Pendant longtemps, des Français de toutes opinions pouvaient partager un repas, travailler ensemble, faire la guerre l’un à côté de l’autre, agir pour le bien commun dans les mêmes associations, etc.
Pendant longtemps, les Français était d’abord des Français, bien avant d’être de gauche ou de droite.
L’après-guerre vit l’émergence de l’antimilitarisme.
Pendant les événements d’Algérie, les soldats français en permission à Paris devaient absolument s’habiller en civil, sinon ils étaient la cible d’injures et de quolibets de la part d’autres Français.
Puis vinrent les années Mitterrand, les années Canal +.
On commença à montrer du doigt l’homme de droite, à moquer le patriarcat, à ridiculiser tout ce qui n’était pas “cool”, “moderne”, “tendance”.
Nous avons récemment approché le paroxysme de cette division.
Paris méprisait la Province.
La province haïssait Paris. Les voyageurs riaient des sédentaires.
Les sédentaires crachaient sur les “déracinés”.
Il y avait des Français “Marine, vite”, des Français “Mélenchon, révolution !”, des Français en marche et des Français qui ne se reconnaissaient dans aucun parti, aucun mouvement, et qui d’ailleurs ne se reconnaissaient plus nulle part.
Les historiens raconteront peut-être comment tout changea à la mi-novembre 2018.
En se parant de ce gilet jaune réfléchissant plutôt laid, dont la possession avait été décrétée obligatoire par un Etat omniprésent, des Français se sont identifiés les uns aux autres.
Pour la première fois depuis très longtemps, se reconnaissant un ennemi commun – le Pouvoir qui les ignore – des Français très à droite, des Français très à gauche, des bouffeurs de curés et des cathos pratiquants, ont redécouvert qu’ils s’aimaient.
Ils ont redécouvert que peut-être, on les a “divisés pour mieux régner”.
Ils ont découvert que ce qui les unit est terriblement plus fort, plus grand, plus solide, que ce qui les différencie.
Au fond, ce que demandent les Français n’est pas extraordinaire : ils demandent à être aimés.
Et pour montrer l’exemple, ils ont recommencé à s’aimer les uns les autres.
Au delà des couleurs, des étiquettes, des faux-semblants et de tous les prêts-à-penser.
Rien que ça, c’est déjà une grande victoire.
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