néanmoins d’autres raisons qui expliquent la popularité du PiS en Pologne (qui ressemblent, d’ailleurs, à celles qui ont fait la popularité du Fidesz en Hongrie). En voici quelques-unes :

– refus des quotas de demandeurs d’asile qui avaient été acceptés par le gouvernement PO alors que les trois quarts des Polonais n’en veulent pas et refusent clairement tout début d’immigration-islamisation sur le modèle de l’Europe occidentale ;
– mise en place des premières allocations familiales depuis la fin du communisme avec, comme conséquence, une hausse des naissances et une réduction drastique (d’environ 90 %) de l’extrême pauvreté qui affectait en Pologne, avant tout, les familles nombreuses ;

– des politiques économiques volontaristes, mettant l’accent sur la réindustrialisation (les deux tiers des emplois créés dans l’industrie de l’Union européenne, cette année, l’ont été en Pologne), sur fond de croissance dynamique (l’agence Moody’s vient de relever sa prévision de croissance pour 2017 de 3,2 % à 4,3 %) et de chômage historiquement bas (à 7 %, il n’avait jamais été aussi bas depuis 1991, alors que le PiS a beaucoup relevé le salaire minimum et que les salaires sont en forte hausse) ;

– une lutte efficace contre la fraude fiscale, et notamment contre la fraude à la TVA, qui permet d’obtenir, malgré les nouvelles dépenses sociales et une hausse du budget de la Défense (la Pologne est un des rares pays de l’OTAN à y consacrer 2 % de son PIB, et elle vise 2,2 % à l’horizon 2020 et 2,5 % à l’horizon 2030), une forte réduction du déficit budgétaire qui sera, cette année, largement en dessous du plafond des 3 % du PIB.

Accessoirement, les excellents résultats obtenus en matière de rentrées fiscales incitent nombre d’électeurs polonais à se poser de sérieuses questions sur le niveau de corruption ou d’incompétence du gouvernement PO de l’ex-Premier ministre Donald Tusk, qui est aujourd’hui président du Conseil européen.

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