mercredi 15 avril 2020
Le
président Macron appelle à effacer la dette africaine, étape selon lui
« indispensable pour aider le continent africain à travers la crise du
coronavirus ».
Les PME, les TPE, les professions libérales et les commerçants
français qui vont, eux, devoir rembourser les emprunts qu’ils vont être contraints de
faire pour tenter de survivre, apprécieront !!!
Trois
remarques :
1) Si
une telle mesure était réellement prise pour aider l’Afrique à lutter contre la
pandémie, l’on pourrait la juger comme légitime.
Mais, au moment où cette unilatérale
proposition présidentielle était faite, et fort heureusement, le continent
africain était quasiment épargné par le coronavirus.
2) Depuis des décennies, les pays "riches" ne
cessent de consentir à l’Afrique des allègements et des suppressions de dette.
Au
début des années 2000, les PPTE (Pays
pauvres très endettés) ont ainsi bénéficié de considérables remises par les
créanciers bilatéraux.
Or, à peine sauvés du gouffre de l’endettement, ils y
ont replongé...
3) En
plus des remises de dette, l’Afrique engloutit année après année, des sommes
colossales versées au titre de l'APD (Aide
pour le Développement).
De 1960 à 2018, le continent a ainsi reçu en dons,
au seul titre de l'APD, près de 2000
milliards de dollars (pour une dette d’environ 400 milliards de dollars dont
entre 180 et 200 milliards de dollars de dette chinoise), soit en moyenne 35
milliards de dollars par an.
Or,
ces prêts, ces allègements de dette, ces aides et ces dons n’ont servi à
rien car, en plus de sa suicidaire démographie, le continent est paralysé par son
immobilisme.
En effet,
en dehors du don de la nature constitué par le pétrole et les minerais contenus
dans son sous-sol, l’Afrique ne produit rien, sa part de la valeur ajoutée
mondiale dans l’industrie manufacturière est en effet de moins de 2% dont les
9/10e sont réalisés par deux pays sur 52, l’Afrique du Sud et l’Egypte…
L’annulation
de la dette proposée par le président Macron ne changera donc rien à cet état
des lieux. D'autant plus que la Chine, prédatrice souriante, est
désormais à la manœuvre.
Mue par le seul moteur du profit, elle endette chaque
jour un peu plus le continent à travers des prêts généreusement octroyés.
Ces derniers font replonger les pays bénéficiaires dans la
spirale de l’endettement dont ils commençaient tout juste à sortir après les
considérables allègements consentis dans les années 2000 aux PPTE par les Occidentaux.
Comme ces prêts ne pourront jamais être remboursés, Pékin va mettre la main sur
les grandes infrastructures données en garantie par ses débiteurs.
Ainsi en Zambie
où le gouvernement, après avoir été
contraint de céder à la Chine la ZNBC, la société radio-télévision, s’est vu
contraint d’engager des discussions de cession concernant l’aéroport de Lusaka
et la ZESCO, la société nationale
d’électricité.
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