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mercredi 28 février 2018

Zimbabwe : sur la route des derniers Blancs

 
 





 « On nous a tout pris, on n’a plus d’argent… Complètement ruinés, nous rentrons en Angleterre. »

Comme près de 900 fermiers blancs, Daphne Seymour et son mari Colin ont abandonné le Zimbabwe et rejoint le Royaume-Uni à la suite de la réforme agraire imposée au début des années 2000 par Robert Mugabe, qui a démissionné de la présidence en novembre 2017 après trente-sept années au pouvoir. 

Documentaire diffusé sur France Ô jusqu’au 28/02/18Voir le documentaire complet ici
 
Tourné en 2013, le documentaire de Jaouhar Nadi et Thomas Risch ignore tout de la fin de ce libérateur devenu dictateur, contraint d’abandonner son trône alors qu’une procédure de destitution était lancée à son encontre.
L’enquête donne la parole à ceux qui ont été les principales victimes de cet épisode violent qui a secoué l’ancienne Rhodésie.
Sur ordre du gouvernement, ils sont des milliers d’agriculteurs blancs, installés pour certains depuis les années 1950, à avoir été expulsés du jour au lendemain au profit de fermiers noirs.
« Nous sommes maintenant les envahisseurs de ceux qui nous ont envahis », clamait Robert Mugabe pour justifier cette reconquête des terres cultivables – dont 66 % appartenaient aux Blancs – qui a charrié son lot de violences.
Sur le plan économique, la réforme agraire a tourné au fiasco.
Distribuées aux proches du régime et à des fermiers sans équipement ni formation, les surfaces agricoles ont rarement été exploitées.
Il en a résulté un effondrement brutal de la production, un chômage qui a frappé 90 % de la population et une inflation qui a atteint des records stratosphériques.
En janvier 2009, des billets de 100.000 milliards de dollars zimbabwéens ont été émis, à peine de quoi s’offrir quelques œufs sur un marché…
L’enquête montre la grande précarité dans laquelle survivent les Blancs, mais aussi les Noirs.
A cause de l’inflation galopante, les retraités n’ont quasiment plus de ressources et, sans un système d’entraide, ils mourraient de faim.
« Après trente-cinq ans de cotisations, je peux juste m’offrir deux Coca par mois », assure l’un d’entre eux.
Pour les anciens fermiers blancs qui sont restés dans ce pays « parce qu’ils l’ont dans le sang », l’avenir s’annonce sombre.
Emmerson Mnangagwa, actuel chef de l’Etat, a annoncé le 10 février que les terres confisquées ne seraient pas rendues.
« La réforme agraire est irréversible », a déclaré le successeur de Robert Mugabe.

Merci à Sehnsucht

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