Le Président est, paraît-il, en colère. Il y a de quoi !
Le ministre des Armées ne connaît, en effet, pas la loi portant statut général des militaires, et le ministre chargé de l’Industrie à Bercy s’est invité dans le débat. De quoi j’me mêle ? À la place du chef des armées, je ferais le ménage.
Un petit rappel de la loi portant statut général des militaires s’impose. Elle précise, en préambule, que « les militaires jouissent de tous les droits et libertés reconnus aux citoyens ». Tiens, des citoyens !
Et l’article 4 de préciser : « Les opinions ou croyances, notamment philosophiques, religieuses ou politiques, sont libres. » Tiens, politiques !
Il y a quelques restrictions, notamment « il est interdit aux militaires en activité de service d’adhérer à des groupements ou associations à caractère politique […] Les militaires peuvent être candidats à toute fonction publique élective ; dans ce cas, l’interdiction d’adhésion à un parti politique […] est suspendue pour la durée de la campagne électorale. En cas d’élection et d’acceptation du mandat, cette suspension est prolongée pour la durée du mandat. » Ce fut le cas du maréchal de Mac Mahon, premier véritable président de la République de 1873 à 1879 et, plus tardivement, d’un certain de Gaulle. Deux saint-cyriens. À quand le troisième ?
Le statut précise enfin, et notamment à l’article 74 : « La cessation de l’état militaire intervient d’office dans les cas suivants : […] dès l’atteinte de la limite d’âge ou de la limite de durée de service pour l’admission obligatoire à la retraite »…
Nos citoyens à la retraite sont donc bien des « civils » de plein droit, sans restriction aucune. Ayant eu, en outre, l’honneur de porter les armes de la France pendant un certain nombre d’années, et sachant d’expérience, parfois dans leur chair, de quoi ils parlent, ils sont tout spécialement fondés à dire qu’il faudrait quand même se « bouger un peu » avant que de plus graves événements n’arrivent en France, si on considère parmi mille autres exemples que la décapitation d’un professeur, l’assassinat d’une policière, le passage à tabac des époux Tapie ou les plusieurs centaines de « zones sensibles » qui font tache d’huile et sont autant de Kosovo ne sont pas des motifs assez suffisants pour réagir.
Où est le problème ?
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