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jeudi 24 décembre 2020

Vaccin contre le coronavirus : ce que révèle la reculade du gouvernement


Le pouvoir voudrait conforter les adeptes du complot permanent dans leurs tendances paranoïaques qu’il ne s’y prendrait pas autrement. 

La preuve par ce pas de deux entre l’Élysée et Matignon, à propos de ce vaccin contre le coronavirus qui ne serait pas obligatoire tout en l’étant un peu tout de même

Ainsi, le fameux article L.3131-9 de la section 2, permettant au Premier ministre de conditionner certaines activités quotidiennes – se déplacer, principalement – au vaccin en question a-t-il fait scandale à l’Assemblée, après avoir semé le trouble dans les médias.

Du coup, l’opposition, de LFI au RN tout en passant par LR et autres macrono-sceptiques, s’est retrouvée, une fois n’est pas coutume, sur la même ligne politique. Dans cette fronde parlementaire, ils viennent de se trouver deux alliés de poids. Le premier ? Maître Benjamin Ingelaere, avocat au barreau de Paris et spécialiste en droit public, qui affirme : « De facto, si on n’est pas vacciné, on ne pourra pas prendre les transports en commun. » Le second, un autre ténor en droit public, Maître Louis Le Foyer de Costil, est encore plus direct : « Dans ce projet de loi, les déplacements concernés concernent tout et n’importe quoi, alors que sa rédaction pourrait cibler les endroits avec un risque accru de contamination. Sans cela, des personnes risquent de se retrouver quasiment assignées à résidence, ce qui serait disproportionné. » On ne le lui fait pas dire.

Dans l’entourage de , on tente évidemment de tempérer en rappelant que la vaccination obligatoire est la norme dans « certains cas spécifiques », tels nos compatriotes de Guyane ou ceux qui travaillent dans les pompes funèbres.

Certes, mais sachant que la France n’est pas peuplée que d’expatriés guyanais et de croque-morts, le raisonnement paraît un peu court. Ce qui paraît, d’ailleurs, être l’avis du Conseil d’État, pour une fois bien inspiré, qui a déjà fait modifier ce texte, demandant de mieux préciser « la nature des activités et lieux concernés ». Ce que résume fort bien Maître Louis Le Foyer de Costil : « On pourrait considérer que certains lieux essentiels devraient être exclus d’emblée du dispositif. Ce n’est pas la même chose d’aller au cinéma, au théâtre ou sur son lieu de travail. » Et le même d’enfoncer le dernier clou dans le cercueil législatif, estimant que « la rédaction de ce texte donnait une énorme marge de manœuvre au gouvernement, trop risquée pour les libertés individuelles ».

Bref, le gouvernement devra-t-il se dédire, cette première version de ce texte liberticide ayant été enterrée au palais Bourbon, ce mardi 22 décembre, tout en prétendant continuer d’avoir raison, avec une prochaine mouture de cette loi ? Bref, faire semblant de tout changer pour que rien ne change ? Ce ne serait pas la première fois que les Français auraient le sentiment que, non contents de gouverner sans eux, Matignon et l’Élysée gouverneraient contre eux. On deviendrait effectivement « complotiste » à moins.

Quoi qu’il en soit, ce mélange d’amateurisme et de cynisme semble être devenu, chez ces gens, une véritable marque de fabrique.

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