Le 20/03/2015
Sous prétexte de lutter contre les attentats islamistes, Internet va désormais être scruté au microscope grâce à un arsenal technologique qu’Orwell n’aurait osé imaginer dans ses pires cauchemars.
Jamais aucun gouvernement ne s’était révélé aussi attentatoire aux libertés individuelles.
La Quadrature du Net y voit « une incroyable dérive […] en matière de surveillance des citoyens ».
Souriez, vous êtes fliqué !
Mais ce n’est pas tout. Michel Sapin a décidé de revoir à la baisse le plafonnement des paiements autorisés en argent liquide, ramenés de 3.000 à 1.000 euros pour les Français, et de 15.000 à 10.000 euros pour les non-résidents.
Le ministre espère ainsi empoisonner la vie des terroristes, qui règlent leurs achats en espèces.
« Un sac Vuitton, ça va, une kalachnikov, ça ne vas pas », lâche-t-il, ignorant visiblement qu’un AK-47 se négocie autour de 300 euros dans les cités, là où une pochette siglée LV vaut au moins le double.
Cette disposition suscite l’inquiétude du Comité Colbert, regroupant les principales enseignes du luxe, dont les riches clients étrangers paient régulièrement en liquide.
Selon Didier Bévillon, président de la Fédération de l’horlogerie, elle va « engendrer des complications » – le comble pour un vendeur de montres.
À compter du 1er janvier 2016 (la sécurité nationale attendra), tout dépôt ou retrait d’espèces supérieur à 10.000 euros devra être signalé par les banques à Tracfin, la cellule de renseignement financier de Bercy.
Une pièce d’identité sera demandée pour les échanges de devises supérieurs à 1.000 euros, comme si les terroristes n’étaient pas capables de se procurer de faux papiers.
Une mesure beaucoup plus efficace, suggérée par des parlementaires mais rejetée par l’Europe, consisterait à supprimer le billet de 500 euros.
Comme le rappelle le journaliste Thierry Lévêque, coauteur du livre Cache Cash (Flammarion), il a été démontré que celui-ci est utilisé à 80 % à des fins frauduleuses ou criminelles, car il permet de transporter de grosses sommes en un minimum de place : le volume d’un demi-million d’euros équivaut à une brique de lait.
Et il représente un tiers des mille milliards d’euros en circulation !
Aux États-Unis, les coupures de 500 dollars ont été abandonnées en 1946.
L’argent liquide serait-il voué à disparaître ?
C’est, en tout cas, l’avis des banques, qui trouveraient là un moyen de faire des économies – la gestion de la masse de billets et pièces, rien qu’en eurozone, leur coûte 60 milliards par an – et d’inciter les consommateurs à dépenser davantage, grâce à des transactions simplifiées et dématérialisées.
La Norvège prévoit même, pour 2020, la fin des espèces.
Il en résulterait une traçabilité parfaite de nos dépenses, une connaissance millimétrée de nos goûts, de notre vie.
Nous deviendrions tributaires des desiderata des banques, puisque nous ne pourrions plus retirer nos deniers.
« L’État aura un contrôle absolu sur l’argent de ses citoyens et des investisseurs », prédit le macroéconomiste Michel Santi.
On en frémit d’avance…
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