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mercredi 19 décembre 2018

Le meilleur des mondes saccagé

      

Le meilleur des mondes saccagé



De Francis Bergeron dans Présent :

Lorsque la fronde des Gilets jaunes se sera calmée (nous n’y sommes pas encore !), une nouvelle révolte pourrait bien prendre le relais.
 

Elle gronde dans les campagnes françaises, et elle mobilise actuellement des dizaines de milliers de ruraux : il s’agit du refus du « tout éoliennes ».
Il convient d’ailleurs de remarquer que les deux révoltes : « Gilets jaunes » et « Vents contraires », trouvent leur origine dans le développement d’un intégrisme écologique avec, dans un cas, la folle taxation du gasoil pour lutter contre la voiture, et dans l’autre la toute aussi folle implantation de « champs d’éoliennes », par opposition à l’énergie nucléaire.

Sur ce dernier plan, le Berry constitue une sorte de laboratoire cauchemardesque dans le « tout éoliennes », mais qui pourrait bien devenir aussi un modèle de résistance à cette lubie écolo.

Au départ, dans l’Indre et le Cher, comme ailleurs, les éoliennes n’ont guère rencontré de résistance. Et peu à peu le paysage s’est couvert de ces grands moulins à vents.
Il y en a à présent 200, ce qui représente une éolienne pour 2 500 habitants.
Cette implantation aberrante est trois fois supérieure à ce que l’on trouve dans les autres régions.

Désormais, les anti-éoliennes sont à l’offensive.
Une trentaine d’associations locales viennent de se constituer en un collectif de défense.
C’est qu’il est prévu une nouvelle vague d’implantations : une centaine de pylônes supplémentaires. Et pour combattre toute résistance, le gouvernement est en train de modifier la législation, ce qui rendra beaucoup plus difficiles les recours.

Par ailleurs la résistance anti-éoliennes souligne le fait que la réglementation sur les installations elles-mêmes n’a pas évolué, malgré le gigantisme toujours croissant de celles-ci.
Une éolienne ne peut par exemple être construite à moins de 500 mètres d’une habitation.
Très bien. Mais cette interdiction a été décidée à une époque où les mats mesuraient 120 mètres. Nous sommes maintenant à 200 mètres.
Le champ de pollution visuelle a pratiquement doublé.

Le coût abyssal des démantèlements

Ce qui choque tout particulièrement les anti-éoliennes, c’est le saccage de l’environnement susceptible de découler de cette généralisation, d’autant qu’il répond à des préoccupations essentiellement idéologiques.
Il faut une centaine de camions de béton pour implanter un mat.
Le coût des futurs démantèlements n’a pas été pris en compte à sa juste valeur.
Il sera abyssal.
On parle à présent de 450 000 euros par éolienne.
Or ces démantèlements vont intervenir, ils sont obligés, et déjà les premières éoliennes, les plus anciennes, arrivent en fin de vie.
Pour les 200 éoliennes déjà dressées aux quatre coins du Berry, nous sommes donc à un coût chiffré à 90 millions d’euros.
Qui va payer ?
Les particuliers qui auront loué leur terrain ? Les constructeurs ? Les exploitants ? L’Etat ? Les communes déjà polluées visuellement ?
Seuls l’Etat et les communes risquent d’être mis à contribution, car ils sont toujours solvables : c’est une « simple » question d’impôts, de taxations.

Mais il faudra donc les démanteler un jour, quitte à les remplacer par d’autres éoliennes, plus hautes, plus puissantes, et qui ne pourront pas être fixées, pour des raisons techniques, sur le même emplacement que celles démantelées.
Nous nous acheminons progressivement vers une généralisation de friches industrielles dans nos campagnes, des friches polluées en sous-sol par des millons de mètres cubes de béton, non extractibles.
C’est par exemple l’inquiétude du maire de Vicq-sur-Nahon, dans le nord du département de l’Indre. […]

Ce lobby nous prépare un « meilleur des mondes » saccagé, à côté duquel le réchauffement climatique, tarte à la crème servi à haute dose depuis des années, fait figure de moulin à prières pour bobos désœuvrés.

Derrière cette affaire d’éoliennes se cachent aussi et d’abord des opérations financières, qui mêlent hommes politiques, associations écolo-gauchistes stipendiées et groupes industriels internationaux.

Le combat ne fait que commencer, expliquaient la semaine dernière, à Saint-Valentin, ce village de l’Indre connu pour être le rendez-vous des amoureux, les représentants de la trentaine d’associations locales berrichonnes, bien décidées à faire souffler un « vent contraire », face à ces projets pharaoniques.

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