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dimanche 18 février 2018

Rougeole : pour quelle raison RMC a-t-elle jeté cette pauvre mère en pâture ?

 
 




« Comment donc ? Elle n’a jamais vacciné sa fille contre la rougeole, et elle vient se plaindre ! »

Je ne sais pas pour quelle raison RMC a décidé de jeter en pâture cette pauvre mère à tous les pro-vaccins de la twittosphère, mais il était à prévoir qu’une malheureuse allait subir la foudre et le mépris de tout un tas de gens forcément plus intelligents qu’elle.
En effet, le 14 février dernier, RMC relaie le témoignage d’une mère ayant perdu sa fille de 32 ans suite à une rougeole, après qu’elle avait accompagné son père aux urgences du CHU de Poitiers où étaient présentes un certain nombre de personnes elles-mêmes déjà atteintes.
Pour son plus grand malheur, sa fille non vaccinée, qui souffrait par ailleurs d’obésité, l’a attrapée à son tour et en est morte.
Effondrée par la situation (ce qu’on peut comprendre), elle décide de s’en prendre au CHU.
D’une part, le centre ne l’avait pas informée du risque de rougeole en venant aux urgences.
D’autre part, ils avaient rappelé toutes les personnes présentes ce jour-là pour procéder à leur vaccination, par précaution, en raison de l’épidémie qui sévit actuellement, mais la jeune femme en question a été oubliée.
On conviendra que cela est très fâcheux vu ce qu’il est advenu.
La Justice se prononcera sur ce qui a tout l’air d’une négligence.
Je sais qu’une foultitude d’adeptes de la vaccination de masse n’auront d’autres réflexes que de critiquer l’attitude de la mère et de promouvoir la frénésie vaccinale.
« Comment donc ? Elle n’a jamais vacciné sa fille contre la rougeole, et elle vient se plaindre ! »
Ce n’est, d’ailleurs, pas la première fois que l’élite vaccinale méprise le bas peuple qui ne fait pas ce qu’elle dit.
Il est, du coup, tentant de retomber dans le fatigant débat sur la vaccination, tant, en ce moment, les pro-vaccins perdent toute lucidité et largeur de vue dès qu’on émet l’once d’une critique sur la vaccination de masse.
C’est dans ce contexte particulièrement crispé que la matinale de Jean-Jacques Bourdin (qui a choisi son camp) ne prend aucune pincette, contacte la mère et sert son témoignage et sa tête sur un plateau d’argent à la vindicte des amoureux de la piquouze.
Remettons-nous dans le contexte.
Quand quelqu’un perd sa fille, on ne commence pas par lui dire « Et la vaccination ? » surplombé d’une injure révélant l’absence totale de compassion.
Elle n’était pas vaccinée ?
Et alors, méritait-elle de mourir pour ça ?
Non seulement c’est malvenu, inapproprié, méprisant, mais c’est profondément douloureux pour sa mère, aussi « fautive » et « inconsciente » soit-elle.
Le plus choquant, c’est que cette leçon de morale n’ait pas seulement émané des habituels « trolls ». Des adeptes de la réflexion mesurée et contradictoire, du « thread » loquace et pertinent, de l’article posé et réfléchi ont largement servi le couvert.
Tous, sans exception, du moment qu’ils en sachent gré de la politique vaccinale, auront participé à lui porter le coup de grâce.
Quoi qu’on en dise dans cette histoire, la question de fond, pour cette mère, n’est pas la vaccination, et ne devrait pas l’être pour nous.
S’il y a eu négligence de l’hôpital, c’est bien là ce qui compte pour elle, car une personne est passée de vie à trépas, et une mort n’est pas plus ou moins acceptable suivant que l’on est vacciné ou pas. Peu importe les raisons subjectives ou objectives qui ont fait que cette jeune femme n’était pas vaccinée au moment des faits, il est trop cynique de faire porter la responsabilité de ce décès sur la mère.
Nul doute que sa fille aurait évité de s’exposer à la rougeole si on l’avait prévenue.
Cynique, donc, et manifeste d’un manque profond d’humanité de la part de tous ces gens ayant érigé le vaccin en sauveur du monde.
Une jeune femme est morte.
Le CHU n’y est peut-être pas pour rien.

S’il vous plaît, ravalez votre morale, exprimez de la compassion et n’ajoutez pas au malheur des gens une verve soi-disant experte.

Certes, l’ouvrir un peu trop est parfois humain.

Mais face à la mort, le plus humain, c’est aussi de savoir la fermer.

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