La semaine durant, les médias mainstream ainsi que les célébrités du petit écran ou du ballon rond ont choisi leur indignation : un arbitre de football a désigné un entraîneur virulent sur le bord du terrain par un signe physique distinctif.
S’il avait été roux, blond, il l’aurait désigné comme roux ou blond ; il avait la peau noire, il l’a désigné comme noir. La propagande « antiraciste » s’est ensuite enclenchée et tous ses mécanismes se sont actionnés, avec son lot de sportifs, journalistes, politiques, de mise en scène les genoux à terre… Habituel.
Pendant ce temps, le documentaire de Michel Onfray a été mis en ligne pour témoigner de la guerre au Haut-Karabakh. Seul avec son équipe de tournage, il réalise un film qui donne à voir des faits, qui livre des témoignages de terrain. La population arménienne installée dans cette région depuis des siècles a laissé derrière elle ses maisons, ses écoles, ses églises, ses monastères, ses tombes. Les troupes arméniennes ont été submergées par les forces azéries, appuyées par des mercenaires djihadistes venus de Syrie ainsi que le soutien militaire turc et ses technologies modernes.
France Télévisions, TF1, les chaînes d’info en continu auraient pu tourner des images de maternités ou de crèches détruites, en flammes, comme elles savent si bien le faire pour transmettre de l’émotion à leurs téléspectateurs. Mais les victimes sont ici chrétiennes. L’Arménie, convertie au christianisme depuis l’aube du quatrième siècle de notre ère, a toujours été en première ligne face aux poussées de la civilisation islamique.
Elle a connu les invasions depuis l’essor du sultanat au 16e siècle, puis fut la victime du génocide ottoman en 1915 (plus de 1,2 million de morts). À la frontière de l’Europe, ses terres constituent une zone de résistance tout aussi courageuse que fragile pour un Occident qui l’a, une fois de plus, largement délaissée. Assujetties par leur politique internationale, leurs besoins énergétiques et les menaces de « séparatisme » de populations musulmanes au sein même de leur territoire, les nations européennes, dont la France, sont restées neutres et à l’écart de cette guerre.Le documentaire de Michel Onfray dévoile le dessous des cartes de ce conflit et permet de comprendre les puissances qui ont donné la victoire à l’Azerbaïdjan. Le titre du film, Arménie, un choc des civilisations – faisant référence à l’ouvrage de Samuel Huttington, Le Choc des civilisations -, ainsi que l’analyse du philosophe l’engagent clairement dans un propos dont Éric Zemmour trouverait certainement peu à redire : « Ce qui se passe en Arménie avec l’Azerbaïdjan met en relation un des très vieux pays chrétiens et l’islam conquérant […] Ce qui advient à l’Arménie, grand petit pays, c’est ce qui advient à l’Europe occidentale, au judéo-christianisme. Quand ici il y a un professeur décapité dans la rue parce qu’il a enseigné la liberté d’expression et que là il y a un peuple qu’on massacre […] C’est le djihad qui continue, avec des drones, des bombes à fragmentation.
Depuis le 7e siècle, il y a une histoire qui continue. C’est le génocide qui attend l’Europe. »
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