Le 25/09/2017
Pascal Célérier
Tiens, M. Macron vient de gagner cinq points de popularité en septembre !
C’est le paradoxe de notre époque : les idées de droite, en matière de sécurité, d’immigration, d’éducation, d’économie n’ont jamais été aussi populaires qu’aujourd’hui, et même majoritaires, et pourtant, c’est la gauche qui assure le spectacle et bat le pavé, et une autre gauche, avatar du PS, qui est au pouvoir.
Les raisons sont connues : sclérose des partis de droite incapables de traduire ces aspirations en leur donnant une expression renouvelée, et faillite prévisible de la stratégie Marine Le Pen-Philippot. Donc, pendant que les droites sont, chacune, reparties dans leur coin pour un nouveau round névrotique qui pourrait durer un quinquennat – voire plusieurs -, la gauche occupe le terrain, la rue.
Samedi, M. Mélenchon a réussi son pari : plus de 50 000 manifestants.
Si les droites ne savent toujours pas où elles sont, M. Mélenchon, lui, sait où est la gauche.
Il lui raconte son histoire.
Il lui parle son langage.
Il la remet à sa place : dans l’opposition, dans la rue.
La gauche est naturellement une opposante.
Et la rue, c’est son lieu.
Son mot.
Avec M. Mélenchon, la gauche a retrouvé son positionnement : contre, derrière la banderole.
Et son tribun à la belle rhétorique.
« Monsieur le Président, il vous reste à consulter l’Histoire de France pour apprendre que c’est la rue qui a abattu les rois, c’est la rue qui a abattu les nazis, c’est la rue qui a protégé la République contre les généraux félons en 1962 […] c’est la rue qui a obtenu la quatrième semaine de congés payés en 1968 […] c’est la rue qui a abattu le plan Juppé […] c’est la rue en 2006 qui a obtenu le retrait du CPE […] c’est la rue toujours qui porte les aspirations du peuple français lorsqu’il ne peut les faire entendre autrement. »
Et le leader de La France insoumise de poursuivre sa tirade gaullienne en affirmant « La bataille n’est pas finie, elle commence » et en appelant à « déferler à un million sur les Champs-Élysées ».Ce fantasme-repoussoir, c’est M. Mélenchon.
Dans l’état actuel des droites et dans cette situation de face-à-face entre un Mélenchon caricatural et un Macron qui tient ses promesses de transgression, comment ne pas devenir macroniste ?
Au moins pour cet automne.
Tiens, M. Macron vient de gagner cinq points de popularité en septembre d’après le sondage IFOP pour le JDD, à rebours de ses deux prédécesseurs qui, eux, s’effondraient avec la rentrée « sociale ». M. Macron ne fait rien comme eux.
Et c’est heureux.
Mais il a un avantage qu’ils n’avaient pas : un opposant nommé Mélenchon.
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