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vendredi 1 mai 2015

Pour sortir de la crise ils veulent faire croire aux pauvres qu’ils sont riches!



Le 01/05/2015
 
Que s’est-il passé aux Etats-Unis depuis 2008 ? Plus de 10 millions d’actifs ont perdu leur emploi du fait de la crise et n’ont pas cherché à en retrouver un autre, en conséquence de quoi, ils ont été sortis des statistiques.

Chaque mois, lors de la publication des chiffres de l’emploi, le gouvernement nous fait son numéro de langue de bois.
 Encore pouvons-nous nous estimer heureux d’avoir – du moins en ce qui concerne l’emploi – des statistiques relativement fiables.
 Les Américains eux n’ont même pas cette chance, là-bas pas besoin de langue de bois, puisque les statistiques ont été habilement conçues pour tromper le public quand les choses vont mal, en voici deux exemples.
Le 8 mars dernier le quotidien Les Echos, reprenant les principaux titres de la presse américaine, nous annonçait que « Le plein-emploi fait son retour aux Etats-Unis » avec en sous-titre « Les chômeurs ne représentent plus que 5,5 % de la population active ».
De quoi pavoiser en effet, sauf que – et Les Echos n’en disaient mot –
la définition de la population active retenue par le BLS (Bureau of Labor Statistics) ne correspond pas à l’ensemble des personnes âgées entre 16 et 67 ans [définition retenue en Europe] mais à « l’ensemble de la population âgée de 16 ans ou plus employée ou bien à la recherche d’un emploi ». Or que s’est-il passé aux Etats-Unis depuis 2008 ?
 Plus de 10 millions d’actifs ont perdu leur emploi du fait de la crise et n’ont pas cherché à en retrouver un autre, en conséquence de quoi, ils ont été sortis des statistiques.
 La réalité c’est qu’à périmètre de population active équivalent – en tenant tout de même compte des tranches d’âges et du vieillissement de la population – le chômage aux Etats-Unis est aujourd’hui près du double du chiffre officiel.

Labor-Force-Dropouts-Drive-Lower-Unemployment-Rate-TheFederalist

Autre exemple, pas plus tard que ce mercredi 28 avril, toujours aux États-Unis, ont été annoncés les chiffres de l’activité économique au premier trimestre 2015 (PIB).
Depuis des mois, on nous rabâche que la reprise est forte, on invoque la hausse du pouvoir d’achat consécutif à la baisse du prix du pétrole, on annonce une remontée prochaine des taux d’intérêts, etc. Et bien entendu les experts avaient calé leurs anticipations sur le discours ambiant soit +1%.

Patatras !
 Nous avons eu + 0.2%.
Mais la réalité cachée est encore bien pire.
L’examen dans le détail des principaux postes contributeurs à cette (maigre) croissance fait ressortir la part extravagante des stocks.
 Déjà situés à des niveaux historiquement élevés, les stocks des entreprises privés se sont accrus de 121 milliards de dollars, soit la plus grosse augmentation trimestrielle de l’histoire des Etats-Unis.

 Si les stocks étaient restés inchangés par rapport à leur niveau de décembre 2014, l’économie américaine aurait tout bonnement été en récession (PIB -2.6%).

Ces deux exemples servent à illustrer une idée à la fois simple et effrayante.
 Dans un monde où la confiance est l’ingrédient indispensable sans lequel les particuliers hésitent à consommer et les industriels à investir, le gouvernement, les médias, les experts et les chefs d’entreprises, useront de toutes les ficelles pour dissimuler la vérité sur la situation économique si celle-ci est mauvaise.

Faire croire aux pauvres que demain ils gagneront plus pour que dès aujourd’hui ils consomment plus, tel est leur but, à grand renfort de publicité et de crédit à la consommation bon marché.

La crise économique est mondiale et systémique.

 Nous y sommes entrés en 1975 et nous n’en sommes jamais sortis.

A cette époque la dette publique cumulée de tous les pays de l’OCDE représentait 25% du PIB soit un peu moins que la moyenne observée entre 1880 et 1914.

Aujourd’hui, ce chiffre atteint 120% du PIB soit le niveau le plus élevé de toute l’histoire, atteint une seule fois auparavant, c’était en 1943.
 

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