Yannik Chauvin
Né du cerveau fertile de Michel Rocard en 1991, la Contribution Sociale Généralisée avait pour objectif de financer la protection sociale, à un moment où le déficit de la Sécu atteignait 24 milliards d’euros.
La CSG, ah, la CSG !
Vous aurez remarqué que ce n’est pas un impôt : un impôt, c’est une ponction sur votre compte en banque sans affectation précise ; pas très populaire, sauf pour les 57 % de contribuables exonérés.
Ce n’est pas, non plus, une taxe ; une taxe, on la verse pour un service rendu (sauf la TVA !).
Alors, c’est peut-être une redevance, payée seulement par ceux qui utilisent le service à financer.
Eh bien, non !
Il ne reste plus que la cotisation.
Raté, encore, car là, on est dans le domaine de la Sécu.
Alors, « ils » ont inventé la « contribution ».
C’est gai et primesautier, la contribution !
On contribue en sifflotant, d’un cœur léger, un peu comme on fait sa B.A.
Vous, moi, mon voisin de palier, tout le monde est d’accord pour contribuer.
Mot magnifique, mot magique, contre lequel seuls les esprits grincheux pourraient s’élever.
Né du cerveau fertile de Michel Rocard en 1991, la contribution sociale généralisée avait pour objectif de financer la protection sociale, à un moment où le déficit de la Sécu atteignait 24 milliards d’euros.
Son taux feutré se montait alors à 1,1 % de tous les revenus.
27 ans plus tard, son poids flirte avec les 10 %.
Certes, le déficit, ramené à 4,5 milliards d’euros, a été divisé par 5.
Mais, dans le même temps, le taux de la CSG a été multiplié par 8.
À ce compte, ce n’est plus un effet de ciseau, mais un effet de hachoir !
Notamment pour les retraités qui sont, désormais, priés de contribuer, sourire aux lèvres, à hauteur de 9,1 % sur leur pension de base, et 10,1 % sur leur retraite complémentaire.
En 2018, toute la France est ponctionnée par le fisc.
Toute ? Non !
Un village peuplé d’irréductibles réfractaires résiste encore et toujours aux « ponctionnaires ».
Ce village, c’est « Palaisbourbum ».
En plein mois d’août 2017, les députés ont aboli l’IRFM, l’indemnité représentative de frais de mandat, montant fixe (5.840 € bruts par mois) assujetti à la CSG, pour la remplacer par le remboursement sur justificatif, exempté, lui, de la CSG, et dont on ignore si le montant est limité.
On peut trouver bien des explications juridiques à une telle exemption mais, au moment où l’on tabasse les retraités et les autres – voir, par exemple, la hausse de la taxe sur le diesel : +10 % en 2018 –, cette mesure amoche la plus élémentaire équité et colle mal avec la moralisation de la vie publique.
Le « gouvernement pinochioïde » martèle qu’il n’y aura pas d’augmentation d’impôts en 2018.
Oui ! Mais quid des autres formes de prélèvements aux noms plus ou moins fleuris ?
En ce domaine, l’imagination est sans limite.
Puis-je proposer modestement de faire entrer dans le lexique fiscal un nouveau mot : « obole », que le Larousse qualifie de « petite offrande, contribution de peu de valeur monétaire ».
On pourrait alors, sans craindre grognes ou manifs, créer l’« OPA », obole de participation amicale.
Succès garanti !
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