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mercredi 8 janvier 2020

« Ce sont les ouvriers et les employés qui achètent le plus d’immobilier locatif ! » L’édito de Charles SANNAT

  

« Ce sont les ouvriers et les employés qui achètent le plus d’immobilier locatif ! » L’édito de Charles SANNAT

Mes chères impertinentes, chers impertinents,

Pensez donc, on ne va pas laisser les gueux réfléchir et penser, encore moins les laisser décider à travers des RIC ou des RIP et autres référendums… c’est vrai quoi, ils ne sont pas des « sachants »… et pourtant c’est bien sous cet angle que j’ai envie de stimuler les réflexions de tous.

Il est toujours intéressant, et cela fait partie de mon travail, d’étudier le comportement de ce que l’on appelle pompeusement les « agents économiques ».

Oui, vous en avez pris l’habitude, en économie on met des mots aussi compliqués que possible sur des idées très simples, sans doute pour se donner une importance que l’on ne pourrait pas avoir naturellement.
Bref, les agents économiques c’est quoi ?
Ce sont les Etats, ce sont les entreprises et puis… ce sont évidemment les gens !
Vous moi et tous les autres membres de notre sympathique troupeau cherchant à éviter la tonte !

Les agents économiques sont rationnels mais les gens sont cons !

Et oui, le libéralisme ou les théories économiques dont se gargarisent nos mamamouchis postulent que « les agents économiques » font toujours des choix rationnels.
Les mêmes, suivant sans doute ce principe, considèrent en revanche que les gens sont des imbéciles en termes politiques, et qu’ils savent mieux qu’eux comment faire et surtout quoi faire de leur argent et la manière dont les gueux devraient vivre.
Ce qu’il y a de passionnant dans les derniers chiffres c’est de voir que dans un monde de taux zéro voire négatifs et de surendettement des Etats, les « agents économiques » « rationnels » prennent la décision rationnelle d’acheter de l’immobilier locatif… y compris chez les gueux c’est-à-dire les ouvriers et les employés, bref, ceux qui puent le gasoil et la clope comme diraient certains mamamouchis.



Bref, ce petit peuple qui pue, comme le disaient les Inconnus dans leur spectacle des années 90, figurez-vous qu’il investit massivement dans l’immobilier locatif, comme si, inconsciemment, ce petit peuple avait compris naturellement, sans faire HEC ni des 3ème cycles en finance, que mieux valait acheter des maisons et des appartements qui rapportent chaque mois un loyer avec de l’agrent prêté gratuitement par des banques centrales aux abois plutôt que de se casser les reins à mettre de l’argent de côté sur un contrat d’assurance-vie en fonds en euros dont le rendement tend vers zéro.

Vous allez me dire, oui mais c’est encore les riches qui achètent !!

Que nenni mes amis, ce sont les ouvriers et les employés qui, actuellement, investissent le plus dans l’immobilier et pour le coup, je ne m’attendais pas à de tels chiffres.
Tenez jugez plutôt  » le réseau Century 21 par exemple note que le marché immobilier de l’ancien a été dopé, en 2019, par l’investissement locatif. Plus d’un achat sur quatre (27,2 %) a été dédié à l’investissement locatif. Cela représente une progression de 25,3 % sur un an.
Les employés et ouvriers sont à l’origine de plus d’un quart des investissements locatifs et représentent la catégorie socioprofessionnelle la plus importante parmi les investisseurs, note le réseau. Les cadres moyens sont à l’origine de 18,1 % des investissements locatifs et les cadres supérieurs et professions libérales de 13,8 %. Toutefois, on rappellera que c’est finalement peu par rapport à leur part dans la population : 47,5 % des Français selon des données de l’Insee portant sur l’année 2018″.
A Paris, l’investissement locatif représente désormais 31 % des acquisitions ce qui est considérable, pourquoi ?
Essentiellement parce que la capitale est considérée comme une réserve de valeur foncière.
Côté rendement ce n’est pas à Paris que vous trouverez les meilleures affaires, mais en province et plutôt dans de petites villes, mais côté plus-values c’est nettement plus aléatoire depuis 20 ans alors qu’à Paris c’est carton plein.
Ce sont donc les ouvriers et les employés – et donc, dans les stéréotypes, pas a priori ceux qui seraient les plus qualifiés pour devenir propriétaires bailleurs – qui représentent la plus grande catégorie d’investisseurs.
Dans la morosité ambiante, je trouve que c’est une excellente nouvelle qui démontre d’une part une nette amélioration de la maturité économique, mais aussi une résilience et une adaptation de nos concitoyens à la conjoncture délirante actuelle des taux négatifs et enfin une forme d’esprit entreprenant.
Pour aller un poil plus loin, et parce que je suis très très optimiste en ce 8 janvier, je dois dire que finalement Macron avait raison.

Cela ruisselle !

Le ruissellement semble devenir une réalité.
Bon ce n’est pas celui des riches vers les pauvres et les gueux que nous sommes.
Non, c’est le ruissellement des taux négatifs vers les classes laborieuses via l’emprunt pas cher !
Pour la première fois, les plus modestes peuvent se lancer dans l’achat immobilier locatif qui n’est plus réservé aux « riches », aux « nantis » et aux « bourgeois ».
Si les gueux se mettent à faire comme les riches et deviennent des investisseurs comme les autres, « mais ou va-ton se demandent les mamamouchis »!!

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Charles SANNAT

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