Sur la photo : une rue d'Exarchia à la suite d'une émeute, en décembre 2008. (Source image : Xenos2008 / Wikimedia Commons)
par Maria Polizoidou
Traduction du texte original: Greece: A "No-Go" Zone in Athens?
Selon Stavros Balaskas, vice-président de la Fédération grecque des officiers de police, les gangs anarchistes du quartier Exarchia d'Athènes ont « des pelotons, des compagnies, des bataillons, des kalachnikovs. Je ne sais plus si, en tant que force de police, nous avons un mandat des politique pour nettoyer la zone. Ce territoire relève de la compétence de l'armée. »
L'assaut subi par les garde-côtes grecs, le 4 avril, à l'occasion d'une descente contre le trafic de drogue à Athènes, met en lumière un problème brulant en Grèce.
Des opposants au gouvernement d'extrême gauche dirigé par Syriza affirment aujourd'hui que l'augmentation du trafic de drogue dans le pays est le résultat d'une dangereuse alliance entre anarchistes grecs et immigrants clandestins.
Ces anarchistes sont en fait l'équivalent grec de "l'extrême gauche". Selon Reuters :
« De nombreux anarchistes autoproclamés - le mot vient du grec « anarchia » qui signifie absence d'autorité - se disent pacifistes, mais certains groupuscules usent de violence sans aucun scrupule. Six années de récession ont généré une nouvelle forme de militantisme de gauche, selon des responsables, des anarchistes et des témoignages judiciaires. »
L'incident du 4 avril a commencé avec l'arrestation par les autorités grecques d'un passager syrien sur un ferry du port du Pirée, à Athènes.
L'homme transportait 200 grammes de marijuana.
Il a affirmé avoir acheté la drogue à un trafiquant égyptien du quartier d'Exarchia à Athènes.
Huit garde-côtes et un procureur se sont immédiatement rendus à Exarchia, un quartier composé d'une cinquantaine d'immeubles, presque tous squattés par des immigrés clandestins, pour perquisitionner l'appartement du fournisseur.
Dans le bâtiment, les officiers et le procureur ont arrêté deux suspects, une Greco-Australienne et un Syrien, et ont confisqué 1,5 kilogramme de cannabis et un pistolet Glock.
Mais à la sortie de l'immeuble, une embuscade avait été montée.
Une foule masquée, portant casques et gilets pare-balles, armée de couteaux, de bâtons et de fusils d'assaut a assailli les policiers.
Deux officiers de la garde côtière ont été poignardés et leurs armes ont été volées.
Selon les autorités, l'immeuble ou l'incident s'est produit est situé à proximité d'une cache d'armes qui appartient probablement aux « milices » d'Exarchia - un quartier tristement célèbre pour les violences commises contre la police.
Dimosthenis Pakos, président de l'Union des officiers de police, a déclaré après l'assaut: « Ne vous promenez pas à Exarchia [à moins d'être accompagné] d'une armée. »
Dans un entretien accordé à SKAI TV, Stavros Balaskas, vice-président de la Fédération grecque des agents de police, a fait référence à Exarchia comme à « un Etat dans l'Etat » :
"[L] e quartier est parfaitement structuré. Il y a des pelotons, des compagnies, des bataillons, des Kalachnikovs. Je ne sais plus si nous, en tant que forces de police, avons un mandat politique poiur nettoyer la zone. Ce territoire relève de la compétence de l'armée. »
Michalis Chrysochoidis, ancien ministre de la Protection du citoyen qui a joué un rôle clé en 2002 dans le démantèlement de l'organisation terroriste du « 17 novembre », a déclaré à SKAI TV ce mois-ci :
« ... Exarchia est désormais peuplé d'un très grand nombre d'immigrés clandestins qui sont des trafiquants de drogue [et] des trafiquants d'armes... ils ont pris le contrôle du quartier ... [I] s'il n'y a pas de réaction opérationnelle et judiciaire immédiate, le phénomène ... va gangrener toute la société ».
Le 11 avril, dans le cadre d'une opération destinée à redoser l'image des forces de sécurité précédemment mises à mal, des unités de police lourdement armées ont fait irruption dans deux bâtiments d'Exarchia à la recherche de drogue et d'armes.
Trois personnes ont été arrêtées pour possession de drogue et 90 autres ont été embarquées aux fins d'interrogatoire.
La plupart étaient des immigrants clandestins ou non enregistrés.
En 2017, environ 3 000 immigrants sans papiers vivaient à Athènes dans des squats occupés en toute illégalité par des anarchistes grecs.
Leur nombre a vraisemblablement encore augmenté au cours des deux dernières années.
Parmi eux, diverses organisations mènent des activités criminelles et terrorisent les résidents. Exarchia est en réalité devenue une « no-go-zone » où même les policiers ont peur de s'aventurer.
Nul ne sait vraiment comment ces groupes sont organisés ni qui les finance.
On ignore également combien d'immigrés ont des liens avec l'Etat islamique et Al-Qaïda.
L'évidence commence toutefois à poindre : sans volonté politique de faire la lumière sur l'alliance entre anarchistes et immigrants clandestins, l'avenir des autres quartiers du pays est menacé.
Maria Polizoidou, reporter, journaliste radio et consultante en relations internationales, est basée en Grèce. Elle est diplômée de l'Université d'Athènes en « Géopolitique et problèmes sécurité du complexe islamique Turquie - Moyen-Orient ».
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