Manolo était venu dans la capitale catalane en conquérant, on allait voir ce que l’on allait voir. Patatras, les électeurs de la grande métropole ibérique n’ont pas voulu de cette greffe venue de l’Essonne, et on les comprend.
Manuel Valls qui avait échoué à être le candidat du parti socialiste lors de la dernière élection présidentielle française, élu député de justesse dans son ancienne circonscription du 91, s’était rallié au camp macroniste, dans l’espoir, sans doute, d’obtenir un hochet digne de sa qualité d’ancien Premier ministre (2014-2016). Macron n’avait pas la nécessité de s’encombrer de ce rescapé du naufrage socialiste.
Manuel Valls, que j’avais observé au Conseil régional d’île de France à la fin des années 1980, fraichement naturalisé d’ailleurs, était un peu « l’homme à tout faire » de Lionel Jospin.
Constatant après le cataclysme de 2017, que son avenir politique n’était plus en France, il rompait alors les amarres, changeait de vie et de femme, se séparant de sa violoniste d’épouse !
Revenant dans la ville de son enfance, - son père, Xavier, était un peintre catalan connu et pas forcément classé à gauche -, vivant en couple avec Dame Suzana Gallardo, une riche héritière d’un groupe pharmaceutique, il décidait de se lancer à la conquête de la mairie de Barcelone.
Etourdi, sans doute, par les encouragements d’un clan de « bobos » déconnectés de la réalité catalane, il s’y voyait déjà, « en haut de l’affiche ».
« Trop Français » pour les uns, « trop Espagnol » pour d’autres, « parachuté » pour tous, Manolo et le parti Ciudadanos, libéral-libertaire, hostile à l’indépendance de la Catalogne n’avait, objectivement, aucun chance de gagner.
Pourquoi s’est-il imposé ce challenge ?
Le verdict du dimanche 26 mai était sans appel.
Avec 13 % des voix des Barcelonais, Valls était largement distancé par Ernest Maragall, 21 %, candidat de la Gauche républicaine catalane (ERC) et par Mme Ada Colau, maire sortant, soutenue par Podemos, extrême-gauche, juste derrière. Tirant les leçons du scrutin, Valls déclarait que sa liste était loin de ses attentes.
Cette candidature improbable à une élection municipale dans une grande métropole européenne après une carrière politique de plus haut niveau a–t-elle un sens ?
Ayant promis « quoiqu’il arrive » qu’il resterait à Barcelone, Manuel Valls, après avoir été le numéro 2 à Paris, devra se contenter d’un obscur strapontin de conseiller municipal d’opposition.
S’en contentera-t-il ?
On sait ce qu’il en est des promesses de politicards.
La suite des aventures de Manolo au prochain numéro…
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