Dunkerque : le directeur général de la police nationale au chevet du policier brûlé au visage

Par la rédaction pour La Voix du Nord, Publié le 14/04/2015 - Mis à jour le 14/04/2015 à 15:06

ALEXIS CONSTANT

 

 

Il était 22 h 10 lundi quand la police a été appelée pour intervenir sur un véhicule incendié, rue Léon-Gambetta, à Malo-les-Bains.

 

Jean-Marc Falcone, directeur général de la police nationale s’est rendu ce mardi midi au chevet du policier brûlé au visage, à l’hôpital de Dunkerque.

 Lundi vers 22 h 20, Frédéric D. voulant interpeller une personne suspectée d’avoir incendié un véhicule, à Malo-les-Bains, a été aspergé d’essence et grièvement brûlé au visage.
 Le suspect, âgé de 30 ans, connu de la justice, a été interpellé.
 Le policier devrait être transféré au service des grands brûlés de Lille dans la journée.
 

La patrouille a fini par repérer un suspect, digue de Mer. Il tentait de se dissimuler derrière les kiosques de plage.
Un des policiers a voulu l’appréhender.
 Mais l’homme lui a jeté de l’essence au visage avant de l’enflammer avec un briquet.
L’essence se trouvait dans une bouteille en plastique.

Le policier âgé de 46 ans, marié, père de famille, a été grièvement brûlé au visage et transporté par les secours au centre hospitalier de Dunkerque.

L’état de ses blessures n’est pas encore connu avec précision.
 Ses jours ne sont pas en danger.
Il devrait être transféré ce mardi dans la journée au service des grands brûlés de Lille.
Un de ses collègues a lui aussi été pris en charge par les secours, après un léger malaise suite à l’inhalation du produit inflammable.
Car dans son geste, d’après le parquet de Dunkerque, le mis en cause avait clairement l’intention d’enflammer les collègues de la victime.
 Enfin, le troisième fonctionnaire de cet équipage de police-secours était en état de choc.
 

Quant au suspect, âgé de 29 ans et habitant Malo-les-Bains, déjà bien connu des services de police, il a finalement été interpellé et placé en garde à vue pour tentative d’assassinat.
 Une seconde bouteille d’essence a été retrouvée sur lui.
La préméditation a été retenue dans le sens où, à ce stade de l’enquête, le suspect semble avoir tendu un piège aux fonctionnaires.

Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a déjà réagi en parlant de « violences inacceptables ».

Ce midi, Jean-Marc Falcone, directeur général de la police nationale s’est rendu au chevet du policier grièvement brûlé au visage.
Une visite destinée à le soutenir dans cette épreuve.
Le patron de la police a ensuite rejoint le commissariat de Dunkerque « pour apporter à ses collègues un message de soutien et de solidarité et leur dire qu’il ne faut pas baisser la garde », a-t-il déclaré, ajoutant : « C’est une grande émotion au sein de la police nationale ».

Le suspect connu à Malo comme «Le braqueur à la trottinette» !

Angelo Grave, 29 ans, est le suspect qui a été placé en garde à vue.
Les Dunkerquois se rappellent très bien de la série de méfaits pour lesquels il a été condamné en juillet.
On l’avait surnommé le « braqueur à la trottinette » !

Le dimanche 13 juillet, il avait commis un vol à main armée chez un fleuriste de Malo-les-Bains, en le menaçant avec un cutter, dérobant ainsi 200 € avant de repartir sur une trottinette.
Le mercredi suivant, il avait commis un autre vol main armée pour 146 € chez un coiffeur de la place du Minck à Dunkerque, toujours avec son cutter et sa trottinette.
Il était passé de justesse entre les mailles du filet de la police.
 Mais quelques minutes plus tard, on signalait aux policiers une nouvelle tentative de braquage chez un fleuriste de Malo, Eden-Fleurs.
 Le gérant s’était défendu.
 Angelo lui avait lacéré le dos à coups de cutter.
Cette fois, la police avait réussi à le coincer dans la rue, sur sa trottinette, qu’il avait d’ailleurs volée à Décathlon.
Pour cette série de vols avec violences, il avait été jugé et condamné en comparution immédiate, le 18 juillet, à dix mois de prison dont cinq mois avec sursis mise à l’épreuve et placé en détention.

Avant ces faits, il était inconnu de la justice, mais impliqué comme suspect dans un cambriolage à Bray-Dunes, en mai.

Cette affaire avait finalement été jugée devant le tribunal correctionnel en août 2014 prononçant un sursis de six mois avec obligation d’accomplir un travail d’intérêt général.

Angelo Grave est sorti de détention à la fin de l’année 2014.
Cette fois, si la qualification de tentative d’assassinat sur des personnes dépositaires de l’autorité publique est retenue, il risque la réclusion criminelle à perpétuité.

ALEXIS CONSTANT