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Dans le cadre des très grandes réformes qui changent la face du monde, Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, va proposer la suppression de l’heure d’hiver au Parlement européen.
On ne rigole plus.
La consultation en ligne l’a montré sans équivoque : 80 % des Européens veulent en finir avec ce changement saisonnier qui les tourneboule depuis 1976.
Jean-Claude s’incline.
Et s’incline encore.
Après quelques consommations désaltérantes, allez savoir si on est en heure d’hiver ou en heure d’été.
Non, ça ne pouvait pas durer.
Mettons que la montre indique 21 heures.
Bon, d’accord.
Mais si on est au mois de juillet, il est 20 heures, je pose trois, je retiens deux.
Ah, non, il est 22 heures.
Garçon, un demi-pression !
Alors, à propos de pression, le décalage était invivable.
Tenir une réunion en plein jetlag éprouve son homme.
On sort de là rincé, vidé.
« Qui c’est, celui là ? Ah oui : Macron. On est toujours en heure d’été ? Parce que là, je sais plus comment régler ma montre. Faut mettre la petite aiguille sur combien, exactement ? »
Jean-Claude Juncker est un démocrate qui suit l’avis du peuple.
La consultation Internet sur les migrants viendra plus tard.
Dès qu’il en aura terminé avec cette satanée heure d’hiver.
Au moins de décembre, il fait nuit tellement tôt que, migrant ou pas, dès seize heures trente, tout le monde est complètement noir.
Que voulez-vous décider dans des conditions pareilles ?
Quant au moment précis du changement d’heure.
Alors là. C’est infernal.
Se relever en pleine nuit pour bricoler les pendules, merci bien.
L’année dernière, Jean-Claude Juncker a erré des heures dans son appartement pour trouver le coucou suisse qu’Angela Merkel lui avait offert.
L’oiseau sort tellement vite qu’il est presque impossible de le localiser.
Et le cadran solaire installé dans le jardin ?
On fait quoi ? Tous les six mois, le président de la Commission tordait la barre de fer qui fait l’ombre.
À force, elle allait se casser.
« Et puis, à minuit, allez régler un cadran solaire. Avec une lampe de poche, on peut y arriver, mais faut trouver le bon angle. Ah, non ! Supprimez-moi cette heure d’hiver. Les gens sont d’accord. »
Et l’avis des gens, pour Jean-Claude, c’est sacré.
Surtout lorsqu’il s’agit d’un sujet capital pour l’avenir de l’Europe.
Imaginons que les Européens souhaitent majoritairement que le groupe ABBA se reforme.
Eh bien, Jean-Claude montera au créneau.
Réunion, délibération, convocation de Brigitte Macron, ex-responsable du fan-club pour la région Nord-Pas-de-Calais, discussions enflammées.
Un tel démocrate à la tête de la Commission européenne est une bénédiction.
Comme il le déclarait encore, il y a quelques jours, au sortir d’une réunion harassante avec quelques députés d’un soir : « Si qu’on n’écoute pas les Européens quand ils seraient pas contents, alors à quoi bon faire 20 % sur la buvette du Parlement ? »
Traduit du patois luxembourgeois que l’homme s’honore de parler couramment, sa détermination sans faille apparaît claire comme de l’eau de roche.
Une belle transparence, hélas trop souvent troublée par des populistes marseillais.
La famille Ricard, pour ne pas la nommer.
Des bandits.
Des nationalistes épouvantables qui entravent l’avancée de l’Europe à pas réguliers.
Mais Jean-Claude avance.
Ou recule.
Fidèle aux réglages exigés par les changements d’heure.
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