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jeudi 9 janvier 2020

Le pourrissement de la honte

    

 
En ce 9 janvier de mobilisation, le conflit social atteint son 36ème jour, tous les records historiques sont pulvérisés.

Mais derrière les jours qui passent, il y a la galère depuis plus d’un mois: des commerçants ruinés, des jeunes qui ne peuvent pas se rendre au cours ou aux examens, des salariés privés de leur gagne-pain, et des centaines de milliers de gens qui s’entassent sur les quais des transports en commun se battent pour monter dans un train ou un bus, et suffoquent littéralement, à pleurer, pendant un transport interminable.

Les victimes sont de la France d’en bas, celle qui n’a pas les moyens de rouler en taxi ou avec une voiture de fonction.
Les victimes sont de la France qui se lève tôt pour aller au travail.
Un pouvoir politique, déconnecté du monde, enfermé dans sa bulle qui laisse délibérément et indéfiniment perdurer cette situation, jouant le pourrissement au prix de la souffrance d’une partie de ses compatriotes est profondément indigne.
Les syndicats sont ce qu’ils sont.
Mais ils sont élus pour la défense d’intérêts catégoriels, et non pour le bien commun de leurs compatriotes.
Tandis qu’un pouvoir politique, lui, a pour première mission d’assurer la sécurité et le bien-être de la population.
Nous atteignons les sommets du nihilisme narcissique: cette réforme des retraites est purement idéologique et électoraliste.
Pour faire croire au « nouveau monde » et à la « transformation de la France », à « l’universalité », et au nivellement égalitaire, ils ont joué sur le mythe de la « table rase », l’idée invraisemblable de fondre 42 statuts spéciaux en un seul « régime à points ».
Mais d’ores et déjà, comme ils cèdent au fur et à mesure des menaces, il est acquis que les policiers, les gendarmes, les juges, les pilotes, les enseignants, les acteurs, les cheminots, etc. garderont un régime particulier.
Le but désormais n’est pas de sauver la réforme pour le bien commun, une réforme déjà morte,  mais de sauver la propagande, l’illusion de la « transformation de la France ».
Nombre d’instituts de sondage et de médias radio-télé collaborent lâchement à cette manipulation en faisant semblant de ne pas la voir. 
Et beaucoup d’imbéciles plus ou moins venus « de droite », environ la moitié de son électorat, suivent comme le troupeau bêlant et béat devant cette supposée manifestation de fermeté qui ne manifeste rien d’autre que la déconnexion, l’indifférence et le nihilisme narcissique, sans autre horizon que les prochaines échéances électorales.
Bref, le syndrome du bunker.
Nausée, écœurement et dégoût infini.

De tout cœur, en pensant aux jeunes, aux femmes et aux hommes naufragés de la galère, à tous ces pauvres gens, les miens, qui galèrent depuis 36 jours, en pensant aussi aux salauds et aux crétins qui s’en foutent,  je souhaite que cela se paye d’une manière ou d’une autre.

Et chèrement.
 
Maxime TANDONNET

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