Que se passe-t-il, depuis un an, après le terrible meurtre de Thomas à Crépol ?
À en croire Marie-Hélène Thoraval, peu de choses.
Invitée de la Grande Interview de Sonia Mabrouk, sur CNews/Europe 1, mardi 17 septembre, le maire de Romans-sur-Isère s’est indigné des suites que connaît l’affaire. « L’enquête peine à avancer. L’auteur n’est pas derrière les barreaux et court toujours », déplore l’édile. Dès lors, plusieurs questions se posent. Où en sont Ilyes, Chaïd, Yasir, Mathys, Fayçal, Kouider et Yanis, les sept majeurs placés en garde à vue, peu de temps après la mort de Thomas (interpellés par le GIGN à Toulouse, alors qu’ils cherchaient à rejoindre l’Espagne) ? Quel fut le résultat des arrestations de onze personnes, dont une mineure, toutes originaires du quartier de la Monnaie et, pour la plupart, déjà connues des services de police, en mars dernier ? Rien de très concret ne filtre, jusqu’à présent. Bien que le dossier soit particulièrement sensible et compliqué à traiter pour les enquêteurs de police, l’auteur du coup de couteau fatidique n’aurait donc, pour l'heure, toujours pas été formellement identifié et, par conséquent, appréhendé.
Mort de Thomas à Crépol : «L'auteur des faits n'est pas derrière les barreaux», regrette Marie-Hélène Thoraval https://t.co/FylEgGRQg4
— Europe 1 (@Europe1) September 17, 2024
À ce sujet — [EXCLU BV] Le jeune homme tabassé dans le quartier de la Monnaie témoigne
Un deux poids deux mesures judiciaires ?
Le meurtre de Thomas a créé un électrochoc. Rapidement après le décès tragique du rugbyman de 16 ans, de nombreux jeunes militants de droite, venus de toute la France, avaient manifesté leur colère dans le quartier de la Monnaie, à Romans-sur-Isère, d’où sont originaires les principaux suspects. Résultats ? Une pelletée d’arrestations, des peines de prison allant de cinq à dix mois requises contre certains des participants et un jeune homme tabassé, presque laissé pour mort. D'autres - sans lien avec le rassemblement du quartier de la Monnaie - ont tout bonnement été condamnés pour avoir collé des affiches dénonçant l'odieux crime.
Interrogé par Boulevard Voltaire, Pierre-Marie Sève, directeur de l’Institut pour la justice, rappelle que « la lenteur en justice n’est pas une nouveauté », avant d'expliquer : « Il faut dire que le dossier est complexe. Rappelons-le : il s’agit d’une affaire criminelle. » Mais sur le fond, le responsable associatif estime que « la justice a tendance à chercher des ennuis à des gens qui n’ont pas de casier judiciaire et sait parfois se montrer intraitable ». Il fait référence aux militants de droite arrêtés pour avoir manifesté leur colère.
Le mobile raciste toujours pas retenu
« On est là pour tuer des Blancs. » Malgré les multiples témoignages des personnes présentes lors du drame, le procureur de Grenoble n’a, semble-t-il, toujours pas retenu le mobile raciste anti-Blanc, réduisant les propos des amis de Thomas à des « dénonciations sans preuve ». Pour Pierre-Marie Sève, cependant, la prudence reste de mise : « L’affaire est toujours en cours, peut-être que le mobile raciste sera retenu. Mais il est étonnant qu’il ne le soit pas », admet-il. Les magistrats sont de gauche et n’aiment pas ces sujets-là, ils sont déconnectés. »
La notion de racisme anti-Blanc serait-elle un tabou pour la Justice française ? « Pour beaucoup, c’est un fantasme. Ils refusent d’en entendre parler », constate Pierre-Marie Sève. Du côté du monde politique, le sujet est rarement abordé et l’instrumentalisation est vite dénoncée lorsqu’un crime émeut la droite... et la France. « Les politiques sont frileux, analyse le directeur de l'Institut pour la justice. Ils ont l’impression de danser sur un volcan qui risque l’éruption à chaque mouvement. L’autorité politique cherche à tout prix à éviter l’émeute, ce qui est normal. Mais elle a parfois tendance à brider les forces de l’ordre, comme c’est le cas avec la note 89 qui interdit les courses-poursuites en cas de refus d’obtempérer. » À quand, la fin de la lâcheté ?
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