Système bancaire ne rime jamais avec philanthropie, loin s’en faut.
Que les méthodes soient peu scrupuleuses, tout le monde s’en doutait.
Business is business. Mais de là à franchir allègrement la frontière de l’illégalité…
Et pourtant, les banques rivalisent d’ingéniosité quand il s’agit de voler de l’argent.
Une enquête menée de front par le magazine 60 millions de consommateurs et l’UNAF dévoile les rouages d’un système bancaire prêt à tout pour remplir les caisses, quitte à appauvrir un peu plus ses clients déjà vulnérables financièrement.
Les pauvres en ligne de mire…
Agios, frais de rejet de paiement, commissions d’intervention…
Lorsque le découvert autorisé est dépassé, le couperet tombe et, avec lui, son avalanche de frais liés aux incidents bancaires.
Ces sommes montent parfois jusqu’à 700 euros par mois pour les clients les plus en détresse. Difficile, alors, de sortir du cercle vicieux.
Mais certaines banques ne s’arrêtent pas là : non contentes de facturer aux clients submergés toutes les lettres de recommandation et autres frais de rejet de chèque sans provision (entre 30 et 50 euros), elles inventent de nouvelles règles de tarification.
Ainsi, lorsque le solde du compte finit malheureusement la journée en débiteur, la commission d’intervention à 8 euros ne sera pas facturée uniquement sur la dernière opération fatale mais sur toutes celles effectuées au cours des dernières 24 heures.
Ce ne sont donc pas 8 euros qui seront facturés au client, mais bien 8 euros multipliés par le nombre d’opérations jugées « débitrices » au cours de la journée.
Le groupe BPCE (Caisse d’Épargne et Banque populaire) mais aussi le Crédit mutuel, pour ne pas les nommer, sanctionnent donc le comportement des consommateurs, voire les appauvrissent littéralement.
Une folie tarifaire jugée totalement illégale par les deux associations.
Contrairement aux idées reçues, les victimes principales de ces politiques sournoises ne sont pas les clients en grande détresse financière, protégés par les lois de plafonnement de frais.
Pas besoin d’être fiché à la Banque de France pour voir au moins une fois son compte en négatif : la mère de famille célibataire faisant face aux frais de rentrée, le petit chef d’entreprise vivant un mois difficile…
Le profil type de la classe moyenne ni riche ni trop pauvre, et surtout bien incapable de se payer le moindre avocat.
Selon l’association de consommateurs, ils sont huit millions, en France, à voir leur compte régulièrement dans le rouge.
Il suffit d’un rien pour mordre un peu sur le découvert autorisé et se faire immédiatement asphyxier par la banque…
Et pour cause : les frais liés aux incidents représentent un pactole de 6,5 milliards d’euros chaque année pour les banques.
Las, Bruno Le Maire et les principaux représentants des banques ont pourtant eu le culot d’annoncer, début septembre, un plafonnement global de ces frais à 200 euros par mois…
Une promesse qui n’engage que ceux qui voudront bien y croire puisqu’aucun contrôle n’est prévu pour sanctionner les mauvais élèves.
Comment imaginer une seconde que les banques respecteront cet engagement alors que de nouveaux frais infondés, comme cette règle des 24 heures citée plus haut, font sans cesse leur apparition en toute impunité ?
De la poudre de perlimpinpin envoyée à la face du gouvernement mais dont les consommateurs sortiront une fois de plus grands perdants.
Anne de Méric
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