Dans une dizaine de jours, les Français, ou plutôt une minorité d’entre eux, 40% d’après les sondages, vont voter pour désigner « leurs » représentants au « parlement » européen.
Ils risquent ensuite de ne plus beaucoup entendre parler d’eux pendant 5 ans, puisque ces élus n’auront pas de circonscription, et donc pas d’électeurs proches géographiquement, qui pourront voir en eux des intermédiaires avec le pouvoir.
Qui plus est, cette chambre d’enregistrement et de bavardage, est impuissante face à une commission technocratique qui ne tient compte que des avis du Conseil représentant les exécutifs nationaux, eux-mêmes affaiblis par leur nombre et la diversité de leurs intérêts.
Bref, l’Union Européenne est une machine à broyer la souveraineté populaire, à désintégrer la démocratie puisqu’il n’y a plus un peuple qui désigne des élus pour exprimer sa volonté générale dans le cadre d’un destin national qu’ils maîtriseraient, mais une représentation fictive, éparpillée, et en proie au vaste réseau des lobbys qui sévissent à Bruxelles.
Philippe de Villiers dans son dernier ouvrage, « J’ai tiré le fil du mensonge et tout est venu » a superbement montré que l’origine même de l’Union Européenne était une supercherie.
Monnet, tellement proche des administrations et des milieux économiques américains, qu’on peut le suspecter d’avoir été leur agent, Schuman, français tardif et timoré, facile à manipuler, Hallstein, professeur de nazisme dans l’armée allemande, et néanmoins premier président de la Commission : ce trio qu’il analyse avec la précision qu’il a retirée des archives, pouvait-il être à l’origine d’un projet d’Europe indépendante, d’Europe-puissance, capable de mener une politique diplomatique et économique qui rivaliserait aujourd’hui avec la Chine ou les Etats-Unis ?
Evidemment non !
Seule la France de de Gaulle s’était libérée du carcan.
Sa politique est encore aujourd’hui dépendante de l’Otan, et donc des Etats-Unis.
Son attitude hostile à la Russie de Vladimir Poutine en est la preuve.
La complémentarité économique de l’Europe de l’Ouest et de la Russie, leur identité culturelle appelle une alliance d’ailleurs propre à pacifier les relations entre Moscou, Kiev et Varsovie, que l’histoire explique sans les justifier, dès lors que la Russie n’est pas une menace, mais plutôt une proie qui se défend.
Dans cette « construction technocratique, progressant sous l’égide d’un despotisme éclairé », selon la formule révélatrice de Jacques Delors, il n’y a pas de place pour la démocratie, parce que celle-ci est impossible sans que des nations, conscientes de leur identité et de leur communauté de destin, ne s’érigent en Etats indépendants.
Pour la France qui est la plus ancienne nation du continent, constituée justement à partir d’un Etat, un Etat fédéral européen conçu selon ce principe de la technocratie, qui est le fil rouge de la Commission bruxelloise, serait une perte considérable, et non un progrès.
Un géant mou et difforme, dénué de volonté, est moins fort qu’un petit homme résolu et déterminé. David a terrassé Goliath, et la toute petite taille d’Israël ne l’empêche pas d’exister dans le monde, parce que sa volonté de survie est immense.
L’Union Européenne est ce géant mou et sans volonté, écrasant les peuples sous des réglementations et des principes qui sont de plus en plus lourds et opaques, tandis que l’extension géographique leur ôte toute cohérence.
Ainsi, on veut rivaliser économiquement avec les Etats-Unis et la Chine et leurs géants industriels, mais au nom du principe de la concurrence, la commission s’est opposée à la fusion d’Alstom avec Siemens.
Pour ceux qui légitimement souhaitent que la France cesse de brader son industrie, ce n’est pas forcément une mauvaise nouvelle, mais elle est obtenue au nom d’un principe et non de la recherche d’un véritable intérêt européen.
Pour les Français, le fait que la cession de l’autre branche d’Alstom a été cédée à l’entreprise américaine GE, grâce à l’appui apporté à cette opération par M. Macron, et sans obstacle européen, est une preuve douloureuse et flagrante de la nocivité des institutions européennes.
La grande réussite d’Airbus ne doit rien à Bruxelles et tout à la volonté des Etats.
Le choix des Français est donc simple : soit ils maintiennent cette construction illusoire et néfaste qui fait de notre continent une vaste zone ouverte à tous les vents, dénuée d’une identité claire et d’une volonté manifeste, dont la population ne réunirait plus que des consommateurs de produits venant de partout, et grossirait sans cesse d’immigrants étrangers à ses valeurs, soit ils obligent par leur vote à un changement de cap.
Voter contre l’Europe telle qu’elle est, c’est permettre aux nations européennes de faire revivre leur démocratie et leur avenir.
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