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vendredi 2 avril 2021

Covid-19 : Jupiter, l’impuissant


 

Coronavirus, encore et toujours ! 

Le 31 mars à 20 heures, le Président a annoncé, avec le ton télévangélique qui le caractérise, un national, mais nettement plus allégé qu’en mars 2020. 

Car il n’est plus le maître des horloges face au « virus qui n’a pas de passeport », bien que satisfait d’être cantonné dans le rôle du Premier ministre de la parole, quand bien même creuse, l’essentiel étant qu’elle demeure un tant soit peu subsistante ! Juste de l’apparence, juste de quoi nourrir la Société du spectacle (Guy Debord). D’où, ainsi, l’utilité des chaînes d’intoxication en continu, ces dernières relayant à souhait les formules dont use le chef du moindre des États, de la ville dont le prince est un enfant.

« Je ne regrette rien », chantonne celui qui, au début de son mandat, entendait être un Président « jupitérien ». Jupiter : dieu romain du ciel, de la terre et de ses locataires, jouant sur le registre de la communication maîtrisée, celle prônée, jadis, par Jacques Pilhan aux oreilles des feus Présidents Mitterrand et Chirac. Enfin, comment être discret et impérieux lorsqu’on n’est plus propriétaire de quoi que ce soit ? Dépendant des Chinois, hier, quand il s’agissait de commander des , puis dépendant des Américains et des Anglais, aujourd’hui, alors qu’il serait urgent d’avoir des doses massives de . Comme si la France était vouée à n’être plus qu’une ménagère insatisfaite.

Clairement, Jupiter a chuté de son Olympe, lui qui n’aura jamais le sens du tragique. Comment, en effet, être un bouclier quand on néantise obsessionnellement les frontières, qui plus est sans policiers ni militaires ? Ou pas de paix sans business. Un « en même temps » moral qui ne vaut pas son pendant managérial : tout pour les vaccins et rien pour les soins ! Pire encore : le divin Emmanuel s’est laissé tordre le bras par les médecins de l’AP-HP, qui ont dégainé une tribune alarmiste, dans le Journal du dimanche, le 2, en écrivant qu’ils seraient obligés de faire le tri entre les malades, tels des pompiers qui arrêteraient d’éteindre des incendies. Puis, deux jours plus tard, le quotidien Libération a titré en une : « Il attend quoi ? » Certes devant ce tohu-bohu, là où tous les intéressés s’expriment sans surmoi : médecins contre technocrates, épidémiologistes contre politiques, enseignants contre gouvernants, « enfermistes » contre « rassuristes », etc.

Définitivement, une démocratie libérale aux abois : liberté individuelle bridée, égalité des chances annihilée, mais fraternité en soirée, en toute illégalité, puisque seule la propriété privée reste le droit inaltérable.

La situation est d’autant plus critique que la fracture observée, en septembre 2020, entre les « pro-masque » et les « anti-masque » a volé en éclats : dans tous les camps idéologiques, aucune religion n’est, à présent, faite en matière sanitaire. D’où la ligne de crête sur laquelle se trouve notre gouverneur, dans la mesure où son électorat ne devrait pas lui pardonner de telles erreurs. D’ailleurs, ce dernier n’a-t-il pas intégré cette terrible perte de pouvoir ? Une caste qui se sauve, ou qui biaise avec les règles, dans la qui n’est plus .

Plutôt un terrain en vrac : anglicisme et festivisme au menu de la « start-up nation », de la part de nos chers happy few, ceux qui sont si heureux d’être à l’heure du numérique, voire de ses gourous et de leurs potions magiques.

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