Le 11/04/2015
Il y a autour de nous, et particulièrement dans nos instances dirigeantes, des opportunistes prêts à sauter sur tout ce qui peut servir leurs petits intérêts et leurs grandes magouilles.
Posons les choses : pour commencer, sachez que je n’appartiens pas aux rangs des complotistes.
En revanche, je crois fermement qu’il y a autour de nous, et particulièrement dans nos instances dirigeantes, des opportunistes prêts à sauter sur tout ce qui peut servir leurs petits intérêts et leurs grandes magouilles.
Et en cela, la cyberattaque qui a touché TV5 Monde dans la nuit de mercredi à jeudi se révèle être une sacrée aubaine pour notre ministre de l’Intérieur.
En effet, sa loi très controversée sur le renseignement – notre « Patriot act » à la française – passe à l’Assemblée le 13 avril.
C’est-à-dire lundi prochain.
Les documents balancés par le groupe islamiste CyberCaliphate en lieu et place des émissions de la chaîne française à vocation internationale contiennent, semble-t-il, tout et n’importe quoi.
« En réalité, il s’agit d’un invraisemblable bazar administratif : le règlement intérieur d’une mairie de région parisienne, des annonces d’emploi pour des services municipaux, des extraits de budgets ou des fiches d’inscription à des activités de loisirs… », écrit Le Monde.
Au milieu de tout cela, des documents présentés par les pirates informatiques comme « des informations confidentielles de l’État français ».
Notamment « Plusieurs photographies présentées comme des cartes d’identité ou des passeports de soldats français, assorties de menaces » dont le ministère de l’Intérieur dit qu’elles « sont en cours d’analyse pour déterminer leur authenticité ».
On est donc face à un extrême professionnalisme pour l’opération, et un côté Pieds nickelés pour le contenu.
Ce qui peut laisser perplexe : tout ça pour ça ??
Evidemment, s’il s’avère que les données communiquées sur les militaires en opération sont exactes, alors il faut vraiment s’inquiéter.
On ne peut aussi que signaler l’inconséquence d’une myriade d’individus, inconscients semble-t-il des dangers potentiels qu’ils courent et font courir à leur proche environnement (familial et professionnel) en balançant tout ce qui les concerne sur les réseaux sociaux.
L’armée a ainsi dû éditer un « Guide du bon usage des médias sociaux » à destination des soldats, les invitant à réfréner leurs désirs de mise en scène.
Dans la même veine, on apprend avec effarement (l’Obs) que « Alors que les caméras de télévision se sont ruées en masse dans les locaux de TV5 Monde, après la cyberattaque dont la chaîne a été victime, les salariés ont laissé traîner sur les murs de la rédaction des mots de passe que les caméras ont captés et diffusés, sans le vouloir ».
C’est la version moderne du classique « j’ai laissé la clé sous le paillasson par crainte des voleurs »…
Pendant que l’enquête se poursuit, on peut en tout cas relever ceci : pas moins de trois ministres se sont déplacés sur les lieux du crime.
Affaires étrangères, Culture et Intérieur au chevet du mourant.
Fleur Pellerin et Bernard Cazeneuve en ont profité pour donner conjointement une conférence de presse, la première comme faire-valoir, le second pour caser – quelle aubaine ! – sa loi sur le renseignement.
Et de faire la leçon aux journalistes : « Les événements d’hier [mercredi] soir ont montré que ceux qui menacent la liberté d’expression, ce ne sont pas les services de l’Etat […] mais bien ceux qui attaquent les rédactions pour les empêcher d’exercer leur métier. »
Car c’est peu dire que son projet de Patriot act à la française passe mal.
Et pas seulement dans la presse, dans le monde juridique aussi.
On a ainsi pu entendre Marc Trévidic, au moment de quitter sa charge de juge d’instruction au Pôle anti-terroriste de Paris, confier ses inquiétudes au micro de RTL.
« Il y a une absence totale de contrôle dans cette loi. On est très en dessous de ce qu’il faudrait… L’État peut être tenté de surveiller à un moment donné ses opposants, des mouvements sociaux, des mouvements de contestation… faire du renseignement politique. (…) Les critères sont tellement flous dans cette loi – sécurité nationale, diplomatie, intérêts essentiels économiques, etc. – que la marge de manœuvre est immense pour un Premier ministre. En l’état, si une loi de ce type tombe en de mauvaises mains, on est en danger… là, c’est le Premier ministre qui décide tout ce qu’il veut… en plus, on n’a absolument pas touché au secret défense. (…) Je pensais que les scandales NSA etc. avaient fait comprendre certaines choses, je constate que pas du tout ».
– Vous êtes inquiet ? lui demande Yves Calvi
– Oui, bien sûr. C’est une loi qui me paraît dangereuse. Je suis inquiet pour la démocratie.
En revanche, je crois fermement qu’il y a autour de nous, et particulièrement dans nos instances dirigeantes, des opportunistes prêts à sauter sur tout ce qui peut servir leurs petits intérêts et leurs grandes magouilles.
Et en cela, la cyberattaque qui a touché TV5 Monde dans la nuit de mercredi à jeudi se révèle être une sacrée aubaine pour notre ministre de l’Intérieur.
En effet, sa loi très controversée sur le renseignement – notre « Patriot act » à la française – passe à l’Assemblée le 13 avril.
C’est-à-dire lundi prochain.
Les documents balancés par le groupe islamiste CyberCaliphate en lieu et place des émissions de la chaîne française à vocation internationale contiennent, semble-t-il, tout et n’importe quoi.
« En réalité, il s’agit d’un invraisemblable bazar administratif : le règlement intérieur d’une mairie de région parisienne, des annonces d’emploi pour des services municipaux, des extraits de budgets ou des fiches d’inscription à des activités de loisirs… », écrit Le Monde.
Au milieu de tout cela, des documents présentés par les pirates informatiques comme « des informations confidentielles de l’État français ».
Notamment « Plusieurs photographies présentées comme des cartes d’identité ou des passeports de soldats français, assorties de menaces » dont le ministère de l’Intérieur dit qu’elles « sont en cours d’analyse pour déterminer leur authenticité ».
On est donc face à un extrême professionnalisme pour l’opération, et un côté Pieds nickelés pour le contenu.
Ce qui peut laisser perplexe : tout ça pour ça ??
Evidemment, s’il s’avère que les données communiquées sur les militaires en opération sont exactes, alors il faut vraiment s’inquiéter.
On ne peut aussi que signaler l’inconséquence d’une myriade d’individus, inconscients semble-t-il des dangers potentiels qu’ils courent et font courir à leur proche environnement (familial et professionnel) en balançant tout ce qui les concerne sur les réseaux sociaux.
L’armée a ainsi dû éditer un « Guide du bon usage des médias sociaux » à destination des soldats, les invitant à réfréner leurs désirs de mise en scène.
Dans la même veine, on apprend avec effarement (l’Obs) que « Alors que les caméras de télévision se sont ruées en masse dans les locaux de TV5 Monde, après la cyberattaque dont la chaîne a été victime, les salariés ont laissé traîner sur les murs de la rédaction des mots de passe que les caméras ont captés et diffusés, sans le vouloir ».
C’est la version moderne du classique « j’ai laissé la clé sous le paillasson par crainte des voleurs »…
Pendant que l’enquête se poursuit, on peut en tout cas relever ceci : pas moins de trois ministres se sont déplacés sur les lieux du crime.
Affaires étrangères, Culture et Intérieur au chevet du mourant.
Fleur Pellerin et Bernard Cazeneuve en ont profité pour donner conjointement une conférence de presse, la première comme faire-valoir, le second pour caser – quelle aubaine ! – sa loi sur le renseignement.
Et de faire la leçon aux journalistes : « Les événements d’hier [mercredi] soir ont montré que ceux qui menacent la liberté d’expression, ce ne sont pas les services de l’Etat […] mais bien ceux qui attaquent les rédactions pour les empêcher d’exercer leur métier. »
Car c’est peu dire que son projet de Patriot act à la française passe mal.
Et pas seulement dans la presse, dans le monde juridique aussi.
On a ainsi pu entendre Marc Trévidic, au moment de quitter sa charge de juge d’instruction au Pôle anti-terroriste de Paris, confier ses inquiétudes au micro de RTL.
« Il y a une absence totale de contrôle dans cette loi. On est très en dessous de ce qu’il faudrait… L’État peut être tenté de surveiller à un moment donné ses opposants, des mouvements sociaux, des mouvements de contestation… faire du renseignement politique. (…) Les critères sont tellement flous dans cette loi – sécurité nationale, diplomatie, intérêts essentiels économiques, etc. – que la marge de manœuvre est immense pour un Premier ministre. En l’état, si une loi de ce type tombe en de mauvaises mains, on est en danger… là, c’est le Premier ministre qui décide tout ce qu’il veut… en plus, on n’a absolument pas touché au secret défense. (…) Je pensais que les scandales NSA etc. avaient fait comprendre certaines choses, je constate que pas du tout ».
– Vous êtes inquiet ? lui demande Yves Calvi
– Oui, bien sûr. C’est une loi qui me paraît dangereuse. Je suis inquiet pour la démocratie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Ici, les commentaires sont libres.
Libres ne veut pas dire insultants, injurieux, diffamatoires.
À chacun de s’appliquer cette règle qui fera la richesse et l’intérêt de nos débats.
Les commentaires injurieux seront supprimés par le modérateur.
Merci d’avance.