Mais, encore une fois, on parle d’un pays-continent.
Il est important de relativiser. Tout est démesuré.
Quand les forêts brûlent au Portugal, les Norvégiens continuent de pêcher leur saumon, tranquilles.
De même lorsque la Nouvelle-Galles du Sud (NSW) décrète l’état d’urgence, plus au nord, non loin de Brisbane, dans le Queensland, les enfants jouent paisiblement sur la plage.
Il est vrai que la situation est critique dans de nombreuses régions : des millions d’hectares touchés, des victimes, un air vicié qui aurait atteint la Nouvelle-Zélande.
L’armée est intervenue sur terre mais aussi par la marine, sans compter les airs, afin de faciliter les approvisionnements et évacuations.
C’est un événement tragique, mais les Australiens font preuve d’une solidarité sans faille. Partout surgissent des collectes de fonds et de provisions pour subvenir aux besoins des plus démunis. Chacun y met du sien dans un élan de solidarité.
Ce qui est regrettable, c’est de constater que de nombreux médias montent au créneau pour en remettre une couche sur le réchauffement climatique.
Pas de répit pour les braves… Toutes les occasions sont bonnes.
De ce fait, le Premier ministre Scott Morrison a été sèchement accueilli par certains lors d’un déplacement sur les lieux touchés par les feux.
C’est sûr, s’il avait levé plus d’impôts, hier, avec la taxe carbone, on n’aurait pas de feu aujourd’hui. Raisonnement imparable avec un raccourci aussi rapide.
Si on avait stoppé les mines et les centrales de charbon, il ferait moins chaud.
Sans électricité ni argent, tout serait tellement plus simple.
Peu de commentaires sur le fait qu’une douzaine de pyromanes ont été appréhendés par les forces de l’ordre.
Eh oui, il faut bien calculer pour être prêt lors des grands coups de vent en plein été.
Il faut souvent un peu plus qu’un mégot ou une bouteille de verre pour de tels drames.
Là, en effet, on peut parler de catastrophe anthropique.
Toute proportion gardée, le sud de la France se rappelle des étés particulièrement douloureux, même si les forêts étaient certes moins étendues.
Maintenant, elles ont presque toutes disparu.
Ici, on parle plutôt de feux de brousse, de forêts clairsemées.
Une grande sécheresse et des vents violents ont fait le reste.
Les autorités ne sont pas exemptes de reproche pour autant.
Les discussions vont bon train du coté de l’opposition « populiste » de Pauline Hanson.
Elle reproche aux différents dirigeants d’avoir succombé aux sirènes des écologistes qui ont complètement banni la technique du brûlis pratiquée avec succès par les aborigènes eux-mêmes, bien avant l’arrivée du capitaine Cook pourtant.
Pas de feux contrôlés : ça pourrait faire de la fumée, laissons faire la nature…
On voit le résultat.
Enfin, dans une moindre mesure, la gestion de l’eau a été catastrophique, avec des barrages destinés à approvisionner les grandes villes laissant les campagnes complètement à sec.
La centrale de dessalinisation à Melbourne a été un gouffre sans fond et a terminé rouillée quand les élus préféraient attendre la prochaine pluie.
On ne fait pas de petites économies.
Le nord du pays est régulièrement inondé et le sud restreint le temps de la douche des particuliers dans ses grandes villes.
Pour une denrée devenue si rare par endroit, il serait peut-être souhaitable de faire un partage équitable en créant un pipeline.
Les Romains ont bien bâti des aqueducs.
On en parle, mais personne ne veut s’engager sur un investissement au long terme qui profitera aux prochains élus.
En attendant, l’Australie fait le dos rond et attend la prochaine pluie avec impatience.
François Krüger
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