Mardi 07 Avril 2015 à 13:33 (mis à jour le 07/04/2015 à 13:31)
Par Camille Laplanche
Un agent de la Suge, sur une ligne de banlieue. "Les médiateurs, ça ne suffit pas." Photo © AFP
Sûreté ferroviaire. Appelons-le D. Il travaille depuis plusieurs années comme agent de la Surveillance générale (Suge), le service de sécurité de la SNCF. Vols à l’arraché, agressions, incivilités… Il raconte.
Nous patrouillons dans les gares, les trains et toutes les infrastructures ferroviaires pour conseiller, prévenir, protéger et intervenir.
Nous allons là où ça “chauffe” pour tenir le terrain.
En Île-de-France, c’est loin d’être superflu.
Des vols de téléphone, par exemple, il y en a tous les jours. “Ils” repèrent leurs victimes dans le train. Un complice se place à côté de la porte de sortie, qu’il bloque quand le signal de départ retentit.
Le voleur bondit sur la victime, lui arrache son téléphone et saute sur le quai.
La victime reste impuissante dans le train en marche.
Les voleurs n’ont qu’à attendre le suivant pour recommencer.
Ce sont surtout des jeunes qui sont visés, pour leurs téléphones dernier cri.
La Suge a une réputation plutôt martiale, c’est vrai, mais la pédagogie et la prévention n’ont pas fonctionné.
Les médiateurs, les affiches, ça ne suffit pas.
Les amendes non plus : les “racailles” ne les paient pas, leur sentiment d’impunité est total.
Ils n’ont peur de rien… sauf des chiens !
Évidemment, nous ne travaillons pas de la même façon que nos collègues de province.
Mais en Île-de-France, nous n’avons pas le choix.
Quand nous arrêtons des délinquants, ils sont armés de gazeuses, de pistolets à grenaille, de couteaux, de barres à mine, de matraques — des armes qu’ils n’hésitent pas à sortir pour nous menacer.
Parfois, ils se battent entre eux, à coups de couteau ou de barre de fer.
De véritables batailles rangées où s’affrontent des dizaines de bonshommes.
Ethnie contre ethnie : Pakistanais contre Sri-Lankais, Cap-Verdiens contre Maghrébins…
Nous tombons parfois dans des guets-apens, où nous sommes fermement attendus, munitions en main pour nous caillasser.
Ces gares sont évidemment situées dans des cités “sensibles”.
Si nous appelons la police en renfort, ils nous demandent ce que nous faisons dans ces zones : eux, ça fait un moment qu’ils ont ordre de ne plus y patrouiller.
Mais nous, nous ne pouvons pas abandonner nos gares, quand même !
Sans compter les milliers de voyageurs qui n’en mènent pas large...Lire la suite...
source
Nous allons là où ça “chauffe” pour tenir le terrain.
En Île-de-France, c’est loin d’être superflu.
Des vols de téléphone, par exemple, il y en a tous les jours. “Ils” repèrent leurs victimes dans le train. Un complice se place à côté de la porte de sortie, qu’il bloque quand le signal de départ retentit.
Le voleur bondit sur la victime, lui arrache son téléphone et saute sur le quai.
La victime reste impuissante dans le train en marche.
Les voleurs n’ont qu’à attendre le suivant pour recommencer.
Ce sont surtout des jeunes qui sont visés, pour leurs téléphones dernier cri.
La Suge a une réputation plutôt martiale, c’est vrai, mais la pédagogie et la prévention n’ont pas fonctionné.
Les médiateurs, les affiches, ça ne suffit pas.
Les amendes non plus : les “racailles” ne les paient pas, leur sentiment d’impunité est total.
Ils n’ont peur de rien… sauf des chiens !
Évidemment, nous ne travaillons pas de la même façon que nos collègues de province.
Mais en Île-de-France, nous n’avons pas le choix.
Quand nous arrêtons des délinquants, ils sont armés de gazeuses, de pistolets à grenaille, de couteaux, de barres à mine, de matraques — des armes qu’ils n’hésitent pas à sortir pour nous menacer.
Parfois, ils se battent entre eux, à coups de couteau ou de barre de fer.
De véritables batailles rangées où s’affrontent des dizaines de bonshommes.
Ethnie contre ethnie : Pakistanais contre Sri-Lankais, Cap-Verdiens contre Maghrébins…
Nous tombons parfois dans des guets-apens, où nous sommes fermement attendus, munitions en main pour nous caillasser.
Ces gares sont évidemment situées dans des cités “sensibles”.
Si nous appelons la police en renfort, ils nous demandent ce que nous faisons dans ces zones : eux, ça fait un moment qu’ils ont ordre de ne plus y patrouiller.
Mais nous, nous ne pouvons pas abandonner nos gares, quand même !
Sans compter les milliers de voyageurs qui n’en mènent pas large...Lire la suite...
source
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Ici, les commentaires sont libres.
Libres ne veut pas dire insultants, injurieux, diffamatoires.
À chacun de s’appliquer cette règle qui fera la richesse et l’intérêt de nos débats.
Les commentaires injurieux seront supprimés par le modérateur.
Merci d’avance.