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dimanche 15 mars 2015

Panthéon : hommage à des cercueils… vides !


 
 
Le 15/03/2015
 
Au Panthéon, le 27 mai prochain, les officiels - François Hollande en tête - rendront hommage à des cercueils… vides ! Tout un symbole ! À l’image de l’Élysée…
 
Vendredi, en exclusivité, le grand quotidien régional de Lyon, Le Progrès, a titré : « Germaine Tillion et Geneviève de Gaulle-Anthonioz : deux cercueils vides au Panthéon ».
 Avec cette précision qui serait cocasse en d’autres circonstances : « Les cercueils des deux résistantes […] ne contiendront que de la terre… »
Peut-être afin que, lors des manipulations par ceux qui seront chargés de les porter, les cercueils ne se baladent pas… « de droite à gauche » ?
Si, encore, il avait été choisi de prendre de la terre de la région qui a vu naître, vivre ou agoniser ces honorables Françaises, voire la terre de leurs tombes.
Non, cela devrait être de la terre de n’importe où…
À quoi rime une telle « symphonie pour cercueils vides » ?
 Ces « cercueils vides » ne vont-ils pas faire penser à la politique qui, depuis 2012, nous vient de l’Élysée ?
À savoir une belle décision – faire entrer G. Tillion et G. de Gaulle-Anthonioz au Panthéon -, un magnifique décorum – avec un cérémonial à la hauteur des actions menées pour la France par les deux disparues – et un grand discours – celui de François Hollande (certes, il ne faudra pas espérer en une exceptionnelle prose telle celle d’André Malraux lorsque, de sa voix d’outre-tombe, il rendit un hommage vibrant à Jean Moulin, le 19 décembre 1964, jour du transfert des cendres du numéro 1 de la Résistance en ce même Panthéon, avec, en plus, la présence d’un général de Gaulle reconnaissant) -, tout cela dans quel but ?
Pour aboutir à honorer des cercueils… vides !
Cela permettra au moins à M. Hollande, sinon (comme trop souvent) de parler dans le vide, du moins de parler au vide !
Que peut-on penser d’un président de la République dont la décision aboutit à un tel symbole de vacuité ?
Et une vacuité à perpétuité !
Car lorsqu’un symbole – là, du vide ! — entre au Panthéon, c’est pour le reste des temps, donc à perpétuité…
De là à penser que c’est également le symbole de nombre de décisions prises par un « Élysée vide » de sens…
N’aurait-il pas pu, pas dû, après son choix et avant sa décision, s’enquérir de l’avis de la famille ?

En 1964, le petit François avait 10 ans.

C’est, entre autres, à lui que s’adressait André Malraux dans sa conclusion en hommage à Jean Moulin : « Aujourd’hui, jeunesse, puisses-tu penser à cet homme comme tu aurais approché tes mains de sa pauvre face informe du dernier jour, de ses lèvres qui n’avaient pas parlé ; ce jour-là, elle était le visage de la France. »

Le François d’aujourd’hui ferait peut-être mieux de relire cette phrase et, pour incarner « le visage de la France », laisser une grande résistante prononcer le discours d’hommage à ces deux autres grandes résistantes et, modestement, très humblement se taire, comme le fit, en d’autres circonstances bien plus dramatiques et bien plus importantes pour le destin de la France, Jean Moulin…

1 commentaire:

  1. De plus, le choix du 27 mai, date anniversaire de la création du Conseil National de la Résistance (CNR), par un politicien dont l'action (?) politique est à l'opposé des valeurs communistes des principaux membres du CNR, à l'origine, après la guerre, de la sécurité sociale, et de la nationalisation de l'énergie (EDF), des banques (Crédit Lyonnais, Société Générale), des assurances (AGF), est une récupération politique à la limite de l'obcène...

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