L’information est irréelle.
Certains se pincent pour le croire, d’autres soufflent dans un éthylotest pour vérifier qu’ils ont toute leur tête…
 Mais oui.
 L’info est là, froide, tangible, inouïe, incroyable, et les mots nous manquent : François Hollande, le François Hollande qu’on a vient d’être désigné… heu… comique international ?
 Bouffon de l’année ?
 Non. « Homme d’État mondial » 2016.
Oups.
Elle est bien bonne.
Ça alors. Bigard est dans le coup ?
Un extraterrestre est aux commandes du comité ?
Pas du tout.
Le titre a été décerné par une obscure fondation interconfessionnelle basée à New York – et non au Point-Virgule, comme on aurait pu le croire – intitulée en toute modestie « Appeal of Conscience ». Rien que ça.

« Ne reculons pas devant le ronflant », se sont dit les initiateurs.
 « Allons-y gaiement dans le grandiloquent, nous sommes détenteurs du beau et du vrai. »
 Et c’est ainsi que nous retrouvons notre rondouillard à lunettes bombardé « Homme d’État mondial ».
 Lui-même n’en revient pas. Moi ? Vous êtes sûr ? Mais pourquoi ?
Et sur-le-champ, la « foundation » interconfessionnelle fondée par le rabbin Arthur Schneier apporte l’explication de l’inimaginable.
Ce prix, affirment-ils sans rire, « honore les dirigeants qui soutiennent la paix et la liberté, par la promotion de la tolérance, la dignité humaine et les droits de l’homme, en défendant ces causes dans leur pays et en travaillant avec d’autres dirigeants mondiaux pour bâtir un avenir meilleur pour tous ».
Amen.
 La messe mondialiste est dite.
 Le baratin des camelots de l’humanisme a encore frappé.
 À quand la canonisation ?
 Nous l’exigeons.
 Les occasions de rigoler ne sont pas si fréquentes et puis, entre islamophiles, la solidarité doit jouer.
Le pape François peut rendre ce service à son compagnon de combat.
Ce prix de la grandiloquence mégalo sera remis à l’heureux élu le 19 septembre 2016 lors du 51e dîner annuel de cette fameuse « Appeal of Conscience » (avec des majuscules en veux-tu en voilà). And the winner is…
Smoking en tire-bouchon, l’ex-amaigri remerciera toute l’équipe.
Ses ex, son actuelle, ses futures, JoeyStarr, sans qui rien n’eût été possible, Nafissatou Diallo son heureuse bienfaitrice.

Dans la foulée, il remerciera aussi Poutine d’avoir fait échouer son appel à bombarder la Syrie.
Une cérémonie émouvante au cours de laquelle Benjamin Biolay viendra chanter une chanson.
« Ne me quitte pas, François »…

De retour en France, le héros descendra les Champs-Élysées sous une pluie battante.

« On est les champions », crieront les grenouilles.

 « Il est mondial », chanteront les chômeurs en se rendant à Pôle emploi.

Mes amis, l’impression de vivre dans une comédie musicale se renforce de jour en jour.