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mercredi 11 mai 2016

Terrifiante visite dans la gabegie française

                                                                                                                                                                                                                                                                            
Publié le 11 Mai 2016

 
Terrifiante visite dans la gabegie française
 
 
Malgré tout ce que j’avais pu lire précédemment, j’avoue avoir été scotché par la lecture de cet inventaire à la Prévert, d’une part par le montant des sommes dont certains bénéficient, mais aussi et surtout par le nombre de ces bénéficiaires.
 
Les sommes mises en jeu sont en effet colossales car ne l’oublions jamais : contrairement à ce que déclare Hollande « Ce n’est pas grave, c’est l’Etat qui paye », chaque euro gaspillé est pris :

  • soit dans la poche du contribuable, affaiblissant ainsi son pouvoir d’achat,
  • soit dans celle des entreprises, augmentant leurs charges et réduisant leur compétivité
Calez-vous bien dans votre fauteuil, c’est parti pour une terrifiante visite dans la gabegie française !

Profession : privilégié !

Des fonctionnaires mutés outremer aux agents d’EDF, des dockers marseillais aux contrôleurs aériens, beaucoup de professions profitent d’un régime de (grande) faveur … financé de près ou de loin par les contribuables.

Outre-mer: du soleil et des « indems »
 
Pour les 160 000 fonctionnaires d’État ou territoriaux travaillant dans la France d’outre-mer (anciennement les Dom-Tom), une telle mutation est un jackpot financier.
Ils bénéficient d’une majoration salariale de 25 % au titre de la « vie chère » .
 S’y ajoute un complément « temporaire » de 15 % aux Antilles et en Guyane et de 28 % à La Réunion.
 Pour des destinations comme Wallis-et-Futuna ou la Polynésie, les compteurs s’affolent : les bonus vont jusqu’à 108% du traitement net.
 
Partir, c’est mourir un peu. Pour réduire le stress, les fonctionnaires perçoivent une « indemnité d’éloignement » lorsqu’il est nommé dans le Pacifique.
Soit 10 mois de traitement brut en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie, 18 mois à Wallis-et-Futuna, 23 mois à Mayotte, etc.

Les départs en famille majorent cette prime de 10 % pour le conjoint (époux, concubin ou partenaire de pacs) puis de 5 % par enfant à charge.
Au cas où le fonctionnaire rempile pour un nouveau séjour de deux ans, cette indemnité est de nouveau perçue.
Les privilèges concernent également les agents de l’État dans d’autres territoires, où ils ont droit à des « indemnités de sujétion géographique » et « d’installation ».
 En Guyane, à Saint-Martin, Saint-Barthélemy, Saint-Pierre-et-Miquelon et Mayotte, elles représentent entre 10 et 20 mois de traitement (brut) payables en 4 fractions, dont 6 mois à l’arrivée.
S’y cumule parfois une prime spécifique d’installation.
À Saint-Pierre-et-Miquelon, elle équivaut par exemple à 12 mois de traitement brut.
 Pour faire bonne mesure, tous les trois ans, les fonctionnaires mutés profitent d ‘un billet d’avion aller-retour gratuit sur un vol régulier (en classe économique) pour rentrer au bercail.
Sur place, ils ont droit à des congés « bonifiés ».
Cet avantage équivaut à une majoration salariale de 35 à 40 %.
Elle est versée durant les 5 semaines de vacances usuelles auxquelles s’ajoutent 30 jours calendaires de congés supplémentaires!
Cerise sur le gâteau, les fonctionnaires décidant de passer leur retraite sous les cocotiers voient leurs pensions de retraite bonifiées de 35 % à La Réunion et de 75 % en Nouvelle-Calédonie comme en Polynésie.
Qui a prétendu que les tropiques sont tristes ?

Cheminots : le TGV des privilèges
À la SNCF, un avantage peut en cacher un autre : temps de travail inférieur à celui du privé, grille d’avancement à l’ancienneté, grille hiérarchique multipliant les petits chefs à l’infini, sans oublier un système de retraite ultra profitable.

L’État le maintient à flot moyennant plus de 3 milliards de subventions annuelles.

Cela permet au personnel de l’entreprise de plier les gaules à 55,1 ans en moyenne. Cette limite devrait être repoussée de 55 à 57 ans pour les roulants à horizon … 2024.
 Avant de quitter la vie active, le personnel de la SNCF bénéficie de nombreux privilèges: augmentation des salaires supérieure à l’inflation, voyages en train à tarifs préférentiels, centres médicaux gratuits en cas de bobo, etc.

Aussi long qu’un train de marchandises, le financement de tous ces avantages
coûterait en moyenne 1 000 euros par an à chaque contribuable.

Note du blogueur : le montant moyen de l’impôt sur le revenu étant de 2 320 € par contribuable (voir source ici), les cheminots grèvent (le mot est très bien choisi !) les impôts des Français de … près de 76 % !!!

Salariés de la RATP : privilèges sur toute la ligne
Les chauffeurs de bus parisien peuvent décrocher dès 52 ans.
Ils ne sont pas les seuls salariés de la Régie à profiter de ce passe-droit: tous les agents travaillant dans les souterrains du métro bénéficient des mêmes conditions de départ, hormis les sédentaires qui partent à 62 ans.
Autre bonus, la « prime braguette » : jusqu’en 2017, les salariés de la RATP parents de trois enfants peuvent faire valoir leurs droits à la retraite après … 15 ans de service !

Coût de la totalité de ces mesures pour les contribuables: 641,6 millions d’euros par an.

Pilotes de ligne : cap sur l’opulence
Les pilotes ont la tête dans les nuages, mais les pieds sur terre quand il s’agit de défendre leurs privilèges.
La direction d’Air France-KLM (groupe dont l’État détient 17,6 % du capital) rêvait de faire voler ceux de la compagnie Air France davantage pour un salaire constant.
 Elle y a renoncé.
Ses navigants sont pourtant parmi les mieux payés d’Europe.
 La rémunération d’un copilote frais émoulu de l’école est de 6 250 euros brut par mois pour 650 heures de vol par an, alors que, pour la même somme, un navigant de la Lufthansa ou de British Airways est aux commandes 750 heures par an.
Ce salaire de départ peut être doublé ou triplé au fil de la carrière.
Comme à la RATP, l’avancement se fait à l’ancienneté chez Air France.
Il faut passer une douzaine d’années sur un siège de copilote avant de s’asseoir dans celui du commandant de bord.
 Une fois les quatre galons en place, finis les problèmes de fin de mois.
Les pilotes touchent une part fixe qui représente environ un quart de leur revenu et une part variable liée à l’activité de la ligne.
 Plus les avions sont gros, mieux ils sont rémunérés.
 Un commandant de bord sur A380 gagne près de 19 000 euros brut par mois alors que celui d’un A320, plus petit, reçoit 11500 euros brut par mois.
 La moyenne de rémunération mensuelle des copilotes est d’environ 11 000 euros par mois.
Chez les instructeurs, les hommes touchent près de 20 000 euros par mois.

Employés de la Banque de France : le compte est bon
 
Bien qu’ils ne soient pas plus qualifiés que leurs « collègues », les employés de la Banque de France touchent en moyenne 1 500 euros de plus que les fonctionnaires d’État.
 Soit un salaire médian de 4 330 euros brut par mois (25 % plus élevé qu’à la Bundesbank).
Sans compter un comité d’entreprise particulièrement généreux possédant une dizaine de centres de vacances.
Actifs, beaucoup sont logés à tarif préférentiel dans l’un des logements que la Banque de France détient à Paris.
 Une fois à la retraite, la belle vie continue : les 12 219 retraités de la Banque perçoivent une pension proche de 3 000 euros, soit un bonus de 730 euros par rapport aux autres agents publics.
 
EDF : des avantages déplafonnés
 
En moyenne, les salariés d’EDF bénéficient d’une remise de 90% sur leur consommation d’électricité .
 Cette ristourne s’applique sur une consommation « déplafonnée » .
 En clair, un agent peut tirer sur sa ligne sans aucune restriction, par exemple pour chauffer sa piscine.
 De plus, il n’acquitte ni l’abonnement ni les taxes liées à sa consommation.
 
Cette situation coûte plus de 2 milliards d’euros par an à l’entreprise publique.
 
Avec un salaire brut moyen de 3 800 euros par mois, selon les estimations de la Cour des comptes, les salariés d’EDF sont parmi les plus choyés du pays.
Non content de ne travailler que 32 heures par semaine, ils accumulent plus de 4 mois de vacances par an, bénéficient d’un emploi à vie, de soins de santé gratuits, des largesses d’un comité d’entreprise (épinglé par la justice en 2014), d’avantages en nature non imposables …
De plus, le régime de retraite « maison » leur permet de quitter l’entreprise à partir à 55 ans avec 75 %de leur salaire moyen sur les six derniers mois d’activité.
 
Bref, ça gaze pour les électriciens.
 
Éboueurs et postiers : le fini-parti est passé par ici, il repassera par là
 
Pour travailler moins, les éboueurs marseillais ont longtemps collecté les ordures lorsque le trafic automobile était moins dense.
 Pas idiote, cette méthode a permis aux 1 500 agents de nettoyage de la cité phocéenne de réduire leur horaire de travail de trois heures et demie par jour en étant payés à temps complet.
Fini-parti ?
 D’après l’UFC-Que choisir, la collecte des ordures marseillaises coûterait 149 euros par habitant contre 70 euros à Lyon, pourtant d’une taille comparable.
Le système du fini-parti, mis en place dans les années 1970, quand Gaston Defferre gérait la ville, a pris fin en 2014.
 Mais il continue ailleurs …
La Poste s’est fait épingler, en février 2016, dans le rapport annuel de la Cour des comptes.
 
Dockers : les gros bras marseillais jouent l’Arlésienne

Un grutier ou un manutentionnaire du port de Marseille travaille en moyenne, 12 heures par semaine (3 heures par jour) et il gagne sa vie comme un ministre : entre 3 500 et 4 500 euros net par mois.
Cette somme comprend des gratifications illégales pouvant aller jusqu’à 1300 euros par mois, dénoncées dans un récent rapport de la Cour des comptes.
Quand on gagne bien sa vie, on a besoin de loisirs.
Ça tombe bien : les manutentionnaires marseillais affichent près de 26 jours d’absence par an.
Soit la bagatelle de cinq semaines de vacances supplémentaires.
Peuchère !
 
Aiguilleurs du ciel : des avantages supersoniques

En 2010, la Cour des comptes dénonçait la villégiature des aiguilleurs du ciel de la DGAC (Direction générale de l’aviation civile).
 Cinq ans plus tard, le système des « clairances » (autorisations officieuses d’absences) n’a pas disparu.
Grâce à lui, les aiguilleurs profiteraient de 11 semaines de congés supplémentaires, soit un total de 31 semaines annuelles !
 Ces journées « off’ ne constituent pas le seul avantage d’une profession où personne ne crie misère : le salaire moyen des 3 909 contrôleurs aériens est d’environ 5 500 euros net par mois.
Il va jusqu’à 9 000 euros dans un aéroport comme Roissy.
 
Employés de Paris Habitat: enrichis par les pauvres
 
Contrairement aux locataires de leur employeur, les salariés de Paris Habitat, premier bailleur social d’Île-de-France, ne connaissent pas la gêne.
Congés payés, RTT, primes … les 3 000 salariés de cet office public de l’habitat cumulent des avantages exorbitants.
À commencer par des émoluments hors normes, qui ont progressé de 20 % entre 2008 et 2014.
Aujourd’hui, ils démarrent à 2 300 euros brut par mois pour un gardien et tournent autour de 3170 euros pour le reste du personnel.
 S’y ajoute un 13 ème mois, une prime d’objectif, une prime d’intéressement (1 048 euros en 2014), etc.
Pour arrondir leurs fins de mois, les salariés peuvent se faire « racheter » 7 jours de congés, ce qui leur laisse encore 6 semaines de vacances.
 Ils ont également la possibilité de troquer une vingtaine de jours de RTT contre un supplément de rémunération.
La direction de Paris Habitat n’est pas en reste : les directeurs territoriaux perçoivent entre 6 000 et 7 000 euros net par mois (sans compter le 13ème mois, les primes, le rachat de RTT … ).
 La rémunération des directeurs généraux peut atteindre 10 000 euros.
Au sommet de la pyramide, le directeur général de l’office dispose même d’un parachute doré de 500 000 euros en cas de licenciement.
 La Mairie de Paris a promis de mettre ce parachute en torche.
 
Employés des hôpitaux de Paris : RTT contre logement
 
La paix sociale vaut bien un toit : Martin Hirsch, le directeur général de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) est parvenu à réaménager les 35 heures au sein de l’établissement.
Après 5 grèves, il a finalement trouvé un accord minimal avec la CFDT.
 Sans entrer dans le détail, il faut noter que la conclusion de cet accord a été facilitée par la carotte que Martin Hirsch a brandie face au personnel.
L’ AP-HP est propriétaire d’environ 10 000 logements dans Paris.
 Bien situés (Vème, VIème, VIIème, XIVème et XVème arrondissements), environ 25% de ces biens sont loués à personnes extérieures à l’AP-HP.
Martin Hirsch veut les réquisitionner, puis les louer à prix d’ami au personnel soignant.
En novembre 2015, les salariés de l’ AP-HP se sont partagé une « gratification » exceptionnelle de près de 3 millions d’euros suite à leur mobilisation lors des attentats de Paris.
 De quoi financer de jolies pendaisons de crémaillère.
D’autant que les salariés de l’ APHP ont du temps libre.
 Selon le Figaro, ils ont même battu de nouveaux records d’absentéisme en 2015: « En moyenne, les 329 hôpitaux français de plus de 300 employés présents dans la base de données [de l'Agence nationale d'appui à la performance hospitalière, NDLR] enregistrent 23,8 jours d’absence, soit 7 de plus que dans le privé tous secteurs confondus. »
 
Les sous-préfets: ils devraient rester aux champs
 
Bien que leur utilité ne soit pas démontrée, les sous-préfets continuent à être hébergés comme des princes par la République : la Cour des comptes estime que les 238 sous-préfectures constituent un réseau « inconsistant » et ruineux (près de 250 millions d’euros par an).
Pour s’en convaincre, il suffit de voir le logement de fonction du sous-préfet de Vierzon, une maison de maître de 250 mètres carrés perdue au milieu d’une propriété de 13 000 mètres carrés !
 Quant aux préfets hors cadre, alors que le général de Gaulle avait mis fin à ce système de préfets fantômes, ils sont réapparus sous François Mitterrand et perçoivent une rémunération mensuelle de 6 000 euros, qui est suspendue s’ils sont élus et qu’ils retrouvent s’ils sont battus.
Pas besoin de diplômes, c’est le Conseil des ministres qui les nomme.
 
Intermittents du spectacle : les rois de l’entracte

Les coulisses sociales du spectacle vivant coûtent cher aux contribuables.
 Lorsqu’ils sont au chômage (« entracte » en jargon de métier), les 110 000 intermittents du spectacle profitent d’un régime d ‘assurance chômage cinq étoiles pour lequel ils se battent et on les comprend : il leur suffit de justifier de 507 heures de travail sur 10 mois et demi (10 mois pour les techniciens) pour que les indemnités soient versées.
Au moins 15 % d’entre eux profiteraient d’un système dit de « permittence »: employeurs et salariés s’accordent pour transformer des emplois permanents en emplois précaires afin de déclencher l’accès aux allocations.
Cette fausse précarité a été dénoncée par la Cour des comptes.
Rien n’y fait.
 
Institutions internationales : les impôts, c’est pour les autres
 
En vertu de la Convention de Vienne signée en 1961, les personnes travaillant dans la vingtaine d’institutions internationales basées en France sont exonérées d’impôt sur le revenu.
Cela représente beaucoup de monde : à elle seule, l’OCDE compte quelque 2 500 agents, l’Unesco, près de 1200 …
Au total , on peut estimer que 10 000 personnes bénéficient de ce régime d’exception.
Les 16 500 Français fonctionnaires internationaux basés à l’étranger profitent du même passe-droit.
 
Des hauts fonctionnaires bien traités

Six cents des 15 000 hauts fonctionnaires français gagnent davantage que le chef de l’État qui émarge à 179 000 euros brut annuels.
Au Quai d’Orsay, 120 ambassadeurs sur 157 gagnent au moins 18 000 euros mensuels.
Cette rémunération peut atteindre 38 000 euros pour les postes les mieux rémunérés.
Après le Quai d’Orsay, c’est à Bercy que l’on trouve 193 des 219 fonctionnaires les mieux payés de France.
Au sommet de cette pyramide trônent les administrateurs des finances publiques, qui ont remplacé les trésoriers-payeurs généraux et les directeurs des services fiscaux.
Selon un récent rapport de la Cour des comptes, plus d’une cinquantaine d’entre eux gagnent entre 15 000 et 20 000 euros net par mois.
Des centaines de hauts fonctionnaires sont aussi payés à déplier des trombones, dont ceux qui bénéficient du tour extérieur : il permet au président de la République et au premier ministre de nommer (à vie) leurs chouchous dans différentes institutions (Finances, Affaires sociales, Éducation nationale …).
 
D’autres placards dorés servent à recycler les fonctionnaires à bout de souffle ou à offrir un toit à des amis.
 
 C’est le cas du Contrôle général économique et financier ou de l’Inspection générale des finances.
 
Didier Laurens Valeurs actuelles.

source

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