L’antenne du Planning familial des Bouches du Rhône semble traversée de courants contraires.
Alors que l’association prône la libération des femmes à travers le féminisme et l’avortement, à Marseille, elle dit que la voile est un signe de modestie et refuse de condamner l’excision.
En France, le Planning familial a été lancé en 1960 dans le sillage de l’International planned parenthood federation, mouvement ouvertement malthusien fondé à Bombay en 1952, pour promouvoir la contraception, l’avortement et le contrôle des naissances, dans une optique féministe. Il s’est radicalisé à gauche dès les années soixante-dix et a milité avec le MLAC et le MLF.
Il a aujourd’hui pour devise “liberté, égalité, sexualités” avec un grand s, comme chacun Son voyage. Il utilise l’écriture inclusive et pense que « la clause de conscience pour les professionnel-les de santé doit être supprimée de la loi » sur l’avortement.
Bref, plus féministe et progressiste que le Planning familial, tu meurs.
Il est interdit de dire que le Planning familial est politisé
Quand Marion Maréchal a promis de supprimer une subvention au Planning familial parce qu’il est « politisé », ajoutant qu’il promeut « une certaine conception de la famille, que ce soit le mariage homosexuel, la PMA pour les couples homosexuels, la théorie du genre ou encore l’accueil des réfugiés », les médias et la classe politique lui ont donné sur les doigts, y compris sa tante Marine et son ami de l’époque, Florian Philippot.
Elle n’avait pourtant pas tort, un nouveau fait divers vient de l’illustrer brillamment.
Notre confrère Marianne a levé ce lièvre, qui met en lumière les contradictions et luttes pour le pouvoir qui traversent aujourd’hui le Planning familial.
Les empouvoirées, le voile et l’excision
Ça se passe à l’antenne de Marseille, entièrement par Internet.
Et si la personne qui a découvert l’affaire n’avait eu la présence de prendre des captures d’écran, on n’en aurait nulle preuve car les faits sont si embarrassants pour le Planning familial qu’il les a effacés de son site.
Une image est d’abord en cause.
Elle illustre une campagne du Planning familial de Marseille pour la liberté de choix des femmes. Tirée du discours sur « l’inclusivité » importé des Etats-Unis, elle postule que tous les choix des femmes – vestimentaires, religieux etc. – se valent et peuvent mener également à l’émancipation.
Ou plutôt à l’empowerment, transcrit en français par « empouvoirer ».
Elle montre deux femmes, l’une en sous-vêtements, titrée “la nudité empouvoire certaines femmes », l’autre, vêtue d’un voile islamique et titrée… “la modestie empouvoire certaines femmes“.
Pour le Planning familial de Marseille, porter le voile est un signe de modestie qui libère la femme, non un signe de soumission au patriarcat ni une marque de conquête musulmane de la rue.
A Marseille, le voile et l’excision sont une pratique locale féministe
La deuxième surprise vient d’un dialogue sur Facebook entre le Planning familial de Marseille et une personne qui l’interpelle.
En réponse probablement à une question sur le voile, qu’on ne voit pas, le Planning familial détaille les « pressions sexistes » occidentales, « se maquiller, mettre des talons hauts, s’arrêter de travailler lorsqu’on a un enfant », puis fait cette déclaration anti-universaliste qui surprend sous la plume d’une telle association : « La notion de liberté n’est pas universelle, le féminisme ne défend pas des valeurs universelles, il défend la liberté de toutes les femmes à faire le propre choix, et le Planning familial aussi ».
Agacé, l’interlocuteur répond : « Donc vous défendez aussi les femmes qui militent pour donner une bonne image de l’exclusion ».
Et là, surprise, le Planning familial de Marseille ne dit pas non : « Comme déjà dit, on milite pour le libre choix de chacun-e, et pour que nous puissions chacune faire ce que nous voulons de notre corps sans projeter nos choix sur les autres ».
Le Planning familial enseigne l’éducation sexuelle à l’école
Waouh, comme on dit chez les jeunes.
Rappelons quand même que le site national de l’association rappelle pourtant que « Les mutilations sexuelles féminines (…) sont mondialement considérées comme une violation des droits des femmes ».
Il y a du mou dans la communication interne au Planning familial à Marseille, et notre confrère Marianne croit savoir qu’il y aurait conflit entre les ancien(ne)s et les modernes, celles qui sont passées par la pédagogie ethnodifférencialiste et islamisée des quartiers sensibles.
Il paraîtrait aussi que les nouveaux indigènes de notre doulce France feraient de l’entrisme à l’Université ou à Act Up !
Quand on pense, tout de même, que le Planning familial est l’une des associations agréées à donner des cours d’éducation sexuelle à l’école !
Pauline Mille
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