Le 02/04/2015
À son actif, la libération des Libyens, qui chantent ses louanges ; celle des Tunisiens, un peu arriérés cependant et qui l’ont hué à sa descente d’avion à Tunis ; celle des Syriens, au bonheur éclatant.
La jalousie est un vilain défaut, qui mène à des comportements détestables.
Comme le ministre (en titre) des Affaires étrangères a affirmé sa volonté de tout faire pour sauver les chrétiens d’Orient, le vice-ministre (officieux) des mêmes Affaires étrangères ne pouvait pas être en reste.
BHL a donc parlé.
Avant Kouchner, dont on attend la réaction d’une minute à l’autre.
Le philosophe que personne ne lit s’est toujours cru autorisé à penser du bien de lui-même, et à s’écouter parler avec plaisir.
Sa philosophie est moins connue que sa géopolitique.
Un peu comme celle de l’Oncle Sam, elle se limite à un verbe : bombarder.
Bombarder les méchants pour faire triompher le camp des gentils, bien entendu.
Et le faire à distance, pour ne pas salir sa blanche chemise aux poignets mousquetaire relevés sur des avants-bras avantageux.
Avec sa crinière à la longueur étudiée et son ton sentencieux, l’hôte du Café de Flore n’attend plus que l’application iPhone « Bomb Him Away » grâce à laquelle, d’une confortable terrasse, il pourrait rendre justice au monde reconnaissant.
À son actif, la libération des Libyens, qui chantent ses louanges ; celle des Tunisiens, un peu arriérés cependant et qui l’ont hué à sa descente d’avion à Tunis ; celle des Syriens, au bonheur éclatant.
Et les Ukrainiens, solidement arrimés à une Union européenne qui adore les drapeaux néo-nazis de Pravy Sektor dont notre Bernard-Henri national pense tant de bien…
Sans garantie de réciprocité bien entendu, mais un philosophe n’a-t-il pas vocation aussi à incarner l’archétype du héros incompris ?
Monsieur Lévy, infatigable, a donc conseillé à François Hollande de recevoir les Peshmergas.
Après consultation de sa petite amie, François a appris qu’il ne s’agissait pas de chaussures de marche en toile, ni d’un type de châle en laine, mais d’une peuplade dont il ignorait tout jusque-là : les Kurdes.
Ces Kurdes qui vivent entre la Turquie, la Syrie et l’Irak, dont on ne sait pas très bien s’il faut les classer parmi les gentils ou les méchants, dont le conseiller officieux pour les relations internationales a vanté les mérites au Président.
Le but de cette visite : recevoir l’aide de la France dans leur combat contre l’État islamique.
Celui que Hollande appelle Daech et prononce Dash, comme la lessive.
Il est convaincu, notre demi-philosophe, il y va fort : « Les Kurdes ne sont pas seulement nos alliés. Ce sont des gens qui ont les mêmes valeurs que nous. La laïcité. Le goût de la démocratie. L’exigence de l’égalité homme-femme. La haine absolue de l’islam fondamentaliste, radical et fasciste. »
C’est vrai qu’un peuple qui vit dans les montagnes au nord de la Mésopotamie est, fondamentalement, instinctivement, démocrate, laïc et même libéral.
Mais il va plus loin : « Il n’y a qu’eux, les Kurdes, qui peuvent concrètement venir en aide aux chrétiens d’Orient. »
Là, on s’incline de respect.
Jusque-là, cette révélation ne sautait pas aux yeux.
Et Bernard-Henri ne nous a pas habitués à une particulière clairvoyance politique, en combattant tous ceux qui contenaient tant bien que mal le fascisme vert.
Mais, ayant à cœur de s’impliquer vraiment, physiquement, avec ses tripes et jusqu’au sang versé s’il le faut, BHL s’engage à fond : ses convictions, il les réaffirmera mercredi.
« À l’Élysée d’abord. Puis, le soir, au cinéma le Saint-Germain, devant les Parisiens. »
C’est ça, BHL : des convictions fermes appuyées sur un solide sens du terrain.
En l’espèce, Saint-Germain-des-Prés.
À quand des Pershmergas kurdes au Flore ?
Comme dirait un ministre-à-vie de la Culture, ça en jetterait, non ?
Comme le ministre (en titre) des Affaires étrangères a affirmé sa volonté de tout faire pour sauver les chrétiens d’Orient, le vice-ministre (officieux) des mêmes Affaires étrangères ne pouvait pas être en reste.
BHL a donc parlé.
Avant Kouchner, dont on attend la réaction d’une minute à l’autre.
Le philosophe que personne ne lit s’est toujours cru autorisé à penser du bien de lui-même, et à s’écouter parler avec plaisir.
Sa philosophie est moins connue que sa géopolitique.
Un peu comme celle de l’Oncle Sam, elle se limite à un verbe : bombarder.
Bombarder les méchants pour faire triompher le camp des gentils, bien entendu.
Et le faire à distance, pour ne pas salir sa blanche chemise aux poignets mousquetaire relevés sur des avants-bras avantageux.
Avec sa crinière à la longueur étudiée et son ton sentencieux, l’hôte du Café de Flore n’attend plus que l’application iPhone « Bomb Him Away » grâce à laquelle, d’une confortable terrasse, il pourrait rendre justice au monde reconnaissant.
À son actif, la libération des Libyens, qui chantent ses louanges ; celle des Tunisiens, un peu arriérés cependant et qui l’ont hué à sa descente d’avion à Tunis ; celle des Syriens, au bonheur éclatant.
Et les Ukrainiens, solidement arrimés à une Union européenne qui adore les drapeaux néo-nazis de Pravy Sektor dont notre Bernard-Henri national pense tant de bien…
Sans garantie de réciprocité bien entendu, mais un philosophe n’a-t-il pas vocation aussi à incarner l’archétype du héros incompris ?
Monsieur Lévy, infatigable, a donc conseillé à François Hollande de recevoir les Peshmergas.
Après consultation de sa petite amie, François a appris qu’il ne s’agissait pas de chaussures de marche en toile, ni d’un type de châle en laine, mais d’une peuplade dont il ignorait tout jusque-là : les Kurdes.
Ces Kurdes qui vivent entre la Turquie, la Syrie et l’Irak, dont on ne sait pas très bien s’il faut les classer parmi les gentils ou les méchants, dont le conseiller officieux pour les relations internationales a vanté les mérites au Président.
Le but de cette visite : recevoir l’aide de la France dans leur combat contre l’État islamique.
Celui que Hollande appelle Daech et prononce Dash, comme la lessive.
Il est convaincu, notre demi-philosophe, il y va fort : « Les Kurdes ne sont pas seulement nos alliés. Ce sont des gens qui ont les mêmes valeurs que nous. La laïcité. Le goût de la démocratie. L’exigence de l’égalité homme-femme. La haine absolue de l’islam fondamentaliste, radical et fasciste. »
C’est vrai qu’un peuple qui vit dans les montagnes au nord de la Mésopotamie est, fondamentalement, instinctivement, démocrate, laïc et même libéral.
Mais il va plus loin : « Il n’y a qu’eux, les Kurdes, qui peuvent concrètement venir en aide aux chrétiens d’Orient. »
Là, on s’incline de respect.
Jusque-là, cette révélation ne sautait pas aux yeux.
Et Bernard-Henri ne nous a pas habitués à une particulière clairvoyance politique, en combattant tous ceux qui contenaient tant bien que mal le fascisme vert.
Mais, ayant à cœur de s’impliquer vraiment, physiquement, avec ses tripes et jusqu’au sang versé s’il le faut, BHL s’engage à fond : ses convictions, il les réaffirmera mercredi.
« À l’Élysée d’abord. Puis, le soir, au cinéma le Saint-Germain, devant les Parisiens. »
C’est ça, BHL : des convictions fermes appuyées sur un solide sens du terrain.
En l’espèce, Saint-Germain-des-Prés.
À quand des Pershmergas kurdes au Flore ?
Comme dirait un ministre-à-vie de la Culture, ça en jetterait, non ?
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