Réflexions sur l'actualité et la
politique Française.
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Immigration, invasion, colonisation, islamisation, révolution.Covid
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vendredi 24 avril 2020
Émeutes: «la République française a décidé qu’elle ne rétablirait pas l’ordre dans un certain nombre de quartiers»
La
propagation des troubles dans les banlieues fait craindre le pire et
certains agitent le spectre des émeutes de 2005.
Pourtant, le
gouvernement tente de dédramatiser la situation et joue la carte de la
prudence.
Le criminologue Xavier Raufer remet ces évènements à leur
juste place devant les caméras de Sputnik.
65
quartiers ont déjà été touchés par les émeutes, sur les 700 cités
catégorisées comme «sensibles» par le renseignement territorial.
Parmi
les 60 «quartiers sensibles de non-droit», c’est-à-dire les plus explosifs, treize ont été le théâtre de ces violences, notamment à l’encontre des forces de l’ordre, victimes de guet-apens à coups de tirs de mortier d’artifice, de pierres ou de cocktails Molotov.
Des informations que le criminologue Xavier Raufer collecte et actualise chaque jour, et dont il a communiqué à Sputnik
la version à jour ce 24 avril.
Parmi ces lieux incriminés, on y
retrouve le quartier de La Noé, à Chanteloup-les-Vignes, le Val-Fourré, à
Mantes-la-Jolie, les Merisiers, à Trappes, les 3.000, à
Aulnay-Sous-Bois ou encore Le Luth, à Villeneuve-la-Garenne, là où
l’accident d’un motard a mis le feu aux poudres le 18 avril.
À l’instar de Christophe Castaner, qui estime sur BFMTV que
ces violences ne relèvent pas d’une gravité exceptionnelle, le
secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez a constaté ce 24 avril sur Europe 1 des «phénomènes de violences urbaines, et non d’émeutes urbaines».
Celui-ci affirme que ces évènements ne concernent qu’un «nombre limité de personnes»
et demeurent de basse intensité.
Les chiffres de la place Beauvau
indiquent ainsi une cinquantaine d’interpellations depuis cinq jours. Le retour à «la normale» dans les banlieues
Xavier Raufer, enseignant au CNAM (Conservatoire national des arts et métiers) au pôle sécurité-défense/criminologie, reconnaît que les violences actuelles, comparées aux émeutes de 2005, se situent «à plus basse intensité» et sont «sous contrôle»: il réfute à ce stade toute «insurrection générale des banlieues».
Comme l’indique le dernier point de situation établi par le
criminologue, la situation s’est relativement apaisée depuis 48 heures.
La nuit du 23 au 24 avril a été globalement plus calme en banlieue
parisienne, malgré des jets de projectile ou d’engins incendiaires en
direction des forces de l’ordre, signalés dans les Hauts-de-Seine
–Villeneuve-la-Garenne, Gennevilliers et Nanterre– et des voitures
brûlées à Bagneux, selon la police.
Ces phénomènes constituent simplement un «retour à la normale».
Dans ces banlieues, «c’est quelque chose qui depuis trente ou quarante ans se produit de manière hebdomadaire en France».
C’est le confinement et la crainte de l’épidémie qui a fait s’arrêter «toute manifestation d’hostilité des banlieues en question, le temps que les individus comprennent, se ressaisissent».
Le criminologue poursuit:
«Depuis 50 ans, la République
française a décidé qu’elle ne rétablirait pas l’ordre dans un certain
nombre de quartiers figurant dans la zone périurbaine des grandes
agglomérations françaises […] Ces phénomènes-là sont récurrents, ils
traversent des périodes de calme, il y a des phases d’agitation […]
Les syndicats de police disent que
voilà, la normale, c’est-à-dire des émeutes à répétition dans les
banlieues, est en train de reprendre à l’heure actuelle. C’est
remarquable par le fait qu’il n’y ait rien eu pendant trois semaines.»
Parallèlement au calme constaté pendant les trois premières semaines de «lock down»
dans les banlieues sensibles, Xavier Raufer note l’effondrement de la
criminalité des rues, notamment les agressions, les cambriolages, les
vols de voiture, braquages et vols à main armée.
Comment l’expliquer?
Tout simplement par le confinement généralisé de la population française
qui a été mis en place dès le 17 mars.
Selon les sources du
criminologue, cette délinquance s’est effondrée, département par
département, semaine après semaine, de «50 à 70% par rapport aux chiffres habituels».
Une chute drastique de cette criminalité qui est couplée à l’augmentation conséquente du taux d’élucidation de la police.
«Comment voulez-vous violer des gens
quand les rues sont vides? comment voulez-vous cambrioler des
appartements dans lesquels il y a 10 personnes?», explique le
criminologue.
L’accalmie semble pourtant avoir été de courte durée dans ces zones de non-droit. «Ceux qui contrôlent le trafic des stupéfiants à partir des cités dorment sur des trésors de fric»
Loin de l’idée que ces émeutes seraient provoquées par l’assèchement
des ressources financières provenant de l’économie souterraine,
l’enseignant au pôle sécurité-défense/criminologie du CNAM estime au
contraire que les cités regorgent d’argent, faisant notamment du 93 le
deuxième département le plus riche d’Île-de-France, après avoir recoupé
les données d’Eurostat.
«Les caïds en question, ceux qui
contrôlent le trafic des stupéfiants à partir des cités, dorment sur des
trésors de fric dont vous n’avez pas idée […] Ils ne sont pas à la
gorge à une journée près, ils peuvent entretenir la cité pendant
15 jours ou trois semaines, le temps qu’on puisse recommencer le
business.»
Le Canard enchaîné du 22 avril a révélé un courriel du
préfet de Seine-Saint-Denis, qui craint des émeutes de la faim dans le
département.
Selon le haut fonctionnaire, entre 15.000 et
20.000 personnes auront du mal à se nourrir.
Les caïds joueront-ils le
rôle de Robins des bois?
Xavier Raufer renchérit, affirmant que les
cités sous la coupe des criminels les plus puissants sont justement
celles qui n’ont pas été le théâtre de violences:
«Dès 2005 et encore cette fois-ci, ce
qu’on entend et ce qui remonte, c’est que les caïds laissent faire les
petits pendant qu’ils se défoulent pendant deux, trois jours, et qu’au
bout de trois jours, ils leur disent “ça va comme ça”.
La preuve de ce que je vous dis: vous
avez vu une voiture bousillée à Marseille, dans les quartiers nord,
depuis le 15 mars? Pas une. […] Toutes les cités marseillaises […] sont
parfaitement calmes, comme en 2005, parce que le pouvoir criminel est
tel que les grands caïds leur disent “non, restez chez vous”.»
Un constat qui est glaçant et qui laisse peu d’espoir, tant la stratégie du gouvernement est «teintée d’amateurisme» selon le criminologue qui déplore «un manque de maîtrise et de connaissance de la situation», car la hiérarchie policière et les hauts fonctionnaires ne s’aventurent plus «sur le terrain». Deuxième élément, le déficit d’arrestations, «la seule arme efficace»
déclare Xavier Raufer.
Il se souvient ainsi qu’un ministre, profitant
de l’émotion générée par les tueries islamistes de Charlie Hebdo, du
Bataclan et de Nice, aurait proposé une solution musclée pour régler la
question des banlieues sensibles:
«Il fallait réquisitionner un immeuble
dans chacune des pires 100 cités de France, installer une gendarmerie
et dire “à partir de maintenant, les gens traversent dans les clous, ils
mettent leurs casquettes à l’endroit, ils disent bonjour, plus de
pitbulls et tout le monde obéit.” C’est ça qu’il aurait fallu faire.»
Une solution qui aurait été rapidement mise aux oubliettes par le Président de la République de l’époque, François Hollande. Peut-on parler de violences policières?
Une question fait également l’objet de débat actuellement: le
traitement des banlieues par les forces de l’ordre est-il le même que
celui observé dans les manifestations de Gilets jaunes?
Le sujet des
violences policières a ainsi régulièrement fait surface ces derniers
mois.
En est-il de même concernant ces banlieues?
«La répression des manifestations des
Gilets jaunes a été concrètement beaucoup plus sauvage et brutale que
toute la répression des émeutes à répétition, notamment celle de
Grenoble à la même période […] Effectivement, il y a eu deux poids, deux
mesures. Mais il y a une grande lâcheté de l’appareil d’État devant ce
qui se passe dans les banlieues.»
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