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lundi 24 mai 2021

Amélie de Montchalin accuse Marine Le Pen de vouloir un État à sa botte. Et Montchalin, elle est à la botte de qui ?


 

 

Marine Le Pen n’a pas besoin de se fatiguer à faire  : les ministres de Macron s’en chargent. 

Après Dupond-Moretti, venu avec ses gros sabots s’attaquer à la diablesse, c’est la bourgeoise Amélie de Montchalin qui vient prêter main forte au Président de son cœur et se métamorphose en Diane chasseresse. 

Dans un entretien au Parisien, elle s’en prend violemment à la première adversaire du tout-puissant Jupiter, espérant l’abattre de ses flèches. Mais elle est tellement outrancière qu’elle en devient grotesque.

À gauche comme à , l’annonce de la suppression du corps préfectoral continue de faire des vagues : on suspecte, non sans raison, le pouvoir en place de vouloir fragiliser ce corps, créé par Napoléon, souvent considéré comme la colonne vertébrale de l’État. Mais pour Amélie de Montchalin, le seul danger, la femme à abattre, c’est Marine Le Pen ! Elle considère que la lettre adressée aux préfets par la présidente du Rassemblement national est « une tentative de manipulation très grave dans la perspective de , une tentative de sédition pour essayer de faire tomber la Ve République. » Rien que ça !

Dans cette lettre, Marine Le Pen dénonce la « volonté méthodique de d’un édifice administratif autour duquel s’est forgée la nation, cette lente et patiente construction que nous envie », ajoutant que « ces projets de réforme heurtent notre conception partagée de la méritocratie républicaine et de la neutralité du service de l’État ». Pas de quoi fouetter un chat : rien de subversif dans ce texte, sinon l’expression de la vérité. Il est vrai qu’il n’y a que la vérité qui blesse.

Le journaliste lui faisant remarquer que les termes de « sédition » ou « manipulation » sont un peu forts de café et que « rien, dans cette lettre, n’indique pourtant cela », Amélie de Montchalin, loin de justifier son accusation par des arguments rationnels, répond à côté de la plaque, rappelant que les hauts fonctionnaires sont « guidés par des principes très forts d’impartialité et de neutralité » et que Marine Le Pen « avait déjà fait la polémique [en 2017] en disant qu’elle voulait un “État patriote”. »

 

Ouh, le gros mot ! Et d’ajouter, dans l’espoir de l’envoyer au tapis : « Elle ne veut pas un État républicain, neutre et impartial, mais un État à sa botte. » Le coup est foireux, c’est notre ministre qui en ressort groggy.

On peut comprendre qu’Amélie de Montchalin vienne à la rescousse d’, comme un chien qui aboie pour protéger son maître. Mais à force d’aboyer à tort et à travers, on ne fait plus peur à personne, on se ridiculise et on exhibe sa faiblesse. Faut-il que le gouvernement et Macron soient en mauvaise posture, faut-il qu’ils soient à court d’arguments pour tomber dans ces excès grotesques qui se retournent contre eux ! À moins que leur objectif ne soit de favoriser la montée du Rassemblement national pour s’assurer qu’il sera leur adversaire au second tour, pouvoir se présenter comme le seul rempart et, pensent-ils, l’emporter facilement ?

À ce jeu qu’il croit subtil, Macron risque fort de perdre sa mise. Les Français ne sont pas dupes et n’aiment pas qu’on les prenne pour des imbéciles. Ils pourraient bien renvoyer aux Enfers notre roitelet et ses courtisans, où ils chanteront à loisir le requiem de leurs ambitions perdues.

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