Le groupe de 313 députés LREM pour la première fois rassemblé ici le 24 juin 2017. - Jacques Witt/SIPA
Par Étienne Girard
Publié le 19/09/2017 à 19:15
Le séminaire des députés LREM, clos ce mardi 19 septembre, a innové en proposant aux élus des jeux de rôle et des mises en situation.
Un esprit "start up" particulièrement onéreux pour le groupe et donc le contribuable, comme le révèle en détail "Marianne"...
Des députés qui se prêtent à un jeu de rôle, un foulard sur la tête, en prononçant des mots-concepts en anglais, cela aurait pu être un sketch des Monty Python.
La scène a pourtant bien eu lieu ce lundi 18 septembre, aux Docks d'Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, où les députés macronistes organisaient, jusqu'à ce mardi, un séminaire politique d'un genre nouveau.
Le séminaire "teambuilding".
Au menu, pas le moindre discours à la tribune, mais une succession d'ateliers inspirés par l'univers des "start-up".
Autour de thèmes tels que "se rencontrer et commencer à construire une aspiration de groupe" ou "Nous et notre écosystème", près de 290 élus du parti d'Emmanuel Macron (sur 313) ont échangé de façon ludique… pour faire avancer leurs idées.
"Le double objectif, c'est de préparer la rentrée législative avec des ateliers sur le fond, mais aussi de construire un esprit de groupe, car chaque député ne connaissait pas plus de 15% de ses collègues avant de venir", explique à Marianne le député Frédéric Descrozaille, membre du groupe de travail qui a organisé la réunion.
Le député du Rhône Bruno Bonnell, qui a lui aussi été associé à l'opération, revendique l'originalité de la démarche, dans un monde politique souvent conformiste : "Innover, c'est une de nos missions politiques et on n'a pas fini de vous étonner".
Et ce séminaire détonne surtout par son coût astronomique, qui n'a rien à envier aux plus beaux meetings de "l'ancien monde".
Réunir près de trois cents personnes sur 8.000 mètres carrés pendant deux jours, n'a, il est vrai, jamais été gratuit.
La note de ce grand raout macroniste est tout de même particulièrement salée.
Selon nos informations, ce séminaire politique a coûté la bagatelle de 250.000 euros au groupe LREM.
Une somme à la charge du contribuable puisque le groupe parlementaire est entièrement financé par l'Assemblée nationale…
"200.000 euros de logistique"
Un des députés organisateurs de l'événement détaille la note auprès de Marianne : "200.000 euros pour la logistique et équipements (docks, notamment) et 50.000 euros pour la partie "innovation" (recours au prestataire)".
Ces 250.000 euros correspondent par exemple au coût d'un meeting de Nicolas Sarkozy devant 1.000 personnes, pendant la campagne électorale de 2012.
Guillaume Gouffier-Cha, le trésorier du groupe, confirme ce chiffre et explique que la location des lieux a coûté extrêmement cher : "Il n'y a pas eu de folies, mais la location des Docks, c'est un coût important. Cela revient à 150.000 euros environ".
Ce qui paraît faramineux.
"Dans un premier temps, on avait imaginé faire ça à l'Assemblée mais ce n'était vraiment pas pratique pour travailler de façon participative comme on le voulait", précise encore le député.
Ballot pour le contribuable.
Quant au budget restauration, il s'élève à 25.000 euros environ.
La note aurait par ailleurs pu être encore plus salée puisque les huiles de LREM avaient dans un premier temps envisagé de délocaliser leur séminaire en province, avant de se rendre compte que les coûts de logement auraient été énormes.
Résultat, la banlieue parisienne a été privilégiée et les députés se sont logés à leurs frais.
A titre de comparaison, la location de l'Espace Encan de La Rochelle pour l'université d'été du PS en 2014 a coûté 140.000 euros pour trois jours, selon Capital.
Pas offert non plus, mais les socialistes accueillaient cette année-là 4.000 militants, ce qui suppose des coûts de sécurité autrement plus importants.
Appel d'offres
"200.000 euros de logistique"
Ces 250.000 euros correspondent par exemple au coût d'un meeting de Nicolas Sarkozy devant 1.000 personnes, pendant la campagne électorale de 2012.
Guillaume Gouffier-Cha, le trésorier du groupe, confirme ce chiffre et explique que la location des lieux a coûté extrêmement cher : "Il n'y a pas eu de folies, mais la location des Docks, c'est un coût important. Cela revient à 150.000 euros environ".
Ce qui paraît faramineux.
"Dans un premier temps, on avait imaginé faire ça à l'Assemblée mais ce n'était vraiment pas pratique pour travailler de façon participative comme on le voulait", précise encore le député.
Ballot pour le contribuable.
Quant au budget restauration, il s'élève à 25.000 euros environ.
La note aurait par ailleurs pu être encore plus salée puisque les huiles de LREM avaient dans un premier temps envisagé de délocaliser leur séminaire en province, avant de se rendre compte que les coûts de logement auraient été énormes.
Résultat, la banlieue parisienne a été privilégiée et les députés se sont logés à leurs frais.
A titre de comparaison, la location de l'Espace Encan de La Rochelle pour l'université d'été du PS en 2014 a coûté 140.000 euros pour trois jours, selon Capital.
Pas offert non plus, mais les socialistes accueillaient cette année-là 4.000 militants, ce qui suppose des coûts de sécurité autrement plus importants.
Appel d'offres
Le recours au prestataire a lui été décidé après un appel d'offres du groupe LREM, passé fin juillet. Alors que quatre candidats s'étaient manifestés, c'est la société Up&Co, spécialisée dans l'organisation de séminaires d'entreprise qui l'a emporté.
"C'était l'offre la moins chère. Certaines allaient même jusqu'au double", révèle Guillaume Gouffier-Cha.
Cette entreprise, dirigée par Benjamin Gratton, fondateur de l'institut de sondages Opinion Way, a elle-même eu recours à d'autres prestataires.
"Le prix comprend quatre demi-journées de préparation du séminaire et il y avait quatre personnes en permanence aux Docks", précise Laurent Pietraszewski, un des députés membres du groupe de travail qui a organisé le séminaire.
Pour ce prix, Up&Co a donc longuement préparé le séminaire et assurera aussi un debriefing approfondi.
La société a également animé les deux journées, en proposant notamment aux députés l'organisation de deux ateliers ludiques, ce lundi.
Dans le premier, les parlementaires devaient marcher dans la grande salle des Docks, au hasard, au son d'une musique entraînante.
Quand la musique s'arrêtait, ils devaient se rapprocher de la personne la plus près d'eux et discuter durant une minute avec elle autour d'une idée telle que "votre principale motivation en tant que député".
Le deuxième atelier consistait en un jeu de rôle.
Il proposait aux députés de se mettre dans la peau du gouvernement, du parti macroniste, des résidents de leur circonscription ou de rester eux-mêmes.
Certains devaient porter un foulard, dont la couleur dépendait du rôle.
Charge aux petits groupes de décrire les attentes et les missions de chaque entité.
Pas donné, l'esprit "start-up".
"C'était l'offre la moins chère. Certaines allaient même jusqu'au double", révèle Guillaume Gouffier-Cha.
Cette entreprise, dirigée par Benjamin Gratton, fondateur de l'institut de sondages Opinion Way, a elle-même eu recours à d'autres prestataires.
"Le prix comprend quatre demi-journées de préparation du séminaire et il y avait quatre personnes en permanence aux Docks", précise Laurent Pietraszewski, un des députés membres du groupe de travail qui a organisé le séminaire.
Pour ce prix, Up&Co a donc longuement préparé le séminaire et assurera aussi un debriefing approfondi.
La société a également animé les deux journées, en proposant notamment aux députés l'organisation de deux ateliers ludiques, ce lundi.
Dans le premier, les parlementaires devaient marcher dans la grande salle des Docks, au hasard, au son d'une musique entraînante.
Quand la musique s'arrêtait, ils devaient se rapprocher de la personne la plus près d'eux et discuter durant une minute avec elle autour d'une idée telle que "votre principale motivation en tant que député".
Le deuxième atelier consistait en un jeu de rôle.
Il proposait aux députés de se mettre dans la peau du gouvernement, du parti macroniste, des résidents de leur circonscription ou de rester eux-mêmes.
Certains devaient porter un foulard, dont la couleur dépendait du rôle.
Charge aux petits groupes de décrire les attentes et les missions de chaque entité.
Pas donné, l'esprit "start-up".
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