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mardi 28 avril 2020

Gouvernement : la grande peur du 11 mai… par Olivier Piacentini




 

Tribune libre de l’essayiste Olivier Piacentini (ses livres ici).

« Le 11 mai sera une date à marquer au fer rouge dans l’histoire de notre pays.

C’est ce jour précis que le déconfinement va commencer.

C’est donc à ce moment là que la France va découvrir toute l’étendue des dégâts, mesurer l’impact de cette crise, apercevoir ce que sera le fameux monde d’après.
Et le choc risque d’être rude…
Faillites en série, pauvreté de masse vont exacerber les tensions.
L’Obs révèle les craintes qui saisissent les proches du président Macron : l’un deux reconnait que « le confinement, c’est le moment doux, la suite sera pire. Pour l’instant, on a un ennemi commun qui nous rassemble, nous unit, mais quand la bulle va éclater ça sera terrible. »
Et de préciser : « les fractures de la société vont être exacerbées, l’économie dévastée, la France dans une situation épouvantable« .
La fébrilité règne au plus haut sommet de l’état, car on craint que la colère d’une France déclassée et en plein désarroi n’emporte ce pouvoir discrédité comme un fétu de paille…
Aujourd’hui, Philippe présente son plan de sortie de crise au Parlement.
 Il sait que lui et le gouvernement jouent gros : la phase de confinement a révélé leur amateurisme, le déconfinement ne pourra tolérer la moindre approximation.
Le gouvernement a besoin de créer une union de façade autour de sa parole.


Alors, on oblige le parlement a voter illico, sans réfléchir, sans possibilités de faire des observations, des suggestions : l’intérêt de la manœuvre n’est pas d’impliquer la représentation nationale dans la solution, mais de la forcer à suivre, dans une nouvelle version de 49-3 inédite.
D’ailleurs, des ministres se plaignent en off de n’être informés qu’au dernier moment : c’est entre l’Elysée et Matignon que tout se décide, les autres n’ont pas voix au chapitre, ils sont là pour faire la claque, comme dans les assemblées de Corée du Nord ou de Chine Populaire…
Il faut que tous, et en particulier les députés de la majorité, suivent en rang serré, au lieu de révéler la défiance qui gagne jusque dans les rangs de la majorité.
On le voit bien : ce gouvernement ne gère pas la pandémie, ni la crise économique, mais son image publique.
Lui aussi joue sa survie, et se confine en cellule de crise, dans une atmosphère de peur panique.
Il semble connaître le vertige de celui qui à force de fauter, se retrouve acculé seul au bord du gouffre, face à des millions de gens qui attendent de voir comment on va les sortir de là.
Croyez-vous qu’un sursaut salvateur va les inspirer subitement, faire jaillir l’étincelle qui leur manque cruellement depuis trois mois ?

Nous sommes obligés de l’espérer, car au delà de ce gouvernement inepte et inconséquent, c’est l’avenir de la France, de nos enfants, de chacun de nous qui se joue dans les semaines à venir.

Prions tous pour la France, elle en a bien besoin… »

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