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dimanche 13 avril 2014

Municipales 2014 : la revanche de la Manif pour tous.


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Le 12 avril 2014


   
La leçon donnée par ces municipales ne saurait être oubliée au moment où la droite sera confrontée aux grands choix qui détermineront l’après-socialisme, et pas seulement celui de maintenir ou non la loi Taubira...

Ce n’est un secret pour personne que la loi Taubira instituant le mariage homosexuel, et surtout officialisant la théorie du genre, aurait eu plus de mal à passer si certaines personnalités de droite n’avaient fait preuve, sur ce sujet, d’une regrettable ambiguïté, en s’abstenant ou en votant de manière plus ou moins ostensible avec la majorité socialiste.
En démocratie, les actes politiques ne trouvent leur vraie sanction que dans l’épreuve électorale.
 Le vaste mouvement de la Manif pour tous n’aurait pas pesé bien lourd sur la scène politique, en dépit des centaines de milliers de manifestants qu’il a rassemblés, si les comportements que nous venons d’évoquer n’avaient été sanctionnés par les électeurs.
Ils l’ont été, et de manière spectaculaire, dans deux cas au moins : Paris et Strasbourg.
 Le déficit d’image dont a longtemps pâti Nathalie Kosciszko-Morizet au sein de la droite parisienne (et qui a abouti, par exemple, à la dissidence de Charles Beigbeder) n’est pas sans lien avec sa décision de s’abstenir lors du vote de la loi Taubira.
Ce déficit lui a d’ailleurs été fatal.
À Strasbourg, il est probable que Fabienne Keller, candidate de l’UMP, aurait survécu à la triangulaire difficile qui l’a opposée aux candidats du Parti socialiste et du Front national si elle n’avait pas fait partie des quelques sénateurs de droite décidés à voter la loi Taubira (l’a-t-elle fait ? Qui le saura dans le brouhaha à main levée qui a tenu lieu de vote au sein de la haute assemblée, honteuse mascarade de démocratie).
En bref, deux des sept principales villes de France – Paris en tête – auraient pu basculer à droite si les candidats désignés par l’UMP n’avaient pas pris plus ou moins parti pour le « mariage des personnes du même sexe ».
La déroute du Parti socialiste en eût été encore plus spectaculaire.
À l’inverse, un Jean-Luc Moudenc a brillamment reconquis Toulouse contre tous les pronostics : quoique d’origine centriste, il n’a, sur ce sujet, jamais trahi son camp.
D’autres personnalités de droite avaient fait le même choix que Kosciusko-Morizet ou Keller, mais elles n’étaient pas en première ligne aux municipales : ainsi Bruno Le Maire avait renoncé à conduire lui-même la liste UMP à Évreux.
 Pourquoi les personnalités évoquées ont-elles pris ces options ?
 Conviction, peut-être.
Mais dans la jeune génération de la droite prévaut aussi l’idée que, pour préserver son avenir, il faut, en matière sociétale, faire les choix supposés les plus modernes et donc, en fait, ceux du Parti socialiste.
Il n’y a pas, croit-on, grand avenir pour un « ringard » prônant comme les générations passées que le mariage unit un homme et une femme.
Cette posture a pu valoir, en son temps, quelques bénéfices à une Roselyne Bachelot, jusqu’à en faire une vedette du petit écran.
 Mais aujourd’hui, elle ne tient plus car elle repose sur une double erreur.
D’abord, elle s’oppose à cette règle de la politique qu’il ne faut jamais aller contre les fondamentaux de son camp.
François Hollande ayant pris le risque de diviser gravement la France avec la loi Taubira, il est clair que toute la droite, au moins à la base, s’est retrouvée dans l’opposition au mariage homosexuel. Quelles que soient ses convictions intimes, un homme de l’UMP ne pouvait, sur un sujet aussi passionnel, jouer contre son camp.
Ensuite, les positions supposées modernes portées par la gauche apparaissent de plus en plus, sur presque tous les sujets (non seulement le droit de la famille, mais aussi les méthodes pédagogiques, le rapport à l’histoire nationale, la justice, la diplomatie des droits de l’homme, etc.) comme des délires idéologiques préjudiciables à la société.
L’aura de modernité qui les sous-tend est elle-même constitutive de l’illusion idéologique.
 Qu’un homme de droite se veuille plus moderne en entrant dans ce jeu, il cesse tout simplement d’être un homme de droite.
Car qu’est-ce que la droite aujourd’hui, sinon la résistance à ces illusions destructrices, le parti du bon sens et du réel contre les chimères.
 Être de droite, c’est dire que deux et deux font quatre !
Gare à ceux qui s’égareraient hors de ces fondamentaux.
 
La leçon donnée par ces municipales ne saurait être oubliée au moment où la droite sera confrontée aux grands choix qui détermineront l’après-socialisme, et pas seulement celui de maintenir ou non la loi Taubira…

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