Selon une récente publication du CNRS, la Terre pourrait bientôt connaître l’évènement cosmique le plus important de l’histoire récente. Depuis plusieurs mois, notre planète est sous l’influence de tempêtes solaires plus fréquentes et plus intenses que d’habitude en raison d’un pic d’activité de notre étoile qui a lieu tous les onze ans. Ces tempêtes sont causées par des éjections de masse coronales qui bombardent de particules l’atmosphère terrestre. Mais les astrophysiciens redoutent actuellement la survenue d’une tempête beaucoup forte que les autres.
Une éventualité inquiétante qui revient alors même qu’un autre cycle, celui des 150 ans, est déjà atteint et dépassé. Durant l’été 1859, la plus puissante tempête solaire jamais documentée appelée « évènement de Carrington » avait frappé la Terre, enfonçant le champ magnétique terrestre, comme un énorme bélier invisible, et provoquant des aurores spectaculaires qui ont fortement illuminé le ciel jusqu’aux Caraïbes. Elle aurait été trois fois supérieure en intensité à celle de mai 2024. Un tel phénomène « se produit en moyenne tous les 150 ans », ce qui indique qu’une éruption de cette ampleur serait imminente.
Depuis plusieurs mois, notre planète est confrontée à une intense activité éruptive en provenance du Soleil. Ce phénomène, à l’origine des aurores polaires qui ont récemment illuminé le ciel européen, peut aussi perturber certains secteurs industriels. ... https://t.co/W1Ld0qKIQM
— CNRS 🌍 (@CNRS) September 9, 2024
Un phénomène qui aurait de multiples conséquences. « Des chercheurs américains ont estimé entre 600 et 2600 milliards de dollars les dégâts qu’une éruption solaire de cette envergure provoquerait si elle se produisait dans notre monde technologique actuel, dans un rapport publié en 2013 », rapporte Jean Lilensten, directeur de recherche CNRS et astronome à l’Institut de planétologie et d’astrophysique de Grenoble, cité par le CNRS.
À l’époque, l’évènement de Carrington a considérablement impacté l’infrastructure électrique naissante de la Terre. Les câbles télégraphiques ont été complètement surchargés par le déferlement de particules. Plusieurs opérateurs ont été électrocutés, et des incendies se sont déclarés soudainement en de nombreux points du réseau. Aujourd’hui, si une tempête de cette puissance survenait, les signaux GPS, tout comme les communications radios pourraient être fortement perturbés, et des coupures de courant seraient inévitables.
2025, année critique ?
Alors que notre société moderne n’a jamais été aussi dépendante de l’électricité, l’hypothèse d’une tempête surpuissante est loin d’être rassurante : « Sachant que l’éruption solaire qui provoqua la tempête magnétique de 1859 mit seulement 17 heures pour atteindre la Terre – contre deux jours pour celle du 10 mai 2024 –, parvenir à prévoir un tel épisode éruptif laisserait tout juste le temps de protéger nos infrastructures les plus sensibles, en les mettant hors tension », souligne le CNRS.
Le Soleil, qui suit un cycle d’environ onze ans, est presque au maximum de son activité, qui devrait être atteint début 2025. « Ou un peu plus tôt, personne ne peut le dire à ce stade. Une seule certitude : les tempêtes solaires vont devenir plus puissantes dans les mois qui viennent », précisent les chercheurs. Des aurores boréales d’une intensité rarissime pourraient donc être observées dans les prochains mois.
« Nous savons que notre étoile a déjà connu 24 cycles solaires depuis 1755 et qu’un 25e cycle, débuté en 2019, serait sur le point d’atteindre son pic d’activité », relève le Centre national de la recherche scientifique, qui précise que plus d’une centaine de taches solaires sont actuellement visibles sur la surface de notre étoile, contre une poignée seulement en période de faible activité.
Même si l’homme est bien démuni face à de tels évènements, il est quand même possible de limiter les dégâts. C’est pourquoi la surveillance de l’activité solaire est si importante, afin de minimiser les risques pour nos technologies. Afin de protéger nos satellites et nos réseaux électriques, le CNRS évoque ainsi la mise en place d’une « météo de l’espace », pour ne pas être pris au dépourvu quand notre étoile aura décidé de se montrer menaçante.
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