« Régulariser tous les sans papiers, même ceux qui ne travaillent pas ».
Quelques instants avant que le meurtrier présumé de la jeune Française Philippine, un migrant marocain déjà condamné pour viol, ne soit connu et arrêté en Suisse, la toujours « candidate » Nupes au poste de Premier ministre Lucie Castets, lançait sur BFM TV son avis « personnel » : « Les migrants sont stigmatisés en permanence, ce sont des gens qui contribuent au fonctionnement de la société ; ce sont des gens qui payent des impôts (???)», plaidait-elle.
Avec elle, le cancer du sans-frontiérisme commun à une large partie de la gauche s’exprimait sans complexe. Et pourtant… Avec l’arrestation du meurtrier présumé de Philippine, ce 24 septembre, la même haine des frontières et le laxisme pénal sont à nouveau en procès.
La tragédie s'enracine un jour de mars 2019, lorsque Taha O., 17 ans, décide de quitter sa terre natale pour se rendre en Espagne, simplement muni d’un visa touristique. Rien de plus simple. Il traverse la frontière espagnole muni de son visa, puis la frontière française les mains dans les poches. Il n’a rien à faire en France où il est en situation illégale : qui le lui dit ? Le rêve des sans-frontiéristes est accompli : être partout dans le monde comme chez soi. La France fait depuis Schengen l’économie de la surveillance de ses frontières. Les Français paient la note autrement, en argent, en douleur et en sang.
Les factures s'accumulent
Cet intrus qui n’est pas réfugié, ne travaille pas et n’a pas de famille sur notre sol, va commette un viol en septembre 2019. Il n'a pas encore passé un an en Europe. À Taverny (Val-d’Oise), dès septembre 2019, il agresse une étudiante de 23 ans qu’il a conduite sous la menace dans une zone forestière. Une victime innocente meurtrie, des souffrances, des larmes. Pour la France, c'est un début : les factures s’accumulent.
Première facture, la prison. Avant sa condamnation, Taha O. considéré comme dangereux est incarcéré en préventive. Condamné à sept ans de réclusion, le violeur et futur meurtrier présumé entre en détention en mars 2022.
Il en sort par le jeu des remises de peines en juin 2024. Il aura effectué quelque 800 jours de détention. Coût total pour la collectivité : plus de 70 000 euros, sur la base des chiffres (32 000 euros par an en moyenne par détenu) donnés par la Mission de recherche Droit et Justice, un groupement d’intérêt public (GIP) créé à l’initiative conjointe du ministère de la Justice et du CNRS.À ce sujet — [Reportage] Derrière les grilles des centres de rétention français, les conséquences d’une immigration folle
Deuxième facture présentée aux Français, le procès. Difficile d’estimer le coût d’une procédure qui mobilise plusieurs heures un magistrat, des assesseurs, un représentant du ministère public, un greffier, un avocat commis d’office... Rappelons que la justice coûte en 2024, tout compris, 10,1 milliards d’euros à la nation. Une dépense indispensable même à l’ordre public… lorsqu’elle est efficace. En l’occurrence, le condamné est soupçonné d'avoir récidivé.
Hôtel
Troisième facture. À l’issue de sa période de détention, Taha O. est estimé suffisamment dangereux pour être placé en Centre de rétention administratif (CRA), muni d'une OQTF (Obligation de quitter le territoire français) : il y passera plus de deux mois. Coût du séjour : près de 700 euros par jour (bien par jour !)
En vain. Il ne rejoindra pas le Maroc car l'indispensable laisser-passer arrive trop tard : Taha O. est invité à quitter le CRA pour rejoindre un hôtel réservé à son intention. Il y est assigné à résidence. Quatrième facture. De nombreux hôtels sont ainsi réquisitionnés et payés par l’état français pour abriter des migrants en délicatesse avec la justice. En l'occurrence, Taha O. ne rejoindra jamais l’hôtel que les Français ont financé pour lui.
C'est pendant ce temps qu'il aurait commis le terrible meurtre de Philippine. C’est reparti. Une autre innocence enlevée, une autre famille traumatisée, une université en deuil, des familles pétrifiées – et des coûts. À nouveau, le contribuable finance les forces de police qui mettent la main sur le présumé criminel en quelques jours : cinquième facture. La Commission d'indemnisation des victimes d'infractions (CIVI) indemnisera les victimes, la France le leur doit. Ces prochains mois, le contribuable paiera à nouveau la prison préventive, le procès…
Le pire, dans cette affaire, c’est que la justice n’a semble-t-il pas enfreint ses propres règles : pas d’erreurs, de fautes, de manquements graves. Donc, la faille est bien plus politique que judiciaire. Les élus doivent revoir le dispositif de fond en comble, en coordonnant les efforts de tous les ministères. Sauf si les ministres, à l’instar du nouveau Ministre de l'Économie macroniste, préfèrent vénérer la sainte relique du cordon sanitaire anti-RN…Question de priorité.
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