Stéphanie était agente administrative au commissariat de Rambouillet depuis près de trente ans.
Elle avait 49 ans et était mère de deux enfants.
Le vendredi 23 avril, en début d’après-midi, sa route a malheureusement croisé celle de ce Tunisien radicalisé de 36 ans, entré en France clandestinement il y a plus de dix ans et régularisé depuis grâce aux effets d’une politique migratoire dont les autorités de notre pays ont perdu le contrôle depuis longtemps.
Stéphanie faisait partie de cette « armée des ombres » qui peuple les services de police. Pour un salaire à peine supérieur au SMIC, elle assurait, pour l’essentiel, l’accueil du public au sein de son commissariat. Comme environ une dizaine de milliers de ses collègues des corps administratifs de la police nationale, elle permettait, par son travail, aux policiers des corps actifs de se consacrer aux missions opérationnelles et de voie publique.
Dans un service de police, les personnels administratifs sont chargés de diverses missions de secrétariat, d’accueil, de gestion et de soutien. Inutile de dire que sans leur présence, un commissariat serait dans l’impossibilité de fonctionner normalement. Proches des chefs de services, dont ils sont souvent la cheville ouvrière, ils sont ce trait d’union nécessaire entre une hiérarchie de plus en plus gestionnaire et les policiers de terrain.
Représentant à peu près 10 % des personnels de la police nationale, les « administratifs », lors des réformes importantes de l’institution, sont régulièrement les grands oubliés.
Leur statut de « non policier » les écarte en effet le plus souvent des avantages statutaires que peuvent obtenir leurs collègues des autres corps. Et malgré quelques avancées récentes, ce manque de reconnaissance n’est pas sans créer parfois de vraies tensions dans un milieu qui peine encore à reconnaître une catégorie d’agents dont les missions et l’utilité sont largement méconnues du grand public.Quelques heures seulement après ce nouveau drame qui touche la police nationale, il est difficile de ne pas se poser des questions sur l’enchaînement des faits qui ont permis à un étranger initialement en situation irrégulière dans notre pays de plonger une famille et, au-delà, tout un pays dans la peine, le chagrin mais aussi l’incompréhension. Comment, en effet, un individu qui aurait dû être reconduit à la frontière dès sa première interpellation a-t-il pu vivre dix ans clandestinement en France ? Avec quels moyens matériels et financiers a-t-il pu se maintenir dans notre pays sans que sa situation ne soit détectée ? Comment, alors qu’il était en situation irrégulière, a-t-il pu être régularisé, sinon grâce à une législation ubuesque qui encourage ce genre d’événements et constitue un appel d’air mortifère à une immigration toujours plus massive ?
Aujourd’hui, c’est toute une famille, toute une corporation et tout un pays qui se posent ces questions. Et nous savons déjà qu’aucune réponse n’y sera apportée de la part de ceux qui nous gouvernent, puisqu’ils sont eux-mêmes, par leurs décisions irresponsables, les complices de ce mal qui nous détruit à petit feu.
Pourtant, tôt ou tard, la liste des victimes de ce laxisme d’État aidant, il faudra bien apporter des réponses et se décider enfin à trouver des solutions. Il va bien falloir comprendre que cette immigration de masse et hors de contrôle que nous subissons ne fait qu’aggraver une situation interne intenable et dangereuse pour tous les Français.
Résultat incontestable de toutes ces lacunes et de tous ces renoncements, le nom de Stéphanie va donc désormais s’ajouter à la longue liste des victimes du terrorisme. Un nom de plus pour ceux qui, dans les jours qui viennent, ne tariront pas d’éloges sur cette femme ordinaire qui ne demandait qu’à vivre en paix auprès des siens. Mais un nom qu’ils auront tôt fait d’oublier, laissant à une famille le soin de porter, pour toujours, un fardeau trop lourd pour elle.
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