Par Denis Cosnard
Telle est en tous les cas la menace agitée par la CGT-Energie.
La puissante fédération du secteur a décidé, mardi 24 mai, de lancer un appel au personnel d’EDF pour compliquer la production électrique jeudi, journée d’action syndicale dans l’ensemble du pays.
L’objectif consiste à faire pression sur le gouvernement pour obtenir le retrait de la réforme du code du travail.
Elles pourraient aller jusqu’à l’arrêt complet de certaines centrales.
La direction d’EDF se prépare à faire face à ces perturbations, même si elle ne peut pas, pour l’heure, en prédire l’ampleur.
« C’est en ce moment que se joue le sort du [projet de] loi travail, donc c’est maintenant qu’il faut agir, argumente Marie-Claire Cailletaud, porte-parole de la fédération CGT-Energie.
Jeudi, nous appelons donc le personnel à participer au mouvement et à faire monter la pression, que ce soit par des baisses de charge ou des coupures sur le réseau. »
Coupure de courant à Plan-de-Campagne
A la centrale de Nogent-sur-Seine (Aube), le personnel réuni en assemblée générale a voté dès mardi après-midi le principe d’une action forte à partir de mercredi à 22 heures.
« La baisse de charge pourrait conduire à l’arrêt des deux réacteurs », précise Arnaud Pacot, secrétaire général de la CGT-Energie de l’Aube.
La journée de mardi a aussi été marquée par des coupures de courant revendiquées par les salariés en colère contre la loi El Khomri.
A Plan-de-Campagne, près de Marseille, le plus grand centre commercial d’Europe a été victime d’une interruption de ce type, selon la CGT, et d’autres ont eu lieu à Nantes.
« Ce genre d’actions va s’accentuer au fil des jours, assure Marie-Claire Cailletaud. On ne le fait pas par plaisir, et on souhaite que le mouvement soit le plus court possible. Mais c’est le premier ministre qui a les cartes en main… »
Dans les raffineries, la situation s’est durcie dans la journée.
L’intervention mardi matin des forces de l’ordre pour débloquer les accès aux dépôts pétroliers de Fos-sur-Mer et de Lorient a incité le personnel à faire bloc.
En France, « il y a maintenant huit raffineries sur huit en grève », selon la CGT, qui souhaite clairement paralyser le pays pour que le gouvernement renonce à son projet de loi.
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