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mercredi 8 janvier 2020

Faut-il dire que « le milliardaire Trump a assassiné un général très populaire en Iran » ? Ou encore : « Trump va provoquer une guerre » ?

 
 


Ce sont là des propos de certains journalistes non professionnels qu’on entend ici et là sur les chaînes d’info en continu.

Des journalistes qui se trompent avec une belle et constante opiniâtreté sur la politique, notamment économique, de .

La mort d’un homme quel qu’il soit est un sujet grave qui mérite une réflexion morale.
Mais le fait qu’un état fanatisé par l’islam chiite envoie ses phalanges djihadistes partout pour combattre, tenter de s’emparer ou de contrôler l’Irak, la Syrie, le Yémen, Bahreïn, le Liban, la Palestine, l’Afghanistan, attaque des pétroliers dans les eaux internationales, bombarde des raffineries de pétrole en Arabie et, par-dessus le marché, ait décidé de se doter de la bombe atomique, mérite sans doute une bien plus grande réflexion s’agissant de notre sécurité, de celle de nos pays européens et, en réalité, de toute la planète.
Il est malheureusement acté qu’aucun pays musulman n’est à la fois prospère, démocratique et pacifique.
Il manque le plus souvent un des trois piliers de nos valeurs suprêmes : parfois les trois, comme c’est le cas pour l’, qui est un pays très dangereux pour la paix de sa sous-région.
Depuis la fin annoncée du sanguinaire khalifat sunnite en Syrie et en Irak, l’Iran devient arrogant, provocateur, et la rupture parfaitement justifiée de l’accord sur le nucléaire iranien a accru les tensions puis les frictions militaires, l’attaque de l’ambassade et de bases américaines.
Le peuple américain est extrêmement sensible aux attaques contre ses ambassades ou ses ambassadeurs dans les pays musulmans.
Quoi qu’on en pense, il se rangera derrière Trump.

S’agit-il d’un assassinat ?
Les États-Unis considèrent que l’Iran mène une semi-guerre contre eux et leurs alliés dans la sous-région et, donc, l’élimination du général de la brigade Al Qods, une milice djihadiste chiite, n’est pas tout à fait cela, même si la brutalité et le caractère hors normes de l’opération n’a échappé à personne : un semi-acte de guerre. Une vraie guerre totale peut-elle s’ensuivre ?
Les États-Unis ont les moyens d’anéantir rapidement les infrastructures essentielles de l’Iran sans perdre un homme.
L’Iran peut-il ne pas réagir au niveau de l’émotion ressentie dans ses masses fanatisées et révéler, par son inaction au monde, et à sa population en premier lieu, sa faiblesse réelle ?
On ne l’imagine pas.
S’il s’attaque à la circulation maritime dans le détroit d’Ormuz ou directement aux intérêts américains, il est prévenu : les USA sont en mesure de détruire ses infrastructures civiles et militaires, ports, aéroports, ponts, voies de communications, voire centres nucléaires.
Cela mènerait-il à une guerre totale, puis à un changement de régime tant attendu par la majorité de la population et la diaspora des réfugiés ?
C’est là l’aspect le plus hasardeux de la stratégie des États-Unis.
Dans un pays aussi fanatisé, des manifestations, même de centaines de milliers de personnes, ne signifient pas grand-chose sur le fond.
Les élections générales qui vont avoir lieu le 21 février le diront plus clairement et même si, évidemment, tous les partis seront explicitement sur la même ligne nationaliste, les messages qui courront entre les lignes seront à décoder, et plus encore le résultat.
Car si les modérés l’emportent, cela voudra dire que Donald Trump aura gagné son pari : en éliminant le général Soleimani, un des héros mythique du khalifat chiite, il aura prouvé à une partie sceptique et attentive d’une population qui souffre que la stratégie du Guide suprême est très vulnérable, inutile, hasardeuse, improductive.
En Orient, la faiblesse est bien souvent fatale.
Mais une chose est sûre : l’Iran d’après les 52 frappes promises aura perdu une part considérable de sa capacité de nuisance, dont celle de se doter de l’arme atomique.
Quant à Donald Trump, tous ceux qui le pensaient pacifiste au point de pas ordonner un acte de guerre, ils devront désormais y regarder à deux fois. Son bluff permanent deviendra encore plus imprévisible et, donc, en tant que tel, redouté.
Le Parlement irakien va-t-il voter le départ des troupes américaines ? Donald Trump n’attend que cela.

Henri Temple

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