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lundi 28 décembre 2020

Énergie nucléaire : enfin le réveil !


 

On pouvait s’attendre à ce que l’aristocratie des extrêmes écolos, les gretaphiles à tous crins toutes couettes, les transiteurs écologiques compulsifs, les bobos germanopratins, les contempteurs excités des gaz à effet de serre, les lutteurs réchauffementaux convaincus, les défenseurs impénitents de la veuve noire et de l’or félin, les encore-épris-d’Al Gore, bref, tout ce que notre beau pays compte de gens qui comptent les bouffées de CO2, on pouvait s’attendre, disais-je, à ce qu’ils se révoltent bruyamment et qu’ils investissent les rues de nos villes avec force pancartes, vociférations et poings levés.

Eh bien, non ! L’affaire n’a pas fait plus de bruit que la flatulence étouffée d’un papillon sur une écharpe de soie. La grande presse n’en a pas parlé, la télévision non plus et aucun des champions usuellement téléphages, télévores, téléphiles de l’écologie totale mondialisée n’a moufté.

Pourtant, il y a de quoi ! Il y a quelques jours est née l’association du patrimoine et du climat (PNC France). Son comité est composé de scientifiques, d’élus et d’anciens ministres de droite et de gauche : on y trouve, pêle-mêle, et pardon d’avance à ceux que je n’aurais pas cité, des politiques – Hubert Védrine, Jean-Pierre Chevènement, Gérard Longuet, André Chassaigne, Arnaud Montebourg, Hervé Mariton –, des scientifiques – le prix Nobel de physique Claude Cohen-Tannoudji, Yves Bréchet, membre de l’Académie des sciences, et des industriels comme Louis Gallois, l’ancien patron de la SNCF. Le président en est Bernard Accoyer, ex-président de l’Assemblée nationale. L’objectif : dénoncer les décisions irrationnelles du gouvernement – arrêt de deux réacteurs à Fessenheim, arrêt du programme de recherche sur la quatrième génération, arrêt programmé de quatre autres réacteurs avant 2028, puis de huit autres avant 2035.

La portée de ces mauvaises décisions, disent-ils, est connue : dégradation du bilan carbone de la France (par la réduction de la production pilotable d’électricité décarbonée), coût énorme financier, industriel, social (prix pour les consommateurs), environnemental, crises économique et sociale à venir dans les territoires impactés, risque de délestages dès cet hiver, déjà annoncés par Barbara Pompili. Dans son acte de naissance, PNC France gronde : « Au moment même où l’énergie nucléaire est mondialement reconnue comme étant incontournable pour contenir les émissions de gaz à effet de serre, le patrimoine nucléaire français est en grand danger. » Et de réclamer protection pour cette filière industrielle qui « pèse » 225.000 emplois.

Face au concert assourdissant des opposants forcenés à l’énergie nucléaire, il est réconfortant de voir des personnes de haut niveau, hors toute appartenance politique monocolore, prendre la responsabilité de dénoncer la réduction drastique de la production d’électricité nucléaire. Il est piquant de lire, sous la plume de Greenpeace : « Certes, le nucléaire est une énergie qui n’émet que très peu de CO2, mais ce n’est pas pour autant une énergie propre. » Ils semblent gênés aux entournures ! On ne comprend plus rien : pour « lutter », comme ils disent, contre le réchauffement, que faut-il ? Être propre ou ne pas émettre de CO2 ? Faudrait savoir.

Voltaire disait : « Qu’est-ce que la folie ? C’est d’avoir des pensées incohérentes. » À méditer…

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