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vendredi 28 décembre 2018

Les Français sont-ils trop intelligents pour le macronisme?

 

 
 

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Quand le peuple reprend les choses en main
 
Du déclenchement de l’affaire Benalla au soulèvement des gilets jaunes, la fin d’année 2018 en a été témoin: la chute du macronisme aura été aussi fulgurante que son ascension. Régulièrement trompés et infantilisés par une classe politique en bout de course, les Français ont (enfin) repris les choses en main.

Les images triomphantes d’un président fringant dévalant les pentes de la Mongie aux côtés de son fidèle compère Benalla, prises il y a un an, semblent émaner d’une planète lointaine et parallèle, provenir d’une autre époque et d’un autre monde à la manière de l’environnement suranné d’Hibernatus ou de la mission InSight sur la planète Mars, tant la chute dans le réel a été vertigineuse et rapide pour le macronisme.
Un changement d’ère s’est opéré en 2018 qui, pour être prévisible au regard des conditions d’élection du candidat En Marche et de son style de gouvernance, n’en est pas moins spectaculaire quant à son ampleur et ses effets.

Problème de communication

Un réveillon plus tard, Emmanuel Macron ne peut quasiment plus se montrer en public sans être couvert d’opprobre et de manifestations d’un rejet plus ou moins violent, contraint de se maquiller à outrance – même les mains, confient quelques belles âmes éplorées, sans doute dans une énième tentative de communication destinée à susciter l’empathie des citoyens pour le monarque repentant et déchu de sa superbe -, forcé tel un enfant qui aurait eu de mauvais résultats scolaires de renoncer aux pistes enneigées sur les conseils de son entourage afin de ne pas encore distiller par quelque phrase, geste ou symbole maladroits dont il a le secret de nouvelles sources de mécontentement.
A lire aussi: Macron, le président qui ne savait pas être président
2018 a vu le piège de l’instrumentalisation communicationnelle, de la disruption, de la provocation se refermer sur son apprenti artificier.
Les petites phrases clivantes, moqueuses voire virulentes, qui pouvaient encore passer en phase de conquête du pouvoir et pendant les quelques mois d’état de grâce qui s’ensuivirent, sont devenues insupportables au peuple français par ce qu’elles traduisaient de morgue et d’arrogance, mais aussi de la violence sociale dont elles étaient l’expression symbolique.
Car, en politique comme ailleurs, le fond et la forme ont partie liée et un échec de communication est toujours aussi le révélateur d’un échec d’action, quoi qu’en pensent avec une stupidité réitérée de nombreux communicants et gouvernants qui, depuis des décennies, invoquent pour expliquer leur chute un défaut de pédagogie.

Provocations et « nervous breakdown »

En réalité, les choses sont bien plus simples : les Français ont parfaitement compris telle ou telle action, et ils n’en veulent pas, et jusqu’à plus ample informé, c’est encore le peuple qui est souverain, quoi que l’on fasse pour le déposséder de son pouvoir.
N’en déplaise ainsi à l’impayable Gilles Legendre, patron des députés En Marche à l’Assemblée nationale, les citoyens français ne sont pas moins intelligents que leurs élites technocratiques, ils voient ce qui est accompli parfois avec un bon sens qui se passe d’expertises complexes, l’évaluent en conscience, et le rejettent lorsqu’ils le jugent opportun.

causeur

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