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dimanche 15 mars 2015

« L'Algérie, c'est notre paradis », lance Ménard en débaptisant une rue de Béziers


La nouvelle rue de Béziers, baptisée par Robert Ménard du nom d'un participant au putsch des généraux contre le général de Gaulle.

 
Il n’y a plus à Béziers de « rue du 19 mars 1962 », date des accords d’Evian qui ont mis fin à la guerre d’Algérie.

Dans l’après-midi du 14 mars, au cours d’une cérémonie officielle, le maire extrême-droite de la ville, Robert Ménard, a procédé au changement de nom, décision votée en janvier en conseil municipal.
Un baptême houleux pour la désormais « rue Commandant Hélie-de-Saint-Marc », un officier mort en 2013, dont le nom reste associé à la torture en Algérie et au putsch des généraux en 1961. Condamné pour cet acte à dix ans de prison, le gradé avait été gracié en 1966 et réhabilité en 1978.
Pour parer à tout débordement, les forces de l’ordre de Béziers ont déployé des moyens considérables.
Un cordon de sécurité séparaient ainsi les pro-Algérie française et la contre-manifestation, représentant l’ensemble des forces de gauche.
Près de 2 000 enthousiastes, anciens parachutistes, militaires ayant fait la guerre d’Algérie et membre de l’association des anciens de l’OAS, l’ADIMAD, avaient fait le déplacement depuis Bordeaux, Toulouse, Nîmes, Grenoble ou Lyon.

 La préfecture attendait 25 cars, ils n’y étaient sans doute pas.
 Parmi les Biterrois, des pieds-noirs, des harkis et des représentants de la Ligue du Midi, arboraient des drapeaux et banderoles marquées « Maîtres chez nous ».
Beaucoup de bérets, de médailles, de drapeaux tricolores (avec ou sans l’empreinte de pieds noirs sur la bande blanche) se distinguaient dans cette foule où la moyenne d’âge dépassait nettement les 70 ans.
 Un public qui a attendu patiemment les discours au son de la marche du 1er Zouave diffusés par hauts-parleurs : « Sous le soleil brûlant de l’Algérie, notre étendard flottait calme et vainqueur ».

« je ne veux plus que nous soyons dans la repentance »

Le maire est arrivé, entouré du président du cercle algérianiste national et de Blandine de Bellecombe, fille du commandant de Saint Marc.
 Robert Ménard, lui-même né à Oran, a été le dernier à prendre la parole, très ému, ne cachant pas sa nostalgie de l’Algérie, « notre paradis à nous, comme disait et dit toujours ma mère ».
« Oser dire que la guerre d’Algérie s’est terminée le 19 mars, ce n’est pas seulement un mensonge, c’est une ignominie, une insulte à la mémoire de tous (jeunes du contingent, harkis) qui ont été torturés.
 L’Algérie, ce n’est pas ce qu’un Benjamin Stora ne cesse d’écrire », a-t-il ajouté, brocardant l’historien dont le nom a été sifflé.
 Et de poursuivre, à l’intention des contre-manifestants : « Ils ont voulu hier l’Algérie algérienne. Ils ne veulent pas aujourd’hui de la France française ».
« Non, je ne veux plus que nous soyons dans la repentance, je veux dire notre vérité à ceux qui armaient le bras des assassins des harkis, aux bourreaux qui nourrissent encore une haine de la France. (…) Pour nos frères musulmans, il ne faut pas occulter la réalité de notre histoire, Hélie de Saint Marc était de ceux qui pouvaient mourir pour des idées, pour eux », a conclu l’élu, achevant son discours sous les acclamations et les slogans « Algérie française ».
« Le Chant des Africains », rengaine militaire reprise pendant la guerre d’Algérie par les pieds-noirs et les partisans de l’Algérie française, a été entonné.
Pendant tous les discours, maintenus à l’écart à 100 mètres de la célébration, les forces de gauche, élus en tête, ont crié leur colère, huant « Ménard facho, Ménard assassin ! ».

Parmi eux : le député socialiste Sébastien Denaja et le candidat PS défait par Robert Ménard aux dernières élections municipales, Jean-Michel Du Plaa.
Des drapeaux algériens et des étandards communistes, syndicaux, arc-en-ciel, NPA, ont été brandis Les contre-manifestants ont même chanté une Marseillaise pour montrer que Robert Ménard n’a pas le monopole du chant national.
Ils n’étaient que quelques centaines de Béziers et des alentours, l’un des responsables expliquant que les responsables ont dissuadé les jeunes de venir.

« Robert Ménard fait de la provocation. Pas la peine d’entrer dans son jeu ».

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