Le 20/05/2016
Bénédicte Lecointre
L’image prime sur tout, l’émotion ayant remplacé depuis longtemps la réflexion.
Les images de cette voiture de police incendiée hier sont incontestablement d’une violence extrême et attestent de la détestation de toute forme d’autorité véhiculée par ces groupes de casseurs anarchistes qui n’ont qu’un seul but : instaurer le chaos qui conduira à la guerre civile et à la refonte d’un monde meilleur à leurs yeux, selon leurs critères bien entendu…
Nous sommes outrés, à juste titre, par ces comportements, si mollement dénoncés par bon nombre de politiques, de syndicalistes, de « responsables » étudiants ou lycéens, englués dans la « bien-pensance » de gauche.
Mais il y a tout aussi violent et indécent : ces journalistes courant autour de la voiture à la recherche du meilleur cliché possible, de l’image que toutes les chaînes d’info s’arracheront…
Sera-ce l’un des casseurs s’acharnant sur la vitre du conducteur coincé à l’intérieur, le coktail Molotov jeté sur la banquette arrière, la passagère suffoquant dans l’habitacle, l’embrasement de la voiture ?
À moins que le policier frappé à peine sorti ne fasse grimper les audiences…
Il n’est venu à l’esprit d’aucun de ces valeureux journalistes de porter secours aux policiers, de s’interposer ; non, ils ont tous continué à filmer ou à faire crépiter leur objectif, galvanisés par l’adrénaline de la photo choc…
Le pire est que ce n’est même pas par peur des représailles des jeunes déchaînés !
Ce serait plus rassurant car on a connu dans l’histoire des pleutres qui sont devenus des héros…
Non, persuadés de faire leur « devoir », de répondre à leur pseudo-vocation qui serait d’informer à n’importe quel prix (souvent plutôt celui de leurs émoluments, d’ailleurs !), ils ont continué leur incessant ballet autour de la voiture en feu.
C’est dire dans quelle désolante société de spectacle nous vivons !
L’image prime sur tout, l’émotion ayant remplacé depuis longtemps la réflexion.
L’intention de blesser, voire de tuer, était à son paroxysme et nous aurions pu assister à un lynchage en direct, fidèlement couvert par ces défenseurs de la liberté d’expression…
On pourrait souligner que ni les passants, ni les automobilistes ne sont intervenus non plus, à l’exception d’un manifestant qui a fini par aider la policière à sortir du véhicule…
Mesdames et Messieurs les rédacteurs en chef, nous aurions préféré nous passer de ces reportages à sensation diffusés en boucle et apprendre que vos journalistes avaient prêté assistance à ces représentants des forces de l’ordre, qui revenaient de faire leur « patrouille de nuit debout » sur le périphérique…
Conscients du traumatisme qu’ils leur auraient certainement évité, nous aurions été réconfortés par ces actions courageuses.
Nul doute que cela nous aurait fait plus grandir que de nous offrir de nous rincer les yeux avec ces images odieuses…
Mais les manifestations ne semblent pas terminées, alors « vivement un flic dans une mare de sang ».
Ce sera la pige de l’année !
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