Publié le 10 septembre 2020
Le conglomérat américain General Electric va tailler dans ses effectifs en supprimant 764 postes de sa filière d'énergies renouvelables en France.
Une casse sociale qui incombe en partie à Emmanuel Macron.
Un comité de groupe de General Electric est convoqué aujourd’hui à Grenoble pour évoquer un projet de restructuration de ses activités renouvelables, qui devrait se traduire par 1 225 suppressions de postes en Europe, dont 618 en France, et la fermeture du site de GE Grid Solutions à Villeurbanne (Rhône).
Soit 764 postes supprimés au total, selon les informations de Libération.
Le groupe américain, qui avait racheté en 2015 la branche énergie d'Alstom, veut tailler dans les effectifs de sa branche Hydro (turbines et alternateurs pour les barrages hydroélectriques) et, surtout, sa branche Grid (équipements pour les réseaux électriques).
La direction de General Electric n’a pas démenti.
« Les divisions GE Grid Solutions et GE Hydro Solutions sont chacune confrontées à une dynamique de marché complexe et génèrent des pertes financières importantes », a justifié la direction de l’entreprise.
Un coup dur pour les 16 000 salariés français de General Electric qui ont déjà subi plusieurs plans de restructuration ces trois dernières années.
Pourtant, le groupe américain avait, lors du rachat de la branche énergie d'Alstom il y a cinq ans, fait des promesses de maintien de l'emploi sur le territoire français.
Il s’était même engagé à créer un millier d'emplois en France, et Emmanuel Macron, ministre de l'Économie de l’époque, affirmait à qui voulait l’entendre soutenir l’emploi du secteur.
Depuis, le président de la République joue au pompier social de temps à autre en tentant de rassurer les salariés, comme dans son discours de mai 2019 à Bruxelles, où il assurait aux salariés de "la mobilisation de tout le gouvernement pour que toutes les solutions soient trouvées".
Mais du côté des élus et des syndicats, le double jeu du chef de l'Etat a assez duré, et plusieurs responsables ont dénoncé sa responsabilité dans ce qu’il convient d’appeler un fiasco.
Car ces nouveaux emplois n'ont jamais vu le jour, bien au contraire, le conglomérat conduisant même plusieurs plans sociaux en France.
L'an dernier, un plan social concernant 485 postes avait été annoncé sur les sites de Belfort et Bourgogne en Bourgogne-Franche-Comté.
Cette nouvelle restructuration scandalise encore davantage, car elle intervient quelques jours à peine après l’annonce du plan de relance à 30 milliards d’euros du gouvernement sur la transition écologique et les énergies renouvelables…
Qualifié à juste titre de "scandale d’Etat" par Jean-Michel Quatrepoint en 2015, le dossier Alstom n’en finit plus de porter ses fruits noirs.
Pilier fondamental de la souveraineté énergétique française, Alstom, pourtant sauvée par l’Etat en 2003, représente l’un des symboles du renoncement d’une partie des élites dirigeantes du pays à toute idée d’indépendance.
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