Lundi, Marlène Schiappa a révélé que des manifestants avaient terrorisé sa famille vendredi 24 mai pendant la nuit, en faisant exploser des pétards et en la menaçant de mort devant la porte de sa maison au Mans. Des gilets jaunes contredisent la version de la ministre à l'aide d'une vidéo que CheckNews a pu consulter.
Question posée par Stefan le 28/05/2019
Bonjour,
Lundi 27 mai 2019, à 8h17, la secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, Marlène Schiappa a posté un statut sur Facebook, dans lequel elle relate «les événements de la nuit de vendredi à samedi qui sont allés beaucoup trop loin dans l’inhumanité», au cours desquels «peu avant une heure du matin, nous [Marlène Schiappa, son mari, ses deux filles et une amie de sa cadette, ndlr] avons été violemment tirés du lit par une quarantaine de gilets jaunes furieux qui ont déboulé devant chez nous [dans sa maison du Mans] sous nos fenêtres en hurlant des slogans agressifs, des menaces de mort, en jetant des pétards vers la maison avec des outils sifflets cornes de brunes etc.»
L’agression de la secrétaire d’Etat a été reprise par la presse française, qui présente principalement sa version.
Une dépêche AFP partagée par Libération note l’existence d’une vidéo diffusée vendredi sur Facebook et décrit : «On voit un groupe de "gilets jaunes", déambulant de nuit dans les rues du Mans, s’arrêter devant le domicile de Marlène Schiappa au bout de deux heures. "Debout là-dedans !", lance un homme, tandis que des pétards explosent et que des klaxons retentissent. "Collabo! Schiappa démission !", lancent plusieurs personnes, tandis qu’une femme crie "sors de là, salope !" Un homme sort de la maison et parle avec les manifestants avant de rentrer à nouveau chez lui. La scène, sans violence, dure environ 3 minutes.»
La vidéo à laquelle fait référence l’AFP a été diffusée en direct par la page Facebook Direct 21 INFO officiel, vendredi 24 mai à partir de 22h04.
Le live, qui n’est aujourd’hui plus accessible, mais que CheckNews a pu consulter durait 3 heures et 8 minutes.
Il affichait plus de 42 000 vues et 1 400 partages dans de nombreux groupes de gilets jaunes avant sa disparition mardi en fin de matinée. Plusieurs gilets jaunes le relayaient en mentionnant «la soi-disant» ou «la fausse agression de Schiappa».
Un gilet jaune filme en direct sur Facebook le tapage devant la maison de Marlène Schiappa
De manière générale, le live Facebook montrait une cinquantaine de gilets jaunes prendre part à une manifestation «pas déclarée», selon les propos de l’auteur de la vidéo, et déambulant dans les rues du Mans.
Au cours des trois heures de direct, on peut entendre le groupe scander des slogans anti-Macron ou révolutionnaires, chanter à maintes reprises l’hymne des gilets jaunes («On est là, on est là ! Même si Macron ne le veut pas, nous on est là !») ou appeler les habitants de la ville à les rejoindre.
Plusieurs fois aussi, et pas seulement devant la maison de Marlène Schiappa, des hommes vont allumer des pétards et des fusées d’artifices dans les rues du Mans, coller des affiches et taguer à l’aide d’une bombe blanche les mots «Gilets Jaunes» sur le bitume.
Conformément à ce qu’indiquait l’AFP dans sa dépêche, la scène devant la maison de la secrétaire d’Etat n’a duré que trois minutes vers 00h23.
Invitée des Grandes Gueules sur RMC lundi 27 mai, Marlène Schiappa avait estimé: «Je crois qu’ils sont restés un peu plus d’un quart d’heure mais c’est toujours difficile à dire dans ces moments-là, parce que vous êtes sous le coup de la surprise.»
Remontant une des nombreuses rues du Mans, le groupe s’arrête devant une maison et s’active pour faire beaucoup de bruit.
Sur la vidéo, on entend surtout l’homme qui filme répondre aux commentaires du live Facebook et un homme faire des bruits de klaxon avec une petite trompette.
Un homme crie «Debout là-dedans», tandis que des pétards sont éclatés devant la porte d’entrée. Un autre va coller une affiche sur la porte.
Des manifestants crient tour à tour «Le Mans debout, soulève-toi !», «On va chercher les impôts !», «Enfoirés», «Collabos», «Et la rue, elle est à qui ? Elle est à nous», «ahou, ahou, ahou !».
On discerne la voix d’une femme crier à plusieurs reprises les insultes sexistes : «Salope !» (suivi des rires des manifestants), «Sors de là, salope !».
L’auteur du direct va finalement identifier le lieu : «Nous sommes devant la maison de Schiappa», tandis que les manifestants scandent «Anti, anticapitaliste, aha» et chantent «on est là».
Un homme sort de la maison, mais ses propos sont inaudibles sur la vidéo, car couverts par les bruits de trompette et les chants du groupe.
L’homme lève ironiquement les deux pouces en l’air et rentre finalement chez lui, après être sorti durant une trentaine de secondes.[...]
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